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« Les leçons du passé sont oubliées » alors que la prolifération nucléaire continue

Plus de 2.000 essais nucléaires ont été effectués sur plus de 60 sites à travers le monde depuis le début des essais le 16 juillet 1945, rendant les terres inhabitables et entraînant des problèmes de santé à long terme, a rappelé le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale contre les essais nucléaires.

« Les récents appels à la reprise des essais nucléaires démontrent que les terribles leçons du passé sont oubliées – ou ignorées », a-t-il déclaré.

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La Journée internationale a été instituée en 2009 par l’Assemblée générale des Nations Unies pour rappeler la date de la fermeture officielle du site d’essais d’armes nucléaires de Semipalatinsk, dans l’actuel Kazakhstan, le 29 août 1991.

Ce seul site a connu 456 explosions nucléaires expérimentales entre 1949 et 1989.

Dans l’ombre de la guerre froide, le monde a été témoin d’une ère sans précédent de prolifération et d’essais nucléaires.

Entre 1954 et 1984, il y a eu en moyenne au moins un essai d’armes nucléaires chaque semaine quelque part dans le monde, la plupart avec une explosion dépassant de loin la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima.

De plus, les stocks d’armes nucléaires ont augmenté de manière exponentielle, la majorité étant bien plus puissante que les bombes utilisées à Hiroshima et Nagasaki.

Cette prolifération a laissé un « héritage de destruction », selon M. Guterres, perturbant considérablement la vie et les moyens de subsistance des populations et affectant l’environnement avec des traces de radioactivité même dans les fosses océaniques les plus profondes.

« Le monde doit parler d’une seule voix »

Le chef de l’ONU exhorte le monde à parler d’une seule voix, « pour mettre fin à cette pratique une fois pour toutes ».

Il a salué le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) comme un « outil de sécurité essentiel et vérifiable » en raison de son interdiction totale de tous les essais nucléaires.

Il appelle tous les pays dont la ratification est nécessaire pour que le Traité entre en vigueur à le faire immédiatement et sans conditions.

« Réussissons le test pour l’humanité – et interdisons les essais nucléaires pour de bon », a-t-il conclu.

L'ancien site d'essais nucléaires de Semipalatinsk, au Kazakhstan.
Photo ONU/Eskinder Debebe
L'ancien site d'essais nucléaires de Semipalatinsk, au Kazakhstan.

Trop c’est trop

Dans un éditorial conjoint, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Dennis Francis, et le Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, Robert Floyd, ont souligné que le traité « est l’un des traités historiques du monde ».

Le Traité s’appuie sur un réseau de plus de 300 installations de surveillance scientifique dans le monde, qui peuvent détecter rapidement un essai nucléaire nettement plus petit que l’explosion d’Hiroshima et en localiser l’emplacement. Aucun État sur Terre ne peut procéder à un essai d’armes nucléaires en secret.

Le Traité bénéficie d’un soutien international quasi universel. 187 États l’ont signé et 178 l’ont ratifié.

Selon MM. Francis et Floyd, avec dix nouvelles ratifications depuis 2021, il existe une dynamique mondiale contre la reprise des essais nucléaires, l’enthousiasme étant particulièrement élevé parmi les petits États.

Malgré ces avancées, l’incertitude internationale actuelle remet en cause la norme mondiale contre les essais nucléaires créée par le Traité. « Que se passerait-il si nous assistions à une reprise des essais nucléaires, voire à l’utilisation d’une arme nucléaire dans un conflit ? Nous serions confrontés à un effondrement désastreux de la confiance et de la solidarité internationales. Un retour à l’époque des essais nucléaires sans retenue ne laisserait aucun État en sécurité, aucune communauté en sécurité, personne sur Terre indemne », ont-ils affirmé, appelant tous les États à parvenir à un consensus mondial final « pour mettre fin aux essais nucléaires une fois pour toutes ».