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« Nous devons investir dans la confiance et le dialogue », plaide le Président de l’Assemblée générale

Dans son discours d’ouverture de la 79eme session de l’Assemblée générale, le Président de cette organe des Nations Unies, Philémon Yang, a appelé mardi à un cessez-le-feu au Moyen-Orient et mis en garde contre la persistance de haines anciennes et la montée de la méfiance entre les Etats.

« Les conflits font rage, du Moyen-Orient à l'Ukraine, d'Haïti au Soudan du Sud, laissant dans leur sillage la mort, la destruction et d'immenses souffrances », a déclaré Philémon Yang dès le début de son discours d’ouverture, appelant à un cessez-le-feu immédiat dans tous ces conflits, et particulièrement pour celui qui ravage aujourd’hui le Moyen-Orient.

Le Président de l’Assemblée générale a demandé instamment un cessez-le-feu immédiat dans la guerre qui oppose le Hamas à Israël à Gaza, la libération inconditionnelle de tous les otages, l’application des résolutions et le respect du droit international et une solution à deux États qui mette fin au cycle de la violence et de l'instabilité, garantissant la paix, la sécurité et la dignité pour les Palestiniens et les Israéliens.

Le dialogue, une arme puissante pour tous les gouvernements

Philémon Yang a, de plus, déploré le détournement de ressources essentielles vers les stocks militaires qui « alimentent une course aux armements inédite depuis la Guerre froide » et nourrissent une menace nucléaire pour l’humanité et toute la planète.

Appelant à l’abolition urgente de « ces outils d’anéantissement de l’espèce humaine et de notre environnement, il a mis en garde contre la persistance de haines anciennes, enracinées dans les préjugés et l’ignorance, et la montée récente de la méfiance entre les Etats, exhortant l’Assemblée générale à « investir dans l’établissement de la confiance et la pratique du dialogue, une arme puissante dont disposent tous les gouvernements ».

Dans un vaste tour d’horizon des défis mondiaux, le Président de l’Assemblée générale a cité l’objectif encore trop lointain de l’égalité des sexes, le retard des objectifs de développement durable (ODD), dont 18% seulement ont été atteints à cinq ans de l’échéance de 2030.

Il a aussi abordé la régression inquiétante des droits de l’homme, le « piège de la pauvreté » et de l’esclavage moderne, la réforme nécessaire du système financier international, source d’endettement insoutenable, et la fracture numérique qui « prive des populations entières des outils de réussite au 21eme siècle ».

Il ai exhorté les Etats membres à recourir à une coopération internationale fondée sur la vérité indéniable, selon laquelle « même les nations les plus puissantes ne peuvent résoudre seules ces défis complexes et sans frontières ».

En témoignent, à ses yeux, les efforts déployés par les Etats lors du Sommet de l’avenir, qui s'est déroulé les 22 et 23 septembre juste avant le débat général de l'Assemblée générale, et l’adoption par consensus, du Pacte pour l’avenir, revigorant les institutions internationales afin de répondre aux exigences d’un monde en mutation rapide.

Maintenir l’Afrique au cœur de l’ordre du jour

Philémon Yang a particulièrement insisté sur le soutien à l’Afrique, et la vision audacieuse et transformatrice que représente l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour ce continent.

« L’Afrique a aujourd’hui la population la plus jeune au monde, et d’ici 2063, une personne sur quatre sera africaine. Or, la génération des ressources pour le bien-être de cette population a été beaucoup plus lente que la croissance démographique », a-t-il rappelé, encourageant, pour libérer le potentiel de l’Afrique, à cultiver des partenariats internationaux conformes aux aspirations du continent, et à maintenir, en tant que Président de l’Assemblée générale, l’Afrique au cœur de l’ordre du jour de l’ONU.

Outre le Sommet de l’avenir qui vient de s’achever, Philémon Yang a souligné les évènements importants qui marqueront la Semaine de haut niveau, notamment l’évènement sur la résistance aux antimicrobiens, la réunion sur la lutte contre les menaces existentielles posées par l’élévation du niveau de la mer et la réunion plénière de haut niveau pour commémorer et promouvoir la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.