Aller au contenu principal

Les attaques à Beyrouth et Téhéran représentent une « dangereuse escalade », selon Guterres

Les attaques au sud de Beyrouth, au Liban, et à Téhéran, en Iran, représentent « une escalade dangereuse » à un moment où tous les efforts devraient plutôt conduire à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération de tous les otages israéliens, a déclaré mercredi le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres.

Tweet URL

Israël a annoncé avoir mené une « frappe aérienne ciblée » ayant visé, dans le sud de Beyrouth, un commandant du groupe libanais Hezbollah, Fouad Chokr, responsable, selon Israël, d'une attaque meurtrière au Golan. Fouad Chokr aurait survécu.

Samedi, une attaque à la roquette meurtrière avait visé un terrain de football dans le Golan occupé par Israël. Douze civils, principalement des enfants et des adolescents, avaient été tués. Israël a imputé l'attaque au Hezbollah, qui a nié toute responsabilité.

Quelques heures après la frappe aérienne à Beyrouth, Ismail Haniyeh, l’un des plus hauts dirigeants du Hamas, a été assassiné en Iran, où il se trouvait pour l'investiture du nouveau Président iranien. Le Hamas a accusé Israël d'être responsable de cet assassinat.

« Le Secrétaire général estime que les attaques dont nous avons été témoins au sud de Beyrouth et à Téhéran représentent une escalade dangereuse à un moment où tous les efforts devraient plutôt aboutir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération de tous les otages israéliens, à une augmentation massive de l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza et à un retour au calme au Liban et de l’autre côté de la Ligne bleue », a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric dans une déclaration à la presse.

« Au lieu de cela, nous assistons à des efforts visant à saper ces objectifs  », a-t-il ajouté.

Appel à la désescalade

Il a rappelé que « le Secrétaire général a toujours appelé chacun à faire preuve de la plus grande retenue ». « Il est cependant de plus en plus évident que la retenue seule ne suffit pas en cette période extrêmement sensible. Le Secrétaire général exhorte chacun à œuvrer vigoureusement à une désescalade régionale dans l’intérêt d’une paix et d’une stabilité à long terme pour tous  », a-t-il ajouté.

« La communauté internationale doit œuvrer de concert pour empêcher de toute urgence toute action qui pourrait pousser l’ensemble du Moyen-Orient au bord du précipice, avec des conséquences dévastatrices pour les civils. Le moyen d’y parvenir est de faire avancer une action diplomatique globale en faveur d’une désescalade régionale  », a-t-il encore dit.

Mardi soir, le porte-parole du Secrétaire général avait déjà exprimé la vive inquiétude des Nations Unies face aux frappes israéliennes dans la banlieue sud densément peuplée de Beyrouth, mardi, qui ont fait des dizaines de victimes civiles.

« En attendant de plus amples éclaircissements sur les circonstances, nous exhortons à nouveau les parties à faire preuve de la plus grande retenue et appelons toutes les parties concernées à éviter toute nouvelle escalade », avait déclaré Stéphane Dujarric dans une note à la presse.

Il avait appelé toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international, à s’engager de toute urgence à mettre en œuvre pleinement la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en réponse à la guerre de 2006 entre le groupe libanais Hezbollah et Israël, et à revenir immédiatement à une cessation des hostilités.

Utiliser les voies diplomatiques

La Coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a également appelé au « calme » dans une déclaration exprimant sa profonde inquiétude face aux frappes dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a souligné qu’il n’existe pas de solution militaire et a appelé Israël et le Liban à « utiliser toutes les voies diplomatiques pour rechercher un retour à la cessation des hostilités et à s’engager à nouveau à mettre en œuvre la résolution 1701 (2006) ».