Naufrage mortel dans la Manche : le HCR appelle à agir pour éviter de nouvelles tragédies
« Cette nouvelle tragédie appelle à des solutions urgentes. Nous sommes très attristés par ce qui est le naufrage le plus important de l’année. Toute notre solidarité va aux familles des victimes et à leurs proches, ainsi qu'à tous les acteurs engagés pour les secourir », a déclaré Paolo Artini, Représentant du HCR en France.
Ces traversées maritimes sont particulièrement dangereuses. Ainsi, il y a eu 27 décès en 2023 dans la Manche et sur le littoral nord et déjà plus de 32 en 2024, sans compter la douzaine de personnes mortes ce jour.
La majorité des personnes décédées sont des ressortissants syriens, soudanais, somaliens et iraquiens. La plupart sont des hommes jeunes mais on compte également des femmes et des enfants.
« Le HCR avait déjà alerté avant l’été de l’augmentation des morts liées aux traversées de la Manche cette année, dont un nombre important de femmes et d’enfants. Il faut aussi se rappeler que la plupart des victimes sont des personnes déplacées de force en raison de la situation dans leur pays d’origine, comme au Soudan, en Syrie ou encore dans la Corne de l’Afrique, comme c'était le cas dans le dernier naufrage », poursuit le Représentant du HCR en France.
Faciliter l'accès à l'asile
Pour trouver des solutions, il convient de prendre des mesures tout au long des itinéraires des personnes, déclare le HCR.
Cela passe par le renforcement de l’accès précoce à l’information sur la demande d’asile, notamment en diversifiant les canaux de communication et en recourant aux médiateurs interculturels, et le développement de l’accès aux services d’accompagnement juridique et administratif pour les personnes en besoin de protection internationale.
Alors qu’un certain nombre de personnes indique souhaiter se rendre au Royaume-Uni en raison de liens familiaux, cela confirme le besoin de mettre en place des voies légales et sûres permettant aux familles d’être réunies, estime l'agence onusienne.
« Il est urgent de tout faire pour prévenir ces drames et sauver des vies. Cela demande de faciliter davantage l’accès à l’asile et à l’information, rendre effective la possibilité de réunification familiale et renforcer les actions pour trouver des solutions à travers une meilleure collaboration des différents acteurs tout au long des chemins empruntés par les personnes déplacées de force », conclut Paolo Artini.