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Soudan : des camions transportant l’aide du PAM ont franchi le poste-frontière d’Adré

Alors que le Soudan avait annoncé le semaine dernière rouvrir le poste-frontière d’Adré pour acheminer l’aide humanitaire depuis le Tchad, les premiers camions du Programme alimentaire mondial (PAM) ont finalement franchi ce mercredi Adré, transportant une aide alimentaire essentielle pour les personnes menacées par la famine au Darfour.

Cette bouffée d’oxygène pour les populations vulnérables de cette région intervient alors que la communauté humanitaire s’est engagée ces dernières semaines dans une course contre la montre pour lutter contre la famine dans certaines parties du Darfour et d’autres régions touchées par le conflit soudanais.

L’agence onusienne basée à Rome indique avoir mobilisé dans ce convoi, une aide alimentaire et nutritionnelle pour la région du Darfour, en quelques jours seulement depuis la réouverture de la frontière. « Les personnes exposées au risque de famine recevront une aide vitale », a dit le PAM dans un message posté sur le réseau social X.

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C’est également sur X que la Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour le Soudan a réagi à l’acheminement de camions transportant des « fournitures humanitaires vitales », du Tchad vers le Soudan.

Etape cruciale pour répondre aux besoins urgents des populations

« Je suis heureuse de constater les progrès réalisés après la réouverture de la frontière d’Adré. Plus d’une douzaine de camions transportant des fournitures humanitaires ont traversé la frontière entre le Tchad et le Soudan hier », a affirmé Clementine Nkweta-Salami.

Selon l’ONU, l’acheminement durable et à grande échelle de l’aide est « une étape cruciale pour répondre aux besoins urgents » des Soudanais pendant le pic de la saison des pluies et de la période de soudure en août-septembre au Darfour.

Ces derniers développements surviennent tandis que l’insécurité alimentaire au Soudan a atteint des niveaux record. Près de 26 millions de personnes - plus de la moitié de la population - sont confrontées à une faim aiguë, dont plus de 755.000 personnes sont au bord de la famine.

Des conditions de famine ont été confirmées le 1er août dernier dans le camp de déplacés de Zamzam, près d’Al Fasher, dans le nord du Darfour.  Les experts en sécurité alimentaire avertissent que les civils de 13 autres localités dans d’autres parties du Soudan sont menacés par la famine.

Après plus d’un an de guerre, l’ONU estime que 10,7 millions de personnes (2,1 millions de familles) sont maintenant déplacées à l’intérieur du Soudan.

L’impact dévastateur des intempéries

C’est dans ce contexte que les agents humanitaires ont reçu la confirmation que les autorités soudanaises ont approuvé le passage de 131 camions chargés de produits alimentaires et non alimentaire par le poste frontière d’Adré. Selon l’ONU, cette aide ira à des centaines de milliers de personnes pendant et après le pic de la saison des pluies mais aussi pendant la saison sèche, du mois d’août au mois de septembre.

Par ailleurs, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) avait aussi alerté sur l’impact dévastateur des lourdes pluies et des inondations dans tout le Soudan.

Quelque 258.000 personnes sont touchées dans 13 des 18 États du pays depuis le début de la saison des pluies, au mois de juin, y compris près de 119.000 personnes qui ont fui les inondations.

Selon l’ONU, les pluies détruisent les sites des déplacés, y compris les camps d’Abou Chouk et de Zamzam, où une famine a été confirmée, au début de ce mois-ci. Les deux camps sont situés près d’El-Fasher, capitale du Darfour septentrional.

Les inondations ont aussi accru le risque des maladies.  Le nombre des cas de choléra a commencé à augmenter, ces dernières semaines, comme en attestent les centaines de cas signalés.  Une dizaine d’États soudanais font face à l’irruption de plusieurs malades en même temps, alors que les trois quarts des établissements de santé ne fonctionnent plus dans les zones les plus affectées.