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L’ONU appelle à une « volonté politique maximale » pour sauver les Objectifs de développement durable

De hauts responsables de l'ONU ont appelé lundi à des réformes urgentes du système financier international afin de stimuler les efforts visant à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030.

S'adressant au Comité préparatoire (PrepComm) de la Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et la Vice-Secrétaire générale, Amina Mohammed, ont souligné les défis persistants auxquels sont confrontées les nations en développement et l'impératif de réformes financières mondiales ambitieuses.

La Conférence, qui se tiendra en Espagne l'année prochaine, offre une occasion unique de s'attaquer de front à ces défis, a déclaré M. Guterres dans un message vidéo aux participants du PrepComm réunis dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.

Selon le chef de l’ONU, le Comité « ouvre la porte aux dirigeants du monde entier pour qu'ils adoptent des réformes ambitieuses afin de fournir un financement à long terme abordable et à grande échelle, et de stimuler la réalisation des ODD ».

C'est aussi l'occasion de réformer un système financier international « dépassé, dysfonctionnel et injuste », a-t-il déclaré, exhortant à une « volonté politique maximale » pour agir et sauver le Programme de développement durable à l'horizon 2030.

« Ensemble, nous pouvons offrir non seulement un système financier - mais aussi un monde - plus juste, équitable et durable », a-t-il conclu.

La Vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, s'adresse à la quatrième conférence internationale sur le financement du développement à Addis-Abeba
© UNECA/Daniel Getachew
La Vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, s'adresse à la quatrième conférence internationale sur le financement du développement à Addis-Abeba

Des perspectives sombres

S'exprimant à la tribune, la Vice-Secrétaire générale de l'ONU a fait écho au message de M. Guterres, rappelant l'importance de se réunir à Addis-Abeba, une ville synonyme de financement du développement, où le programme d'action historique a été adopté en 2015.

Mme Mohammed a souligné la réalité décourageante selon laquelle seuls 17 % des cibles des ODD sont sur la bonne voie, mettant en évidence les graves contraintes financières auxquelles sont confrontés les pays en développement.

« De nombreux pays en développement ne peuvent pas investir dans leur avenir car ils luttent pour répondre à leurs besoins immédiats : payer les salaires et assurer le service de la dette », a-t-elle déclaré, ajoutant que les capitaux internationaux « sortent des économies en développement plutôt qu'ils n'y entrent ».

« Les perspectives économiques des pays en développement restent sombres. Et alors que l'économie mondiale a été décrite comme résiliente - il y a un atterrissage en douceur dans le Nord - il y a un atterrissage en catastrophe dans le Sud », a-t-elle ajouté.

Surmonter les divisions

Mme Mohammed a souligné que si la nécessité d'une réforme était évidente en 2015, les chocs survenus depuis 2020 soulignent l'urgence de respecter les engagements et de créer une architecture financière internationale capable de surmonter les divisions financières mondiales.

Nous avons une occasion unique de forger un système financier mondial plus efficace et plus équitable et de débloquer des financements à grande échelle pour ceux qui en ont le plus besoin

« Si nous voulons sauver les ODD, nous devons faire preuve d'une plus grande urgence et d'une plus grande ambition », a-t-elle dit, soulignant six domaines d'action clés.

Il s'agit notamment de s'attaquer à la crise de la dette et du développement, d'améliorer l'accès à un financement à long terme et abordable, de combler les lacunes du filet de sécurité financier mondial, de mettre en place un système fiscal international juste et efficace, d'exploiter les marchés de capitaux internationaux et de répondre aux appels à une réforme de la gouvernance économique mondiale, a précisé la numéro deux de l’ONU.

« Nous nous trouvons une fois de plus à la croisée des chemins. Nous avons une occasion unique de forger un système financier mondial plus efficace et plus équitable et de débloquer des financements à grande échelle pour ceux qui en ont le plus besoin », a-t-elle souligné. « Nous ne pouvons pas nous permettre de la manquer ».

Coup d'envoi mondial

Le Comité préparatoire (PrepComm) donne le coup d'envoi du processus qui aboutira à la Quatrième conférence internationale sur le financement du développement (FFD4) en Espagne en juin-juillet 2025.

Entre autres tâches, le PrepComm entreprendra une planification et une préparation détaillées, entamera des négociations sur les résultats de la conférence et s'engagera avec les principales parties prenantes.

D'autres sessions du PrepComm sont prévues à New York (décembre) et à Mexico (février 2025), ainsi qu'une audition multipartite intersessions à New York (octobre).