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Bangladesh : l’ONU suit la crise de « très près » alors que la Première ministre a fui le pays

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déploré lundi les nouvelles pertes en vies humaines lors des manifestations qui ont eu lieu au Bangladesh ce week-end, alors que la Première ministre a démissionné et fui le pays lundi.

« Il continue de suivre de près l’évolution de la situation dans le pays, notamment l’annonce par le chef d’état-major de l’armée de la démission de la Première ministre Sheikh Hasina et les projets de formation d’un gouvernement intérimaire », a dit son porte-parole adjoint, Farhan Haq, dans une déclaration à la presse.

Selon la presse, la Première ministre démissionnaire a fui le pays alors que la répression des manifestations a fait des centaines de morts ces dernières semaines.

Appel au calme

Le chef de l’ONU, qui « appelle toutes les parties au calme et à la retenue et souligne l’importance d’une transition pacifique, ordonnée et démocratique », réclame le « plein respect des droits humains ». « Il continue de souligner la nécessité d’une enquête complète, indépendante, impartiale et transparente sur tous les actes de violence », a ajouté son porte-parole adjoint.

Plus de 300 personnes, dont de nombreux enfants, auraient été tuées depuis le début des manifestations organisées par les étudiants, et plus de 20.000 blessées. Ce bain de sang est l’un des pires jamais observés au Bangladesh.

Les troubles ont commencé en juillet avec des manifestations d’étudiants contre les quotas de postes dans la fonction publique. Bien que le projet ait été abandonné, les manifestations ont repris la semaine dernière, avec pour principale revendication la démission de la Première ministre Sheikh Hasina et la traduction en justice des responsables de la répression violente des manifestations.

Au pouvoir depuis 2009

Mme Hasina était au pouvoir depuis janvier 2009, après avoir dirigé le pays de 1996 à 2001.

Le chef de l’armée bangladaise a annoncé dans un discours télévisé à la nation après son départ qu’un gouvernement intérimaire serait formé, mais aucun autre détail n’a été fourni.

Dimanche, le chef des droits de l’homme de l’ONU avait appelé à un arrêt immédiat des violences au Bangladesh, et s’était dit inquiet de la situation dans la perspective d’une manifestation prévue à Dhaka lundi.

« Je suis profondément préoccupé par les pertes en vies humaines et les destructions à venir. J’appelle de toute urgence les dirigeants politiques et les forces de sécurité à respecter leurs obligations de protéger le droit à la vie, la liberté de réunion pacifique et d’expression », avait-il déclaré dans un communiqué.

Il avait souligné combien il était important que les auteurs de violations des droits de l’homme rendent des comptes. « La communauté internationale doit faire comprendre qu’à ce moment crucial, il n’y aura pas d’impunité ».

Il avait appelé le gouvernement bangladais à cesser de cibler les personnes participant pacifiquement au mouvement de protestation et à libérer immédiatement les personnes détenues arbitrairement.