Fil d'Ariane
L’ONU va enquêter sur la répression des manifestations au Bangladesh
Après avoir reçu l’engagement du gouvernement intérimaire et des forces de sécurité de coopérer pleinement à ce travail, l’équipe de l’ONU examinera les « atrocités commises pendant la révolution étudiante » qui a conduit à la chute de la Première ministre Sheikh Hasina.
Selon des rapports des médias, la répression des manifestations antigouvernementales a fait plus de 400 morts, dont une quarantaine de policiers.
« Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a reçu une invitation officielle du Conseiller en chef, Muhammad Yunus, à mener une mission d’enquête impartiale et indépendante sur les violations des droits de l’homme commises entre le 1er juillet et le 15 août », a précisé dans un communiqué, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
Création d’une commission d’enquête nationale sur les disparitions forcées
Une équipe avancée s’est rendue dans le pays la semaine dernière (du 22 au 29 août) pour rencontrer les leaders étudiants des récentes manifestations, dont beaucoup ont été détenus ou blessés ces dernières semaines. Elle s’est entretenue avec des conseillers du gouvernement intérimaire, le président de la Cour suprême, des officiers supérieurs de la police et des forces armées, des avocats, des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, des représentants des partis politiques.
Lors de ses réunions, l’équipe a discuté des modalités d’une enquête sur les violations et les abus des droits de l’homme dans le contexte des violences et des troubles récents, comme l’a demandé le gouvernement intérimaire.
Elle a également discuté de domaines plus larges - notamment l’espace civique, le besoin de vérité, de justice, de guérison, de réparation et de réconciliation, et d’autres approches du processus de réforme fondées sur les droits de l’homme - dans lesquels le Haut-Commissariat pourrait apporter un soutien durable.
Par ailleurs, le HCDH a salué l’annonce de l’adhésion de Dacca à la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et de la création d’une commission d’enquête nationale composée de cinq membres chargée de déterminer le lieu où se trouvent les personnes qui auraient disparu de force du fait des forces de l’ordre.
« Nous sommes prêts à soutenir la Commission dans son travail, qui devrait se faire en étroite consultation avec les victimes et leurs familles », a ajouté Mme Shamdasani, réitérant son soutien au gouvernement intérimaire et au peuple du Bangladesh « pour revitaliser la démocratie, rechercher la responsabilité et la réconciliation, et faire progresser les droits humains » dans ce pays d’Asie du Sud.