Fil d'Ariane
Attendre de déclarer la « famine » pour agir serait une « condamnation à mort » pour des millions de personnes
Attendre que la famine soit officiellement déclarée, c’est condamner à mort des centaines de milliers de personnes, a expliqué cette semaine Martin Griffiths, le Coordinateur des secours d'urgence des Nations Unies, faisant notamment référence à la situation dans la bande de Gaza et au Soudan.
« La guerre pousse des millions de personnes au bord de la famine. Seuls des détails techniques empêchent les famines d'être déclarées, alors que les gens meurent déjà de faim », a déclaré M. Griffiths.
« Attendre une déclaration officielle de famine pour agir serait une condamnation à mort pour des centaines de milliers de personnes et un scandale moral », a-t-il ajouté.
Seuls des détails techniques empêchent les famines d'être déclarées, alors que les gens meurent déjà de faim
Alors que les principales économies du G7 se réunissent du 13 au 15 juin en Italie, M. Griffiths a appelé les dirigeants des pays les plus développés à user immédiatement de leur influence politique et de leurs ressources financières pour soutenir les organisations d'aide dans leurs efforts pour atteindre tous ceux qui sont dans le besoin.
Le G7 est composé du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis. Le responsable des affaires humanitaires des Nations Unies a déclaré que ces pays devaient user de leur influence pour empêcher que la faim, un « fléau évitable » ne prenne la vie de civils innocents.
La mort plane sur 1 million de Gazaouis
Dans le dernier rapport sur les « points chauds de la faim », l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont averti que l'insécurité alimentaire aiguë allait s'aggraver entre juin et octobre 2024 dans 18 zones du monde.
Si plusieurs endroits particulièrement à risque où la famine menace - notamment Haïti, le Mali et le Sud-Soudan - requièrent une attention urgente, une action immédiate est particulièrement cruciale à Gaza et au Soudan, ravagés par la guerre.
Selon lui, la moitié de la population de Gaza, soit près d'un million de personnes, devrait être confrontée à la faim et à la mort d'ici la mi-juillet.
Au Soudan, au moins cinq millions de personnes sont au bord de la famine, notamment dans les régions déchirées par la guerre d'al-Jazirah, du Darfour, de Khartoum et de Kordofan.
À Gaza comme au Soudan, la violence, les restrictions inacceptables et le manque de fonds empêchent les travailleurs humanitaires de fournir l'aide vitale nécessaire.
« Il faut que cela change - nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ne serait-ce qu'une minute », a déclaré M. Griffiths.
Rôle du G7
Si l'aide humanitaire permet de lutter contre la famine de masse, elle n'est pas la solution ultime au problème. Selon M. Griffiths, cette solution dépend de la volonté du G7 d'user de son influence politique et de ses ressources financières.
Mais avant tout, « le monde doit cesser d'alimenter les machines de guerre qui affament les civils de Gaza et du Soudan », a déclaré M. Griffiths.
« Il est temps de donner la priorité à la diplomatie qui rendra aux gens leur avenir, et demain, le G7 sera à la barre », a-t-il ajouté.