Fil d'Ariane
5 faits sur la Convention relative aux droits des personnes handicapées
Imaginez la vie quotidienne sans la vue, l'ouïe ou un membre, ou la vie avec les défis liés à la neurodiversité ou à la paralysie. C'est une réalité pour certains. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2023, une personne sur six, soit 16 % de la population mondiale, vivait avec un handicap. Nombre d'entre elles comptent sur la Convention relative aux droits des personnes handicapées pour les aider à préserver leurs libertés fondamentales et leur dignité.
Ce traité juridiquement contraignant est entré en vigueur le 3 mai 2008, marquant une étape importante dans les efforts déployés pour promouvoir, protéger et garantir la pleine et égale jouissance de tous les droits de l'homme pour tous.
À l'avant-veille de la 17e Conférence des États parties (COSP17), qui débutera le 11 juin, voici cinq faits saillants sur la Convention et sur la manière dont elle continue d'influencer la vie de 1,3 milliard d'hommes, de femmes et d'enfants vivant avec un handicap dans le monde.
1. Pourquoi le monde a besoin de la Convention
Les personnes handicapées sont confrontées à la discrimination et au déni de leurs droits humains dans le monde entier. Ce sont les barrières de la société qui posent problème, et non les déficiences individuelles.
C'est pourquoi la Convention existe.
La Convention est un traité sur les droits de l'homme qui définit la manière de rendre le monde inclusif pour les personnes handicapées.
L'objectif est de créer un environnement favorable pour que les personnes vivant avec un handicap puissent jouir d'une réelle égalité dans la société.
2. Droits protégés
La Convention souligne que les personnes vivant avec un handicap doivent voir leur dignité respectée, leur voix entendue, et elles doivent être associées à la prise des décisions qui affectent leur vie. Cela concerne tous les droits, de la liberté d'expression à l'éducation, en passant par les soins de santé et l'emploi.
Le traité demande aux pays de supprimer les obstacles qui empêchent les personnes handicapées de participer pleinement à tous les domaines de la vie en société, de la technologie à la politique.
Il aborde ces obstacles, dont la discrimination et l'accessibilité, et appelle également à l'égalité pour les femmes et les filles. En outre, le traité indique comment les pays du monde entier peuvent supprimer les obstacles qui empêchent les personnes handicapées de jouir pleinement de tous leurs droits.
3. Comment le traité est-il appliqué ?
La Convention est appliquée, respectée et mise en œuvre de plusieurs manières.
Les particuliers peuvent déposer des pétitions auprès du Comité des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées pour signaler des violations de leurs droits.
La simple existence de la Convention donne aux personnes handicapées et à leurs organisations la possibilité de dire à leurs gouvernements « vous avez accepté ces obligations et d'insister pour qu'elles soient respectées », explique Don MacKay, le président du comité qui a rédigé le traité.
Le comité, composé de 18 membres et basé à Genève, peut également mener des enquêtes sur les violations graves ou systématiques de la convention et vérifier si les droits sont correctement appliqués, en ligne et hors ligne, en temps de paix comme en temps de guerre et dans d'autres situations de crise.
4. Un siège à la table
L'une des clés du progrès est d'amener les personnes dont les droits sont affectés à la table des négociations.
Cette année, des centaines de délégués d'organisations non gouvernementales (ONG) se rendent à New York pour participer à la dernière Conférence des États parties, la COSP17, qui se tiendra à partir du 11 juin 2024, l'une des plus grandes réunions mondiales sur les droits des personnes handicapées.
Depuis que le traité a été négocié, les perspectives et les contributions des personnes vivant avec un handicap sont entendues lors des réunions à l'ONU et dans les pays du monde entier.
La grande table du Siège de l'ONU répond désormais aux exigences d'accessibilité, y compris l'accès en fauteuil roulant, l'utilisation de boucles auditives, la documentation en braille, en gros caractères ou en langage des signes.
5. Sous les feux de la rampe
Des célébrités mondiales comme Stevie Wonder, auteur-compositeur-interprète et messager de la paix des Nations Unies, qui est malvoyant, ont également fait entendre leur voix.
« Le fait qu'une personne soit malvoyante ne signifie pas qu'elle doive être aveugle aux problèmes que nous devons résoudre dans le monde », a déclaré M. Wonder, soulignant qu'il y a 300 millions de personnes malvoyantes dans le monde.
« Nous sommes vraiment des personnes handicapées avec des capacités différentes. Nous devons être inclusifs ».
« Je pense qu'il y a certaines sortes de stéréotypes que nous entendons sur l'autisme, et j'ai appris très rapidement en rencontrant des gens qui étaient soit des parents d'enfants autistes, soit des personnes autistes, que ces stéréotypes n'existent pas vraiment », a déclaré l'actrice Dakota Fanning à ONU Info lors d'un entretien sur son rôle de Wendy, qui est autiste, dans le film Please Stand By (Veuillez patienter).
« J'ai donc estimé que je ne voulais pas renforcer les stéréotypes et que je voulais vraiment la représenter comme je le ferais pour n'importe quelle autre jeune femme ».
« En temps de guerre, les personnes handicapées sont souvent considérées comme des victimes, se voient refuser l'égalité en matière d'aide humanitaire et sont exclues des processus de paix », a déclaré le photographe de renom Giles Duley, premier défenseur mondial des Nations Unies pour les personnes handicapées dans les situations de conflit et de consolidation de la paix.
« Il est temps de changer, et si nous travaillons ensemble, nous avons la force et la possibilité de créer ce changement ».
« J'ai vécu une partie de ma vie dans la discrimination », a affirmé pour sa part l'acteur, auteur et militant canadien Nick Herd, qui est né avec le syndrome de Down.
« Lorsque j'étais jeune et que je grandissais, j'ai été victime de brimades en raison de mon handicap, mais aujourd'hui, je peux utiliser cette voix, celle de l'enfant que j'étais, pour me faire entendre, de plus en plus fort. Je peux la crier au sommet d'un bâtiment ou d'une montagne, plus fort que les Nations Unies, pour que les personnes handicapées soient incluses à la table des négociations.
Qui en fait partie ?
- En 2023, 191 nations avaient ratifié le traité et 164 l'avaient signé
- Le Protocole facultatif a été signé par 194 États membres et observateurs et ratifié par 104 pays.
- Depuis l'entrée en vigueur de la Convention en 2008, l'ONU et ses agences ont travaillé à l'amplification de ses dispositions
- L'Agenda 2030 pour le développement durable vise à ne laisser personne de côté dans ses 17 objectifs de développement durable (ODD)
- Le Sommet pour l'avenir vise à réorienter la coopération internationale pour qu'elle soit inclusive dans tous les domaines.
- Consultez la Stratégie de l'ONU pour l'inclusion des personnes handicapées
- La Convention et son Protocole facultatif ont établi des réunions annuelles des signataires du traité - la « Conférence des États parties » (COSP) - pour surveiller la mise en œuvre et discuter des thèmes et tendances actuels, avec la COSP17 de cette année se concentrant sur les emplois, la technologie et les urgences humanitaires lors d'une réunion au Siège de l'ONU du 11 au 13 juin 2024
- Pour en savoir plus sur le Comité des droits des personnes handicapées, cliquez ici.
- Suivez les conférences annuelles des États parties (COSP) passées et présentes ici