Fil d'Ariane
Un convoi de l’ONU en direction de la ville de Gaza ciblé par des tirs israéliens – UNRWA
Alors que des attaques aériennes et d’artillerie continuent de viser plusieurs villages situés à l’est de la ville de Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déploré lundi le ciblage d’un convoi de l’ONU par des tirs israéliens alors qu’il s’apprêtait hier dimanche à se rendre vers la ville de Gaza.
Selon l’Agence onusienne, des tirs nourris des forces israéliennes ont touché dimanche un convoi de l’UNRWA qui se rendait à Gaza, bien que le mouvement ait été coordonné et approuvé par les autorités israéliennes. Aucune victime n’est à déplorer.
« Bien qu’il n’y ait pas de victimes, nos équipes ont dû se mettre à l’abri. Les équipes voyageaient dans des véhicules blindés de l’ONU clairement identifiés et portaient des gilets de l’ONU », a précisé sur le réseau social X, Philippe Lazzarini, chef de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Israël ordonne l’évacuation de l’est de Khan Younis vers al-Mawasi
Le véhicule a reçu au moins cinq balles alors qu’il attendait juste devant le point de contrôle des forces armées israéliennes (Tsahal) au sud de Wadi Gaza. « La voiture a été gravement endommagée et a quitté le convoi. Les équipes se sont reconstituées et ont finalement atteint la ville de Gaza ».
M. Lazzarini a demandé que les responsables soient tenus de rendre des comptes. D’autant que comme tous les autres mouvements similaires de l’ONU, ce mouvement a été coordonné et approuvé par les autorités israéliennes. « Les travailleurs humanitaires ne sont pas des cibles ».
Ce dernier incident intervient alors que Tsahal appelle à l’évacuation de la partie orientale de la zone humanitaire de Gaza. Israël a ainsi demandé à plus de 400.000 personnes de quitter à nouveau l’est de Khan Younis.
Les rapports des médias rapportent que selon l’armée israélienne, « rester dans cette zone est devenu dangereux » car elle prévoit de « répondre aux attaques contre les forces israéliennes à partir de cette zone ». Ce nouvel ordre intervient quelques jours seulement après le raid israélien contre un site de déplacés d’Al-Mawasi.
Un cessez-le-feu est « essentiel » après la découverte du polio dans les eaux usées de Gaza
Ces nouveaux mouvements de populations interviennent dans un contexte de vive inquiétude face aux risques de propagation de maladies, surtout après la découverte des traces de polio, qui ont été détectées dans les eaux usées de l’enclave palestinienne. Les tests effectués révèlent que cette souche est présente dans les eaux stagnantes à Deir al-Balah.
Le virus détecté est de type 2, une souche que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait déclarée éradiquée à Gaza depuis 1999.
C’est pourquoi, le Chef de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, a déclaré vendredi dernier qu’un cessez-le-feu était « essentiel » pour réagir efficacement après la découverte du poliovirus de type 2 dans plusieurs échantillons d’eaux usées prélevés dans le sud de la bande de Gaza. Ce virus très contagieux s’attrape en buvant de l’eau contaminée ou par contact oral. Il peut entraîner la paralysie et, dans les cas extrêmes, la mort.
Les violences font de plus en plus de victimes parmi les enfants en Cisjordanie
Depuis le 7 octobre, un enfant palestinien a été tué tous les deux jours en moyenne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Au total, 143 enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie au cours des neuf derniers mois, soit une augmentation de près de 350 % par rapport aux neuf mois précédents, au cours desquels 41 enfants palestiniens avaient été tués.
Au cours de la même période, deux enfants israéliens ont été tués en Cisjordanie dans des violences liées au conflit. En outre, plus de 440 enfants palestiniens ont été blessés par des balles réelles, selon le communiqué de presse.
« Depuis des années, les enfants vivant en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, sont exposés à une violence effroyable », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « La situation s’est considérablement détériorée, coïncidant avec l’escalade des hostilités à l’intérieur de Gaza. Nous recevons fréquemment des allégations d’enfants palestiniens arrêtés sur le chemin de l’école ou abattus alors qu’ils marchaient dans la rue ».
Les victimes ont été signalées dans 10 des 11 gouvernorats de Cisjordanie, plus de la moitié des meurtres ayant eu lieu à Jénine, Tulkarem et Naplouse.
Avant le 7 octobre 2023, les enfants de Cisjordanie étaient déjà exposés aux niveaux de violence les plus élevés depuis 20 ans. « Le véritable coût de la violence dans l’État de Palestine et en Israël se mesurera en vies d’enfants, celles qui ont été perdues et celles qui ont été changées à jamais par cette violence », a conclu Mme Russell, appelant à mettre fin à la violence et de trouver une solution politique durable à la crise.