Fil d'Ariane
L’ONU poursuit ses efforts diplomatiques pour une désescalade au Moyen-Orient
Les Nations Unies ont annoncé, vendredi, leur volonté de poursuivre leurs efforts diplomatiques pour une « désescalade » au Moyen-Orient, après notamment des « discussions » avec le Liban, l’Égypte et le Qatar.
Face aux risque croissant d’une grave escalade, qui constitue une menace « importante » pour la stabilité du Moyen-Orient, le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient rappelle l’urgence d’agir « de manière décisive et collective » pour répondre aux « menaces immédiates et jeter les bases d’une paix durable ».
Tor Wennesland s’est donc engagé ces derniers jours dans des « discussions cruciales » avec les parties concernées et les États membres de la région, notamment le Liban, l’Égypte et le Qatar, en faveur d’une désescalade régionale.
Action urgente pour empêcher une nouvelle détérioration de la situation
Ces réunions interviennent après la mort de Fouad Shukr, haut responsable du Hezbollah, lors d’une frappe sur la capitale libanaise Beyrouth, et après l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran, en Iran.
« Nous avons examiné les efforts actuellement déployés pour assurer la médiation et la désescalade de la situation et étudié les moyens d’éviter que le conflit ne s’étende à d’autres régions », a déclaré dans un communiqué Tor Wennesland.
Il a ainsi réaffirmé la nécessité d’une action urgente et coordonnée pour empêcher une nouvelle détérioration de la situation. « Il est essentiel que nous agissions de manière décisive et collective pour faire face aux menaces immédiates et jeter les bases d’une paix durable ».
Le diplomate onusien et son équipe entendent poursuivre leurs efforts et « engagement actif » auprès de toutes les parties concernées afin de « soutenir la paix et la stabilité » dans la région.
Le chef des opérations de paix en visite au Liban
De son côté, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, qui est en visite au Liban, devait passer la journée de vendredi avec des Casques bleus, avant de se rendre dans leurs différentes positions le long de la Ligne bleue.
Il était hier jeudi à Naqoura, au quartier général de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Il s’est entretenu avec le Chef de mission et Commandant de la Force, le général de division Aroldo Lázaro.
Il a échangé avec des Casques bleus qui travaillent dans des « conditions très difficiles », marquées par de « fréquents échanges de tirs le long de la Ligne bleue ». M. Lacroix a été informé des efforts de la FINUL pour prévenir une autre escalade entre les parties.
Plus tôt dans la journée, il avait eu une réunion avec le Commandant de l’armée libanaise pour le Sud-Liban. M. Lacroix a souligné la nécessité pour les forces armées libanaises d’étendre leur autorité dans tout le Sud-Liban, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
Nouvelles démolitions de propriétés palestiniennes en Cisjordanie
Concernant la situation dans les Territoires occupés palestiniens, des démolitions de propriétés palestiniennes ont été signalées dans le village de Beit ‘Anan, situé au nord-ouest de Jérusalem, et dans le village d’Al Baqa’a, à l’est d’Hébron, en Cisjordanie occupée, selon l’ONU.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) signale également qu’au cours de la semaine du 23 au 29 juillet, les autorités israéliennes ont démoli ou forcé la démolition de 30 propriétés appartenant à des Palestiniens, ce qui a entraîné le déplacement de 57 personnes, dont 25 enfants, qui ont dû quitter leur lieu de résidence.
Depuis le 7 octobre, les autorités israéliennes ont supervisé ou effectué la démolition de plus de 1.300 structures appartenant à des Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée, entraînant le déplacement de près de 3.000 personnes.
85 % des écoles de Gaza touchées ou endommagées
Par ailleurs, depuis l’éclatement de la guerre dans la bande de Gaza, les attaques israéliennes ont « directement touché ou endommagé » près de 85 % des écoles de l’enclave palestinienne, a indiqué vendredi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), citant des évaluations par satellite réalisées par le Groupement sectoriel de l’ONU pour l’éducation.
« Certaines de ces écoles devront être entièrement reconstruites. La guerre détruit le présent et l’avenir des enfants palestiniens », a souligné l’agence onusienne dans un message sur le réseau social X.
Ces informations interviennent au lendemain de l’annonce de l’UNRWA du lancement d’un programme de retour à l’école à Gaza au profit de près d’un million d’enfants déscolarisés.
Dans la première phase, l'UNRWA va élargir ses activités de soutien psychosocial, en se concentrant sur l’art, la musique et le sport, et en sensibilisant à la menace des engins non explosés. Dans la deuxième phase, le programme va inclure des activités informelles d’apprentissage, dont la lecture, l’écriture et le calcul.
Le péril de l'hépatite A
De son côté, le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a prévenu que les habitants de #Gaza sont confrontés à un autre danger : l'hépatite A qui se propage, y compris parmi les enfants.
Depuis le début de la guerre, l'agence onusienne a signalé près de 40.000 cas dans ses abris et ses cliniques, contre seulement 85 au cours de la même période avant la guerre.
« Il s'agit d'une augmentation effrayante. Le système de gestion des déchets à Gaza s'est effondré. Des tas d'ordures s'accumulent dans la chaleur torride de l'été. Les eaux usées se déversent dans les rues tandis que les gens font la queue pendant des heures juste pour aller aux toilettes. Tout cela combiné constitue une recette dangereuse pour la propagation des maladies », a déclaré M. Lazzarini dans un message sur la plateforme X.
Selon lui, l'accès à l'eau potable et aux produits d'hygiène est une autre priorité à Gaza. « Un cessez-le-feu est nécessaire maintenant pour restaurer les systèmes de gestion des déchets et des eaux usées, apporter les produits d'hygiène indispensables et contrôler la propagation des maladies », a-t-il dit.