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Au Conseil de sécurité, Guterres s'inquiète du sort des civils en Ukraine et appelle à la paix

Lors d'une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Ukraine, le Secrétaire général de l'ONU s’est dit profondément préoccupé mardi par le sort des civils dans un conflit qui pourrait aggraver les tensions et les divisions mondiales.

« Notre Organisation est fondée sur le principe de la souveraineté de tous les États membres - à l'intérieur de leurs frontières internationalement reconnues », a déclaré António Guterres, lors de cette réunion à laquelle participait le Président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy.

Le chef de l'ONU a rappelé que la Charte des Nations Unies contraint tous les Etats à s'abstenir de recourir à la menace ou à l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout autre État, et que les différends internationaux doivent être réglés par des moyens pacifiques.

Une violation manifeste des principes de la Charte

Or, « l'invasion de grande ampleur de l'Ukraine par la Russie en février 2022 – après l'annexion illégale de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol il y a dix ans – constitue une violation manifeste de ces principes », a t-il déploré.

Il a dressé le sombre tableau du conflit en cours : le prix payé par les populations civiles, le nombre de morts en constante augmentation, les 10 millions de personnes contraintes de fuir leurs foyers sur fond d’attaques systématiques contre les hôpitaux, les écoles, les supermarchés et de coupures de courant causées par les dommages infligés aux infrastructures.

« Je condamne fermement les attaques contre les civils et les installations civiles, où qu’elles se produisent. Elles doivent cesser immédiatement », a martelé le Secrétaire général, qui s'est dit « profondément préoccupé » par la sécurité, les besoins humanitaires et les droits humains des personnes résidant dans les régions de l’Ukraine actuellement occupées par la Russie.

Le Secrétaire général António Guterres s'adresse au Conseil de sécurité lors d'une réunion de haut niveau sur l'Ukraine.
UN Photo
Le Secrétaire général António Guterres s'adresse au Conseil de sécurité lors d'une réunion de haut niveau sur l'Ukraine.

Soutenir l’action vitale de l’ONU en Ukraine

Face à ces défis, António Guterres a tenu à souligner l’engagement de l’ONU, qui représente la plus importante présence internationale en Ukraine, et a fourni cette année, en coopération avec ses partenaires, une aide vitale à 6,2 millions de personnes sur place.

Mais il a de nouveau signalé le besoin d’un soutien de la communauté internationale, notamment à l’aide humanitaire nécessaire à 15 millions de personnes en Ukraine, alors qu’à l’approche de l’hiver, « moins de la moitié du Plan d’intervention humanitaire pour 2024 est financée ».

Exhortant les donateurs à aider l’ONU à poursuivre « son travail vital » sur le terrain, le Secrétaire général a rappelé l’aide qu’apporte l’Organisation au gouvernement ukrainien dans ses efforts de redressement économique et de reconstruction, et pour l’accès aux services de base comme pour la restauration des capacités de production d’énergie du pays.

Il s’est, de plus, inquiété de la recrudescence de rhétorique incendiaire et d’incidents autour des sites nucléaires – en particulier à la centrale nucléaire de Zaporijjia et à la centrale nucléaire de Koursk, en Russie, félicitant l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour sa présence essentielle sur les sites nucléaires ukrainiens, qui contribue à garantir la sureté et la sécurité.

Le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy s'adresse au Conseil de sécurité lors d'une réunion de haut niveau sur l'Ukraine.
UN Photo
Le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy s'adresse au Conseil de sécurité lors d'une réunion de haut niveau sur l'Ukraine.

Le dialogue pourrait apporter une lueur d’espoir

« Deux ans et demi après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, plus de 11.000 civils ont été tués. Plus cette guerre tragique se prolonge, plus le risque d'escalade est grand », a prévenu António Guterres, redoutant qu’un débordement du conflit affecte non seulement la région mais « aggrave aussi les tensions et les divisions mondiales ».

« Bien que la paix puisse aujourd’hui paraître hors de portée, les nombreux appels au dialogue représentent une lueur d’espoir », a-t-il pourtant confié, citant le succès de l’initiative de la mer Noire (sur les céréales) et des échanges de prisonniers.

« Lorsqu’il y a une volonté politique, la diplomatie peut réussir, même dans les heures les plus sombres », a conclu le Secrétaire général, en appelant à « une paix juste, totale et durable » en Ukraine.