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Bangladesh : la transition est une « opportunité historique » pour une gouvernance ancrée sur l’état de droit (ONU)

La transition au Bangladesh est une « opportunité historique » pour une gouvernance inclusive ancrée dans les droits de l’homme et l’état de droit, a indiqué vendredi le chef des droits de l’homme des Nations Unies, Volker Türk.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), la transition à venir offre une occasion historique de « réformer et de revitaliser les institutions » du pays, de rétablir les libertés fondamentales et l’espace civique, et de permettre à tous les Bangladais de participer au futur.

Dans un rapport préliminaire sur les manifestations et les troubles qui ont eu lieu dans le pays au cours des dernières semaines, le HCDH fait état de « fortes indications, justifiant une enquête indépendante supplémentaire ». Selon l’ONU, les forces de sécurité ont fait un usage inutile et disproportionné de la force dans leur réponse à la situation.

Exécutions extrajudiciaires, détentions arbitraires et disparitions forcées

« D’autres violations présumées, qui justifient également des enquêtes approfondies, impartiales et transparentes, comprennent des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et des mauvais traitements, ainsi que des restrictions sévères à l’exercice des libertés d’expression et de réunion pacifique », peut-on lire dans le rapport.

« L’obligation de rendre compte des violations et la justice pour les victimes sont essentielles pour aller de l’avant et devront être accompagnées d’un processus national de guérison », a déclaré M. Türk, ajoutant qu’une enquête exhaustive, impartiale et transparente sur toutes les violations des droits de l’homme et tous les abus qui ont été commis constituera une première étape cruciale.

Déclenchées par le rétablissement d’un système de quotas pour l’attribution des postes dans la fonction publique, des manifestations d’étudiants initialement pacifiques au Bangladesh à la mi-juin ont été suivies de violences et de graves violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité, qui auraient fait des centaines de morts - dont au moins 32 enfants - et des milliers de blessés.

Reddition des comptes et réparation pour les victimes

Après la démission du gouvernement le 5 août 2024, des pillages, des incendies criminels et des attaques contre des membres de minorités religieuses ont été signalés, ainsi que des représailles contre des membres de l’ancien parti au pouvoir et de la police, et des meurtres commis par vengeance.

Le 15 août, des foules armées de bâtons de bambou, de barres de fer et de tuyaux auraient agressé des partisans de l’ancien premier ministre. Des journalistes auraient également été attaqués et menacés, ce qui les aurait empêchés de filmer les lieux.

Pour le HCDH, tous les responsables de violations des droits de l’homme, y compris ceux qui ont utilisé ou ordonné l’usage inutile et disproportionné de la force, doivent être amenés à rendre des comptes et les victimes doivent recevoir des réparations et des recours efficaces, a-t-il ajouté.

Une équipe attendue la semaine prochaine à Dhaka pour soutenir la transition

Türk s’est félicité de la libération de milliers de détenus et de prisonniers politiques de longue durée - y compris certaines victimes de disparitions forcées - et a demandé instamment la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement.

Le Haut-Commissaire a également annoncé qu’une équipe se rendrait à Dhaka la semaine prochaine pour explorer les domaines dans lesquels le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies peut soutenir la transition. L’équipe discutera également des modalités d’une enquête sur les violations des droits de l’homme dans le contexte des violences et des troubles récents.

« Comme je l’ai assuré au conseiller principal du gouvernement intérimaire, le professeur Muhammad Yunus, lors de notre appel téléphonique cette semaine, nous nous engageons à soutenir le gouvernement intérimaire pour une transition réussie qui soit inclusive et qui fasse progresser les droits de tous les habitants du Bangladesh », a conclu M. Türk.