Fil d'Ariane
Gaza : la quête inlassable d’abris pour les déplacés de Khan Younis et Rafah : UNRWA
Les bombardements se sont poursuivis dans la nuit de mercredi à jeudi dans la bande de Gaza, où certaines des dizaines de milliers de personnes déracinées en réponse aux ordres d’évacuation israéliens ont dû rebrousser chemin après n’avoir trouvé aucun endroit où s’abriter, ont indiqué jeudi des agences humanitaires des Nations Unies.
Des milliers de personnes s’abritent dans les écoles de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA)... et les bâtiments gouvernementaux. « D’autres commencent déjà à rebrousser chemin, nous disant qu’il n’y a pas assez de place dans d’autres zones », a précisé l’Agence onusienne.
L’UNRWA a également réitéré ses avertissements selon lesquels les conditions de vie sont « au-delà de l’insupportable », en raison des montagnes de déchets et d’ordures empilées le long des routes et près des abris de fortune.
Environ 85.000 personnes ont quitté le district de Shujaiyah dans l’est de la ville de Gaza, au nord de l’enclave, au cours de la semaine dernière, a indiqué l’UNRWA, tandis que les dernières données indiquent que mardi, au moins 66.700 autres Gazaouis ont été déplacés de l’est de Khan Younis et de Rafah, tous deux dans le sud, à la suite de nouveaux ordres d’évacuation émis lundi soir par l’armée israélienne.
Des abris pitoyables et des ordures
Au-delà des locaux de l’ONU transformés en abris, des milliers de familles vivent désormais « dans les ruines de bâtiments bombardés ou parmi des tas d’ordures », a affirmé l’UNRWA, avant de se faire l’écho des avertissements de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), concernant l’augmentation des maladies transmissibles, notamment la diarrhée et l’hépatite, en particulier chez les enfants gazaouis souffrant de malnutrition et dont le système immunitaire est affaibli.
« L’action militaire dans la région de Khan Younis pourrait entraver davantage l’accès des populations à l’eau potable à un moment où le manque d’assainissement contribue de manière significative à la propagation des maladies », a insisté l’UNRWA, relevant que de « nombreux enfants passent six à huit heures par jour à collecter de l’eau et de la nourriture, en portant souvent de lourdes charges et en marchant sur de longues distances ».
L’aide est menacée
Pour aider les personnes les plus vulnérables de Gaza, l’agence des Nations unies a continué à distribuer de l’eau, de la nourriture et d’autres produits non alimentaires essentiels avec l’aide d’autres partenaires.
Mais l’ampleur des besoins reste considérable après que de nouveaux ordres d’évacuation ont été émis lundi soir pour l’est de Khan Younis et Rafah, couvrant environ un tiers de la superficie totale de Gaza et représentant l’ordre le plus important depuis le mois d’octobre.
« L’UNRWA continue de fournir de l’eau, des colis alimentaires, de la farine, des couches, des matelas, des bâches et des soins de santé, mais il devient presque impossible pour les Nations Unies de fournir une quelconque réponse en raison du siège imposé par Israël, du manque de carburant, du manque de fournitures d’aide, du manque de sécurité, de l’effondrement de la loi et de l’ordre, de l’augmentation de la criminalité et maintenant de nouveaux ordres de déplacement », a regretté l’Agence onusienne.
Ces ordres d’évacuation « ont une fois de plus un impact sur notre sécurité et sur l’accès au poste frontière pour recevoir de l’aide ».
Les dernières données des autorités sanitaires de Gaza indiquent que près de 38.000 personnes ont été tuées dans l’enclave et plus de 87.000 blessées depuis que la guerre a éclaté le 7 octobre, à la suite d’attaques terroristes menées par le Hamas contre de multiples cibles israéliennes dans le sud d’Israël, qui ont fait quelque 1.250 morts et plus de 250 otages.
14 enfants parmi les 77 tués dans les raids israéliens en Cisjordanie occupée depuis octobre
Outre la situation dans l’enclave palestinienne, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a indiqué qu’en Cisjordanie, il y a eu 28 incidents de frappes aériennes depuis le 7 octobre, dont deux la semaine dernière.
« Quatorze enfants figurent parmi les 77 Palestiniens tués lors de ces frappes aériennes », a souligné l’OCHA, dans une mise à jour mercredi, ajoutant qu’au moins 200 maisons avaient été endommagées lors d’une récente opération des forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Nur Shams à Tulkarem.
Ces dernières données interviennent alors que les autorités israéliennes viennent d’approuver un plan visant à « légaliser » cinq avant-postes de colonies de peuplement non autorisés par la loi israélienne. « Et les colons de ces avant-postes ont perpétré 27 attaques contre des Palestiniens en 2024 », a détaillé l’OCHA, rappelant que « toutes les colonies israéliennes situées dans le territoire palestinien occupé sont illégales au regard du droit humanitaire international ».