Fil d'Ariane
Au Timor-Leste, Guterres célèbre les 25 ans du vote qui a abouti à l’indépendance du pays
Le chef de l'ONU a été accueilli à l'aéroport par le Président timorais José Ramos-Horta et le Premier ministre Xanana Gusmão. Des milliers de personnes se sont massées dans les rues de la capitale Dili tandis que des enfants saluaient M. Guterres en brandissant des drapeaux de l’ONU et du Timor-Leste.
Au palais présidentiel, il a déclaré que sa visite était une démonstration de solidarité : « Les Nations Unies et le peuple timorais se sont tenus côte à côte à un moment où le pays prenait en main la construction de son destin. Les Nations Unies continueront de soutenir les aspirations du peuple timorais dans le chemin à venir ».
Lors d’une conférence de presse, M. Guterres a déclaré que la nation asiatique ferait entendre sa voix lors du Sommet de l’avenir, qui se tiendra au siège de l’ONU en septembre, « car le monde a beaucoup à apprendre du Timor-Leste ».
La bataille du développement reste à mener
En faisant référence à la consultation populaire organisée par l’ONU qui a abouti à l’indépendance du pays, il a déclaré que l’étape historique d’aujourd’hui était un « appel à l’unité et à la célébration du passé collectif ».
M. Guterres a décrit le Timor-Leste comme un exemple de développement d’une nation en paix, née d’une lutte armée en 2002, et qui peut désormais vivre en harmonie avec ses voisins.
Il a salué une « démocratie consolidée » déterminée à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales.
La lutte pour l'indépendance
L’ONU a joué un rôle crucial avant et après l’indépendance, en déployant une administration de transition dans ce qui était alors appelé le Timor oriental en 1992, pour construire le pays en vue de son autonomie, qui a finalement eu lieu dix ans plus tard après l’accord entre l'Indonésie et le Portugal (le Timor-Leste est une ancienne colonie portugaise qui a été envahie par l'armée indonésienne en 1975), pour que les Timorais de l’Est organisent un référendum.
En tant que nation indépendante, le Timor-Leste a rejoint l’ONU et une nouvelle mission a été créée pour soutenir son développement, y compris un nouveau cadre mis en place pour quatre ans à partir de 2015.
L’ONU compte plus de 20 agences résidentes et non résidentes qui aident le pays, ce qui permet à l’Organisation de jouer un rôle en matière d’élaboration de politiques et de plaidoyer à tous les niveaux.
« Le Timor-Leste a gagné la bataille de l’indépendance, le Timor-Leste a gagné la bataille de la démocratie, le Timor-Leste est un pays exemplaire en matière de droits de l’homme, mais il doit aussi gagner la bataille du développement », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que l’ONU continuerait de collaborer avec le Timor-Leste pour l’aider à gagner la bataille de la sécurité alimentaire, de l’éducation, d’un système de santé adapté à tous et d’une meilleure infrastructure.
Ne pas oublier
Le Secrétaire général de l'ONU a félicité le Président Ramos-Horta pour avoir persisté dans le passé, même dans les circonstances les plus difficiles, « avec la foi qu’à la fin l’indépendance du Timor-Leste serait une réalité ».
M. Guterres a noté que les milliers de jeunes qu’il avait vus dans les rues de la capitale n’avaient pas vécu eux-mêmes la « lutte héroïque de résistance » qui a permis au référendum d’avoir lieu.
Il a estimé qu’il était crucial qu’eux et les générations futures n’oublient pas ce combat.
Les deux dirigeants se sont engagés à établir un dialogue et une collaboration concernant la crise au Myanmar, déclenchée par le coup d’État militaire de 2021 et la répression brutale qui en a résulté, et à aborder d’autres questions de paix et de sécurité d’intérêt commun.