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Nucléaire : le stock d'uranium de l'Iran s'accroît après trois années d'interdiction d'accès selon l’AIEA

Le stock d'uranium enrichi de l'Iran continue d'augmenter, a déclaré lundi le chef de l'agence de surveillance atomique de l'ONU, ajoutant que cela faisait trois ans que l'agence n'avait pas pu accéder au pays.

S'adressant au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Directeur général, Rafael Grossi, a affirmé qu'aucun progrès n'avait été réalisé dans la résolution des questions en suspens.

Il a indiqué que l'Iran ne mettait toujours pas en œuvre les dispositions de l'accord de garanties nucléaires et que le retrait des désignations de plusieurs inspecteurs de l'AIEA n'avait pas encore été annulé.

« Ces questions de garanties en suspens doivent être résolues pour que l'AIEA soit en mesure de garantir que le programme nucléaire de l'Iran est exclusivement pacifique », a souligné M. Grossi.

Le chef de l’AIEA s'est également inquiété des déclarations publiques faites en Iran concernant ses capacités techniques à produire des armes nucléaires et les changements potentiels de sa doctrine nucléaire, qui ne font qu'accentuer les craintes quant à « l'exactitude et l'exhaustivité » des déclarations du pays en matière de garanties.

La centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine, est l'une des plus grandes au monde.
© IAEA/Fredrik Dahl
La centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine, est l'une des plus grandes au monde.

Les centrales électriques ukrainiennes

En ce qui concerne l'Ukraine, le chef de l'AIEA a averti que la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia « reste précaire » et que les sept piliers de la sûreté et de la sécurité nucléaires ont été « entièrement ou partiellement compromis ».

Ces piliers sont l'intégrité physique, les systèmes et équipements fonctionnels de sûreté et de sécurité, la surveillance des rayonnements et l'intervention en cas d'urgence, une alimentation électrique hors site sûre et fiable, un personnel formé, une chaîne d'approvisionnement logistique ininterrompue et une communication ouverte.

« Les attaques et la déconnexion fréquente des lignes électriques hors site en raison de l'activité militaire créent une situation grave », a averti M. Grossi.

Les six réacteurs de la centrale sont en arrêt à froid depuis avril, une mesure de sécurité recommandée depuis longtemps par l'AIEA. Malgré cela, la capacité de l'agence à garantir la sûreté et la sécurité de la centrale reste compromise en raison des restrictions d'accès, a-t-il ajouté.

Il a également indiqué que les quatre autres centrales nucléaires ukrainiennes continuaient d'être confrontées à des chaînes d'approvisionnement en pièces détachées compromises et à des niveaux élevés de stress parmi le personnel.

Programme nucléaire de la RPD de Corée

M. Grossi s'est également inquiété de la poursuite et du développement du programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).

L'AIEA a observé des rejets intermittents d'eau de refroidissement, compatibles avec le fonctionnement du réacteur à eau légère de Yongbyon, ainsi que des activités en cours dans l'installation d'enrichissement par centrifugation qui a été signalée.

Le site d'essais nucléaires de Punggye-ri reste occupé et prêt à accueillir un nouvel essai.

« La poursuite et le développement du programme nucléaire de la RPDC constituent une violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et sont profondément regrettables », a fait valoir M. Grossi, qui a exhorté le pays à respecter pleinement ses obligations et à coopérer rapidement avec l'AIEA.

Rafael Mariano Grossi (à droite), directeur général de l'AIEA, prononce son discours d'ouverture lors de la 1717e réunion du Conseil des gouverneurs qui se tient au siège de l'AIEA, à Vienne.
© IAEA/Dean Calma
Rafael Mariano Grossi (à droite), directeur général de l'AIEA, prononce son discours d'ouverture lors de la 1717e réunion du Conseil des gouverneurs qui se tient au siège de l'AIEA, à Vienne.

La centrale japonaise de Fukushima Daiichi

Au Japon, l'AIEA continue de surveiller le rejet de l'eau traitée par le système de traitement avancé des liquides de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, qui a subi une fusion il y a 13 ans, a indiqué M. Grossi.

M. Grossi a confirmé que le déversement se déroule conformément au plan de sécurité approuvé par l'autorité japonaise de régulation nucléaire.

« L'analyse indépendante des six lots rejetés jusqu'à présent a confirmé que la concentration de tritium dans chaque lot d'eau traitée par ALPS rejeté à ce jour est bien inférieure à la limite opérationnelle du Japon ».

La technologie nucléaire au service du développement durable

Dans ses conclusions, le chef de l'AIEA a souligné le rôle clé de l'Agence dans la promotion du développement durable.

« L'AIEA est un instrument d'une importance cruciale pour faire progresser le développement durable ainsi que la paix et la sécurité internationales », a-t-il déclaré, exhortant les États membres à continuer à soutenir le travail indispensable de l'agence.