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Guerre au Soudan : le PAM salue l’ouverture de la frontière avec le Tchad à Adré pour faciliter l’acheminement de l’aide

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a salué, vendredi, l’ouverture du poste frontière d’Adré entre le Tchad et le Soudan, alors que l’agence humanitaire est engagée dans une course contre la montre pour sauver des vies dans ce pays déchiré par la guerre.

L’ouverture de ce couloir humanitaire critique à travers Adré permettra d’acheminer de l’aide dans la région soudanaise du Darfour, ravagée par le conflit, où la famine a été confirmée il y a tout juste deux semaines dans le camp de déplacés de Zamzam, près d’El Fasher, la capitale du Darfour du Nord.

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Selon les rapports des médias, le Conseil souverain du Soudan a annoncé jeudi qu’il autoriserait l’utilisation du poste frontière d’Adré pendant trois mois, une mesure attendue depuis longtemps par les organisations humanitaires qui cherchent à convoyer l’aide dans les zones de la région du Darfour menacées par la famine.

Cette opération intervient à un moment crucial, car le seul autre passage frontalier entre le Tchad et le Darfour (via Tine) est devenu largement impraticable en raison des fortes pluies. Une trentaine de camions chargés d’aide du PAM n’ont pas pu traverser une rivière saisonnière en crue depuis près d’un mois.

Près de 6.000 tonnes de nourriture prêtes à être expédiées au Darfour

Le PAM mobilise immédiatement des produits alimentaires et nutritionnels vitaux qui seront acheminés via le corridor d’Adré au cours des prochaines semaines.

« Nous devons voir des camions franchir cette frontière tous les jours pour assurer un flux d’aide régulier dans la région », a déclaré depuis Nairobi (Kenya), Leni Kinzli, porte-parole du PAM au Soudan, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.

Dès que les communications et les autorisations officielles du gouvernement auront été reçues, deux convois, contenant près de 6.000 tonnes de nourriture et de produits nutritionnels pour environ un demi-million de personnes, sont prêts à être y expédiés.

« A l’heure où je vous parle, ces camions sont en train d’être chargés à destination des zones menacées par la famine dans les États du Nord, du Centre et de l’Ouest du Darfour», a ajouté Mme Kinzli.

Dans l’ensemble du pays, le PAM intensifie son aide dans 14 zones en situation de famine ou de risque de famine, principalement au Darfour, au Kordofan, à Khartoum et à Gezira, afin de venir en aide à 8,4 millions de personnes d’ici à la fin de l’année.

Actuellement, plus de 50 camions transportant environ 4.800 tonnes d’aide alimentaire et nutritionnelle du PAM, soit une quantité suffisante pour environ 500.000 personnes, sont bloquées en divers endroits du Soudan et ne peuvent pas se rendre à leur destination finale en raison des routes inondées et impraticables.

Pour la réouverture d’un corridor à la frontière du Soudan du Sud

Dans tout le Soudan, le peu d’espoir que les Soudanais conservent après 16 mois de guerre est balayé par de fortes pluies et des inondations. La saison des pluies aggrave la situation déjà catastrophique de la sécurité alimentaire au Soudan. Et ces fortes intempéries ont détruit des ponts essentiels et rendu extrêmement difficile le passage des convois d’aide sur les routes boueuses et inondées.

C’est pourquoi, le PAM plaide pour la réouverture urgente de nouveaux couloirs humanitaires. « Tous les autres points de passage vers le Soudan doivent être ouverts afin de pouvoir utiliser toutes les voies d’approvisionnement possibles », a insisté la porte-parole, relevant que son agence doit « constamment négocier et sécuriser de nouveaux itinéraires pour les convois d’aide ».

Cela inclut un accord formel entre le Soudan du Sud et le Soudan pour transporter l’aide du sud vers le Darfour, le Kordofan et le Nil Bleu.

Selon le PAM, les pourparlers de paix en cours à Genève offrent à la communauté internationale « une occasion vitale de s’attaquer aux difficultés opérationnelles et aux obstacles à l’accès », qui entravent l’acheminement de l’aide.

« Il est essentiel que les belligérants quittent le champ de bataille et se présentent à la table des négociations, afin que nous puissions acheminer à temps, avant qu’il ne soit trop tard, des denrées alimentaires aux communautés touchées par la faim dans l’ensemble du pays », a fait valoir Mme Kinzli.