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« Contribuez au succès du Conseil de sécurité, plutôt qu’à son affaiblissement », demande le chef de l’ONU

Lors d'un débat de haut niveau du Conseil de sécurité consacré mercredi au « Leadership pour la paix », le Secrétaire général de l'ONU a appelé les Etats membres au respect de la Charte des Nations Unies et de leurs engagements internationaux, et prôné leur unité face aux défis mondiaux.

« La paix n’est jamais automatique. Il n’y a pas de paix sans action. Et il n’y a pas de paix sans leadership. Pourtant, les divisions géopolitiques et la méfiance ne font qu’empirer », a constaté le chef de l'ONU, António Guterres, dans un discours prononcé devant les quinze membres du Conseil. 

« L’impunité gagne du terrain, et l’on assiste à des violations répétées du droit international et de la Charte des Nations Unies. Les conflits se multiplient. Ils deviennent plus complexes et plus meurtriers », a-t-il ajouté.

Citant, entre autres, Gaza, l’Ukraine et le Soudan, le Secrétaire général a rappelé que les guerres s’éternisent, la souffrance s’amplifie, la faim s’aggrave, des vies sont bouleversées et « la légitimité, l’efficacité de l’ONU et de ce Conseil sont remises en cause ». D’où ses deux principales propositions d’action en faveur du leadership pour la paix, présentées aux membres du Conseil.

Suivre les engagements de la Charte et du Pacte pour l’avenir

En premier lieu, selon lui, le leadership pour la paix suppose « que tous les États Membres respectent les engagements qu’ils ont pris dans le cadre de la Charte des Nations Unies, du droit international et des accords récents ».

Le Pacte pour l’avenir, par exemple, qui a été adopté dimanche 23 septembre par les Etats membres lors du Sommet de l'avenir, invite à renforcer et rénover les outils de prévention des conflits, afin de les rendre plus adaptés aux conflits actuels, émergents et futurs.

Ce pacte réaffirme l’importance attachée à tous les droits humains, et prévoit des initiatives dans les domaines du désarmement, de la consolidation de la paix, face aux nouvelles menaces issues des armes létales autonomes et de l’intelligence artificielle, de l’espace et du cyberespace.

António Guterres a rappelé aussi que le Pacte préconise d’agir rapidement face aux chocs mondiaux complexes, et qu’il promeut un nouvel élan à la réforme des principales institutions de la gouvernance mondiale.

L’unité du Conseil, clé de son succès

Le leadership pour la paix exige aussi, à ses yeux, « une volonté politique ferme ». Il suppose « de donner au Conseil de sécurité les moyens d’agir véritablement pour apaiser les tensions mondiales et contribuer à régler les conflits », a souligné le Secrétaire Général, rappelant que les divisions géopolitiques en son sein « demeurent un obstacle à des solutions efficaces », et que seul « un Conseil uni peut jouer un rôle déterminant en faveur de la paix ».

António Guterres a évoqué les réussites obtenues par le Conseil quand il parvient à trouver un terrain d’entente et à parler d’une même voix.

A ce titre, il a cité les 11 opérations de maintien de la paix et les 70.000 Casques bleus déployés sur trois continents, les résolutions qui contribuent à l’acheminement ininterrompu d’une aide humanitaire vitale vers les points chauds de la planète, ou celle, historique, la résolution 2719, qui permet aux opérations d’appui à la paix dirigées par l’Union africaine et autorisées par le Conseil de sécurité d’avoir accès aux contributions des Etats membres de l’ONU.

Antonio Guterres au Conseil de sécurité
UN Photo/Evan Schneider
Antonio Guterres au Conseil de sécurité

On peut instaurer la paix

« Tous ces exemples prouvent qu’on peut instaurer la paix » et qu’elle est possible si nous nous en tenons aux principes, a assuré le chef de l’ONU.

« La paix est possible en Ukraine en suivant la Charte des Nations Unies et en respectant le droit international. La paix à Gaza est possible en obtenant un cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate de tous les otages et la mise en chantier d’un processus irréversible pour une solution à deux Etats. La paix au Soudan, elle aussi est possible, en envoyant un message clair aux belligérants, à savoir que tous les membres de ce Conseil, y compris les membres permanents, ne tolèreront pas la terrible violence et la crise humanitaire effroyable que subissent les civils innocents », a-t-il martelé.

Renouvelant son appel à l’unité, et au leadership, le chef de l’ONU a appelé tous les Etats membres à se montrer à la hauteur de la promesse de la Charte des Nations Unies, « de contribuer au succès du Conseil et non à son affaiblissement ».

Le Conseil réaffirme son rôle dans le maintien de la paix

En réponse à ces propos, le Conseil de sécurité a adopté une déclaration publiée par sa Présidence réaffirmant qu'il a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales, et réitérant son attachement au droit international dont « les obligations doivent être universellement observées et instituées ».

La déclaration constate la complexité des défis et des menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales, et souligne l’importance d’adopter une démarche d’ensemble pour pérenniser la paix, réaffirmant son soutien indéfectible à la protection des civils en période de conflit armé.

Le Conseil de sécurité souligne aussi l’importance de promouvoir le rôle central de l’ONU dans le système multilatéral, réaffirmant que « le développement, la paix et la sécurité, et les droits humains sont interdépendants et se renforcent mutuellement ».

Le Conseil se dit enfin « pleinement conscient des responsabilités que lui confère la Charte et des aspirations collectives des peuples du monde, qui le poussent à prendre des mesures efficaces pour maintenir la paix et la sécurité internationales ».