Fil d'Ariane
Intensification de la réponse d’urgence de l’ONU face aux inondations au Nigéria
Depuis le début de la saison des pluies, les inondations au Nigéria ont fait 251 morts dans 15 des 36 États de ce pays d’Afrique de l’Ouest et environ 115 000 hectares de terres agricoles ont été inondés.
Les inondations ont déplacé plus de 225.000 personnes, endommagé des infrastructures de base essentielles, augmentant ainsi les risques d’insécurité alimentaire et de propagation de maladies infectieuses.
La capitale régionale, dans l’État de Borno (nord-est du pays), épicentre d’une insurrection jihadiste qui dure depuis plus de quatorze ans, est touchée par l’une des pires inondations de ces trente dernières années.
Effondrement d'un important barrage
À Maiduguri, capitale de cet État du nord-est du Nigéria, plus de 230.000 personnes ont été touchées par les inondations après l’effondrement d’un important barrage à la suite de pluies intenses.
Le déluge a entravé l’accès aux centres de santé, aux écoles et aux marchés. Quatorze centres de santé ont été inondés. La diarrhée aqueuse aiguë, le paludisme, d’autres maladies hydriques et infectieuses, ainsi que la malnutrition sont quelques-uns des principaux risques pour la santé à la suite de ces graves inondations.
« Les inondations au Nigéria posent un grave problème de santé publique et nécessitent une réponse rapide, souple et globale », a affirmé dans un communiqué, le Dr Walter Kazadi Mulombo, Représentant de l’OMS au Nigéria.
Selon l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), les inondations, qui se sont jusqu’à présent limitées au nord du pays, pourraient s’aggraver dans les semaines à venir, les eaux s’écoulant vers les États du centre et du sud.
L’OMS déploie quatre équipes sanitaires mobiles
Sur le terrain, l’aide aux sinistrés s’organise. Le gouvernement fédéral nigérian, par la NEMA, a mis en place une réponse d’urgence multisectorielle en collaboration avec les autorités sanitaires locales des États touchés, ainsi qu’avec l’OMS et d’autres partenaires. Le ministère nigérian de la Santé a également activé des centres d’appel d’urgence.
De son côté, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a déployé quatre équipes sanitaires mobiles, composées de 20 membres du personnel médical et dotées de médicaments essentiels et de fournitures médicales, dans les zones sinistrées de Maiduguri.
Ces équipes assurent le traitement des affections mineures, la vaccination de routine, les services prénatals et postnatals ainsi que les soins de santé mentale et coordonnent l’orientation des patients vers les grands hôpitaux. Une autre équipe de l’OMS, composée de 50 volontaires de première ligne, a été déployée pour effectuer une recherche active de cas au sein de la communauté pour les maladies transmises par l’eau et les maladies évitables par la vaccination dans les camps de déplacés.
Des inondations qui s'étendent du Libéria au Nigéria
Les inondations en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale ont déjà touché 4 millions de personnes, dont de nombreux enfants, provoquant le déplacement d’au moins 500.000 personnes et la destruction de plus de 300.000 habitations.
Les inondations s’étendent du Libéria au Nigéria, en passant par le Mali, le Niger et le Tchad, l’Afrique centrale étant également touchée.
« Des inondations fluviales encore plus graves sont prévues plus tard dans l’année, ce qui pourrait aggraver les souffrances des enfants et des familles de la région », a déclaré, jeudi, le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Gilles Fagninou.
Les inondations dans la région ont déjà endommagé au moins 61 écoles et 13 centres de santé. Les inondations de l’année dernière, qui étaient également graves, avaient touché 692.000 personnes dans la région à ce stade de l’année et en ont finalement affecté 4,5 millions.
Au Tchad, l’un des pays les plus touchés, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dans tout le pays depuis fin juillet, avec près de 1,5 million de personnes touchées.
L’UNICEF intervient pour aider les enfants et les familles dans les zones les plus durement touchées. En raison des épidémies de choléra qui se poursuivent dans la région, les risques d’augmentation des maladies d’origine hydrique affectant les enfants sont élevés.
Selon l’indice des risques climatiques pour les enfants de l’UNICEF, 16 des 24 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre font partie des 30 pays présentant le plus grand risque de changement climatique pour les enfants.