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Au Conseil de sécurité, une haute responsable de l’ONU réitère la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza

Faisant le point sur la situation à Gaza, mardi, devant le Conseil de sécurité, une haute responsable humanitaire des Nations Unies a réitéré qu’un cessez-le-feu immédiat, total et complet et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages étaient nécessaires.

La Coordinatrice de haut niveau de l’action humanitaire et de la reconstruction à Gaza, Sigrid Kaag, a averti qu’avec la flambée des températures estivales et les graves pénuries de services de base, le spectre d’épidémies de maladies infectieuses et transmissibles se profilait dans l’enclave palestinienne.

Elle a également rappelé qu’à la suite de l’offensive israélienne contre Rafah débutée le 6 mai, plus d’un million de personnes ont à nouveau été déplacées, cherchant désespérément sécurité et abri.

Accès sans entrave pour acheminer l'aide

Outre un cessez-le-feu et la libération des otages, Mme Kaag a jugé nécessaire un accès continu et sans entrave pour acheminer l’aide à grande échelle dans toute la bande de Gaza.

Appelant au respect par tous du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, elle a souhaité que l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) soit autorisé à remplir le rôle qui lui a été confié.

Revenant à son action, Mme Kaag a dit collaborer avec les principaux gouvernements et autres parties prenantes régionales au plus haut niveau politique. Elle a ainsi rencontré à nouveau le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu et les principaux membres du Cabinet il y a deux semaines, pour la mise en œuvre de la résolution 2720 (2023) qui établit un cadre pour accélérer et rationaliser la fourniture de l’aide humanitaire dans tout Gaza et qui prescrit la création d’un mécanisme de suivi et de vérification de l’aide humanitaire.

Le Conseil de sécurité se réunit pour discuter de la situation à Gaza.
UN Photo/Manuel Elias
Le Conseil de sécurité se réunit pour discuter de la situation à Gaza.

Mettre en oeuvre le mécanisme de vérification de l'aide

Le mécanisme englobe désormais les expéditions d’aide humanitaire en provenance de Jordanie, de Chypre, d’Israël et de Cisjordanie, a-t-elle précisé, ajoutant que l’approvisionnement en provenance d’Égypte est attendu d’ici à la mi-juillet.

Parallèlement, sous réserve de l’approbation de leur visa, les observateurs de l’ONU se préparent à se déployer dans les bureaux nouvellement créés du mécanisme à Gaza, tandis que des discussions sont en cours sur la faisabilité et la planification à long terme du corridor maritime chypriote donnant un accès direct à l’enclave.

Le mécanisme servira également de plateforme principale pour faciliter l’entrée à Gaza de tous les articles humanitaires essentiels, a expliqué Mme Kaag, avant d’encourager les États Membres à continuer de prépositionner des fournitures et d’allouer des financements aux agences humanitaires. Des contributions supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour répondre à l’appel éclair de 2,5 milliards, a-t-elle rappelé.

Évoquant les engagements pris, le 5 avril, par le Cabinet de guerre israélien en lien avec la résolution 2720 (2023), la Coordonnatrice a dit en avoir surveillé la mise en œuvre, notamment pour ce qui concerne l’entrée directe de l’aide depuis le nord via les points de passage de Ziqim et d’Erez, ainsi que l’utilisation du port d’Ashdod.

Elle a indiqué que M. Netanyahu a pris de nouveaux engagements pour accélérer la livraison des fournitures essentielles pour l’eau, l’assainissement, la gestion des déchets et les besoins médicaux et éducatifs. De plus, après l’évacuation la semaine dernière de 21 enfants palestiniens gravement malades et des adultes qui les accompagnaient de Gaza vers l’Égypte via le passage de Kerem Shalom, des discussions sont en cours pour établir un système plus régulier et plus prévisible d’évacuations médicales des patients, facilité par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Pour Mme Kaag, un flux soutenu d’aide est nécessaire pour acheminer des marchandises de qualité et en quantité via tous les points de passage terrestres et maritimes, y compris le poste frontière de Rafah dont la fermeture début mai a entraîné une baisse considérable du volume d’aide entrant et distribué dans Gaza. La Mission a fait des propositions pour favoriser la réouverture de ce poste frontière, a-t-elle indiqué.

À Gaza, les habitants vivent dans les ruines de leurs anciennes maisons.
© UNRWA
À Gaza, les habitants vivent dans les ruines de leurs anciennes maisons.

Reconstruire Gaza

Mme Kaag a ensuite estimé qu’au-delà de l’aide humanitaire, il importe de prévoir un relèvement et une reconstruction rapides. Même si la politique et les conditions sur le terrain peuvent dicter le rythme et la nature de ces efforts, les préparatifs ne doivent pas attendre, a-t-elle plaidé, considérant que l’Autorité palestinienne fait partie intégrante de la planification de la mise en œuvre du redressement et de la reconstruction de Gaza.

Après avoir invité la communauté internationale à garantir la stabilité financière de cette dernière et à soutenir sa réforme et sa gouvernance, elle a assuré que le mécanisme 2720 peut être utilisé pour faciliter l’augmentation, l’accélération et l’expédition de tous les biens nécessaires à Gaza en vue d’un redressement rapide.

Un tel effort de reconstruction nécessite également un financement ambitieux et généreux, a-t-elle ajouté, appelant à la création de nouveaux fonds fiduciaires et d’instruments innovants.