Fil d'Ariane
Le nouveau Président de l'ECOSOC se concentrera sur les migrations sûres et l'IA pour le développement durable
Un diplomate canadien a été élu jeudi Président du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), qui est au cœur des efforts de l’Organisation pour faire progresser le développement durable.
Robert Rae est actuellement Ambassadeur du Canada auprès de l’ONU et Président du Groupe consultatif spécial de l’ECOSOC sur Haïti. Il succède à Paula Narváez Ojeda, du Chili.
Le Conseil, composé de 54 membres, a également élu trois nouveaux Vice-Présidents : Lok Bahadur Thapa (Népal), Krzysztof Szczerski (Pologne) et Maritza Chan Valverde (Costa Rica).
Ils représentent respectivement les États d’Asie-Pacifique, d’Europe de l’Est et d’Amérique latine et des Caraïbes.
Un Vice-Président du groupe régional des États africains sera élu à une date ultérieure.
Les ODD en retard
Lors de son discours inaugural dans un mélange de français et d’anglais, M. Rae a souligné qu’il s’agissait d’un moment « critique » pour l’ONU.
La communauté internationale est désormais à mi-chemin de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, alors que plus de 80 % des Objectifs de développement durable (ODD) doivent être remis « sur le bon chemin ».
« Malheureusement, sur des questions comme l'insécurité alimentaire, la nutrition, la prévalence du paludisme et les émissions de gaz à effet de serre, nous avons régressé », a-t-il ajouté.
Tout en admettant cette « mauvaise nouvelle », il a également souligné la « bonne nouvelle » : « Avec un meilleur effort de notre part, nous pouvons au moins nous assurer qu'il n'y aura plus de recul », a-t-il dit.
« Nous pouvons également apprendre davantage des pays qui réussissent », a-t-il ajouté.
Trois priorités
M. Rae a également exposé ses priorités, qui incluent une attention continue sur la crise mondiale du déplacement des personnes.
« Des efforts mondiaux concertés sont nécessaires pour garantir que les droits des personnes en déplacement sont protégés, soutenus par des voies régulières de migration et de protection des réfugiés », a-t-il déclaré, tout en soulignant la nécessité d’un « partage prévisible et équitable des responsabilités ».
L’exploitation de l’intelligence artificielle (IA) pour accélérer la mise en œuvre des ODD et l’approfondissement de l’engagement entre l'ECOSOC et les institutions financières internationales sont ses autres priorités.
En ce qui concerne ce dernier point, il a déclaré que cet engagement vise à combler les lacunes en matière de financement du développement et des pays fragiles et touchés par des conflits.
M. Rae a également souligné d’autres thèmes importants pour sa Présidence, notamment l’égalité des sexes, qui, selon lui, « n’est pas seulement un droit humain fondamental, mais aussi un fondement nécessaire à un monde pacifique, prospère et durable ».
Pour un multilatéralisme efficace
La Présidente sortante de l’ECOSOC, Paula Narváez Ojeda, a évoqué son mandat dans le contexte d'une « situation mondiale difficile » marquée par l’escalade des conflits, l’aggravation de l’insécurité alimentaire, l’augmentation de l’extrême pauvreté, l’aggravation des inégalités et l’aggravation des effets du changement climatique.
« Le Conseil est essentiel pour parvenir à un multilatéralisme efficace, juste, représentatif et interconnecté », a-t-elle déclaré, s'exprimant en espagnol.
Mme Narváez Ojeda a conclu son discours en invitant les membres à « exploiter réellement ce riche réseau institutionnel » pour canaliser les efforts vers la réalisation des ODD.