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« Nouvelle journée d’horreur » : l'ONU condamne des frappes israéliennes meurtrières contre une école de Gaza

Plusieurs hauts responsables des Nations Unies ont condamné samedi des frappes israéliennes contre une école transformée en refuge pour des centaines de personnes déplacées dans la ville de Gaza, causant la mort d'au moins 93 personnes et en blessant des dizaines d’autres.

Samedi, vers 4h30 du matin, pendant la prière de l’aube, une mosquée située à l’intérieur de l’école Al Tabaeen a été frappée par l’armée israélienne « au moins trois fois », a déclaré dans un communiqué le bureau du Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU (HCDH) dans le territoire palestinien occupé, 

Ces frappes ont été « menées avec un mépris apparent pour le taux élevé de décès de civils », a dénoncé le bureau du HCDH, alors qu'un premier bilan a indiqué que les frappes ont tué au moins 93 Palestiniens, dont 11 enfants et six femmes.

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Les écoles ne doivent pas être une cible

Les écoles, les installations de l’ONU et les infrastructures civiles ne doivent pas être des cibles, a réitéré Philippe Lazzarini, chef de l’Agence des Nations Unies pour es réfugiés palestiniens, l’UNRWA, dans un message publié sur les réseaux sociaux samedi matin.

« Une nouvelle journée d’horreur à Gaza, une nouvelle école touchée et des dizaines de Palestiniens tués, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées », a-t-il déclaré, ajoutant que les parties au conflit ne doivent pas utiliser les écoles et autres installations civiles à des fins militaires ou de combat et doivent, à tout moment, protéger les civils et les infrastructures civiles.

« Il est temps que ces horreurs qui se déroulent sous nos yeux prennent fin », a-t-il dit. « Nous ne pouvons pas laisser l’insupportable devenir une nouvelle norme. Plus cela se répète, plus nous perdons notre humanité collective ».

21e frappe contre des écoles depuis juillet

La majorité des victimes des frappes de l'armée israélienne de samedi semblent avoir été à l’intérieur de la mosquée en train d’accomplir leurs prières, a rapporté le HCDH. Des dizaines d’autres auraient été grièvement blessées, principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées.

Il s’agit au moins de la 21e frappe contre une école, chacune servant d’abri, que le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a enregistrée depuis le 4 juillet. Ces frappes ont fait au moins 274 morts, dont des femmes et des enfants.

« Malgré les déclarations de Tsahal (armée israélienne) selon lesquelles toutes les mesures sont prises pour éviter de blesser des civils, les frappes répétées contre des abris [pour les personnes déplacées] dans les zones vers lesquelles les populations ont été forcées de se déplacer et l’impact constant et prévisible sur les civils suggèrent un manquement au strict respect des obligations requises par le droit international humanitaire », a dénoncé le HCDH.

Les écoles sont souvent le « dernier recours » pour s’abriter

Le Haut-Commissariat a déclaré que ces attaques systématiques contre les écoles ont eu lieu dans un contexte où la plupart de la population de Gaza a été déplacée tandis que l’armée israélienne continue de faire exploser des bâtiments résidentiels et de restreindre l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire.

Les Gazaouis déplacés à l’intérieur de l'enclave sont confrontés à une « horreur indescriptible » après 10 mois d’hostilités, notamment de multiples déplacements forcés, la propagation rapide des maladies et le déni continu de l’accès aux besoins fondamentaux de la vie, a déclaré le HCDH. « Pour beaucoup, les écoles sont le dernier recours pour trouver un abri et un accès éventuel à la nourriture et à l’eau ».

Violation du droit international humanitaire

Dans la plupart des incidents, a souligné le HCDH, l’armée israélienne affirme que les écoles étaient utilisées par des groupes armés palestiniens et qu’elle avait pris des mesures pour réduire les dommages causés aux civils.

« Si la co-localisation par des groupes armés d’objectifs militaires avec des civils ou l’utilisation de la présence de civils dans le but de protéger un objectif militaire d’une attaque constitue une violation du droit international humanitaire, cela ne nie pas l’obligation d’Israël de s’y conformer strictement », a estimé le HCDH.

Cela inclut les principes de proportionnalité, de distinction et de précaution lors de la conduite d’opérations militaires.

« Israël, en tant que puissance occupante, est tenu de fournir à la population qu’il a déplacée de force les besoins humanitaires de base, y compris un abri sûr », a déclaré le bureau des droits de l’homme des Nations Unies.

Donner la priorité à la protection des civils

Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a également dénoncé une « nouvelle attaque dévastatrice contre une école » abritant des déplacés.

Dans un communiqué de presse, il a exhorté « toutes les parties à donner la priorité à la protection des civils, à conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza et à mettre en œuvre ses dispositions sans délai ni condition ».

« Les Nations Unies s’engagent à soutenir tous les efforts visant à atteindre cet objectif. Il est grand temps de mettre un terme à ce cauchemar », a-t-il ajouté.

Entre le 7 octobre et le 8 août, au moins 39.699 Palestiniens ont été tués et 91.722 ont été blessés dans la guerre en cours, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Plus de 90 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés, à plusieurs reprises, depuis le 7 octobre 2023, lorsque les attaques menées par le Hamas contre Israël ont fait 1.200 morts et 250 personnes prises en otage.