Aller au contenu principal

Mpox : face à l’explosion des cas, l’OMS préconise une réponse adaptée et globale

L’arrêt de la nouvelle flambée de mpox (variole simienne), notamment sur le continent africain, nécessitera une réponse adaptée et globale, avec les communautés au centre, a indiqué mercredi le chef de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), à l’ouverture d’une réunion d’experts devant décider si l’épidémie devait être déclarée urgence sanitaire mondiale.

Cette alerte intervient au lendemain de l’annonce faite mardi par l’agence de santé de l’Union africaine. Face à l’épidémie croissante de mpox sur le continent, elle a déclaré une « urgence de santé publique », son plus haut niveau d’alerte, et lancé un « appel clair à l’action » pour enrayer sa propagation.

Tweet URL

C’est dans ce contexte et compte tenu de l’expansion de la flambée en Afrique de l’Est et en Afrique centrale, et du risque de propagation internationale, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a convoqué ce Comité d’urgence pour savoir si l’épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC), l’alarme la plus élevée que l’OMS puisse déclencher.

Rapide propagation en RDC

L’Afrique fait face à la propagation d’une nouvelle souche du virus, détectée en République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2023 et baptisée "Clade Ib", plus mortelle et plus transmissible que les précédentes.

« Comme vous le savez, la variole est signalée en RDC depuis plus de dix ans, et le nombre de cas signalés chaque année n’a cessé d’augmenter au cours de cette période », a affirmé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l’ouverture de la réunion.

Des cas ont été recensés dans diverses zones du continent (Maroc, Egypte, Soudan, Côte-d’Ivoire, Liberia, Nigéria, RDC, Rwanda, Kenya, Mozambique, Afrique du Sud…).

Selon l’OMS, plus de 14.000 cas et 524 décès signalés depuis le début de l’année en RDC, dépassant déjà le total de l’année dernière.

« L’apparition l’an dernier du Clade Ib et sa rapide propagation en RDC, qui semble se propager principalement par le biais des réseaux sexuels, et sa détection dans les pays voisins de la RDC, sont particulièrement préoccupantes et constituent l’une des principales raisons pour lesquelles j’ai décidé de convoquer ce comité d’urgence », a fait valoir le chef de l’OMS.

Apparition du virus au Burundi, Kenya, Rwanda et en Ouganda

Au cours du mois dernier, environ 90 cas de clade 1b ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC qui n’avaient jamais signalé de variole simienne auparavant : le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda.

Le sous-clade 1b, qui sévit en RDC depuis septembre 2023, provoque une maladie plus grave que le clade 2b, avec un taux de mortalité plus élevé. « Mais nous ne faisons pas face à une seule épidémie et à un seul clade. Nous faisons face à plusieurs épidémies avec différents clades dans différents pays, avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque », a précisé le Dr Tedros.

La variole est une maladie infectieuse causée par un virus transmis à l’homme par des animaux infectés, mais qui peut aussi se transmettre d’homme à homme par contact physique étroit.

Deux vaccins recommandés par l’OMS

A ce stade, deux vaccins sont recommandés par le groupe consultatif stratégique d’experts sur la vaccination de l’OMS et sont également approuvés par les autorités réglementaires nationales figurant sur la liste de l’OMS, ainsi que par certains pays, dont le Nigéria et la RDC.

L’OMS a d’ailleurs déclenché la semaine dernière le processus d’inscription sur la liste des utilisations d’urgence pour les vaccins mpox, ce qui accélérera l’accès aux vaccins pour les pays en développement qui n’ont pas encore délivré leur propre approbation réglementaire nationale.  « Nous collaborons avec tous les partenaires pour faciliter l’accès équitable aux diagnostics, aux vaccins, aux fournitures pour les soins cliniques et à d’autres outils », a dit le Dr Tedros.

L’OMS a élaboré un plan d’intervention régional, qui nécessite un montant initial de 15 millions de dollars pour soutenir les activités de surveillance, de préparation et d’intervention. « Nous faisons également appel aux donateurs pour financer le reste du plan d’intervention », a déclaré le chef de l’OMS.

En 2022, une épidémie mondiale, portée par le sous-type clade 2, s’est propagée dans une centaine de pays où la maladie n’était pas endémique, touchant surtout des hommes homosexuels et bisexuels. L’OMS avait alors décrété l’alerte maximale en juillet 2022 face à cette flambée de cas dans le monde, puis l’avait levée moins d’un an après, en mai 2023.