Fil d'Ariane
RD Congo : l’OMS alerte sur les risques d’une propagation d’une souche de la variole simienne (mpox)
Si la souche de la variole simienne (mpox) est pour l’instant circonscrite en Afrique centrale, sa propagation potentielle aux pays voisins et à d’autres régions reste préoccupante, compte tenu de la létalité observée de ce groupe viral détecté en République démocratique du Congo (RDC), a mis en garde mardi l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, relevant que sa propagation doit être traitée de toute urgence.
Cette alerte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) intervient alors que la RDC reste confrontée à une épidémie majeure de variole simienne due à une souche (clade I) du virus. Ce pays des Grands lacs fait état de 9.291 cas cliniquement compatibles et 419 décès parmi ceux-ci signalés pour la seule année 2024, avec un taux de létalité élevé de près de 5 %.
Les enfants sont particulièrement touchés par cette épidémie, avec des taux de mortalité encore plus élevés. Une nouvelle souche du virus de clade I s’est également déclarée dans le Sud-Kivu, principalement par contact sexuel, et a atteint Goma, dans le Nord-Kivu, ainsi qu’un camp de personnes déplacées internes.
Le risque de flambées plus étendues demeure
« Il est absolument nécessaire de faire face à la récente augmentation du nombre de cas de variole en Afrique », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Rosamund Lewis, responsable technique de l’OMS pour la variole simienne.
Parmi les pays africains, la République du Congo a récemment déclaré une épidémie de variole et le Cameroun a signalé de nouveaux cas.
« Compte tenu de l’immunité limitée à l’échelle mondiale, le risque de flambées plus étendues demeure, ce qui constitue une menace importante pour la santé publique », a ajouté Mme Lewis, relevant que l’OMS collabore avec les pays voisins pour intensifier la préparation et renforcer la surveillance et la collaboration transfrontalière.
Dans le monde, la variole reste une menace pour la santé publique et la situation continue d’évoluer. Plus de 3.100 cas confirmés en laboratoire ont été signalés dans le monde depuis le début de l’année. Pour le seul mois de mai, environ 600 cas confirmés ont été signalés à l’OMS par 26 pays.
S’attaquer à la récente recrudescence des cas de variole en Afrique
Outre la situation en RDC, une épidémie importante de variole (due au clade IIb du virus) s’est aussi déclarée en Afrique du Sud. Depuis le mois d’avril, ce pays d’Afrique australe a signalé 13 cas confirmés dont deux décès. Tous les patients sont des personnes gravement malades à un stade avancé de l’infection par le VIH et ont dû être hospitalisés.
« Nous savons que les personnes atteintes d’une infection à VIH à un stade avancé courent un plus grand risque de maladie grave et de décès dû à la variole », a fait valoir Mme Lewis, relevant que l’Afrique du Sud a renforcé la surveillance et le suivi des contacts.
Plus largement, l’OMS estime qu’il est impératif de s’attaquer à la récente recrudescence des cas de variole en Afrique. Il est essentiel d’intensifier les enquêtes et les efforts de suivi pour déterminer les causes profondes de cette résurgence.
Face à ces risques, l’OMS recommande aux Etats d’affecter leurs ressources en priorité à la vaccination, au traitement et aux initiatives de santé publique pour les groupes à risque afin de lutter efficacement contre cette menace.
Plus de 97.000 cas dans le monde depuis 2022
A noter que la variole simienne se manifeste généralement par une éruption cutanée ou des lésions des muqueuses qui peuvent durer entre deux et quatre semaines, accompagnées de fièvre, de céphalées, de myalgies (douleurs musculaires), de douleurs dorsales, d’une asthénie marquée (manque d’énergie) ainsi que d’un gonflement des ganglions lymphatiques. Le virus de la variole simienne se transmet à l’être humain par un contact étroit avec une personne ou un animal infecté, ou par des matériaux contaminés.
Entre le 1er janvier 2022 et le 30 avril 2024, 97.208 cas de variole, dont 186 décès, ont été notifiés à l’OMS par 117 pays dans les six Régions de l’OMS. Durant cette période, les dix pays qui ont notifié le plus grand nombre de cas confirmés dans le monde sont les États-Unis(32.820), le Brésil (11.212), l’Espagne (7.992), la Colombie (4 .226), la France (4 .218), le Mexique (4.097), le Royaume-Uni (3.928), l’Allemagne (3.841), le Pérou (3.812) et la Chine (2.357). Ensemble, ces pays représentent plus de 80 % des cas signalés dans le monde.