Fil d'Ariane
L’invasion russe met à rude épreuve une génération d’enfants ukrainiens, selon l'ONU
Plus de deux ans après l’escalade de la guerre, l’invasion russe met à rude épreuve une génération d’enfants ukrainiens, a indiqué vendredi le Bureau des Nations Unies dans ce pays, qui condamne les graves violations des droits de l’enfant causées par ce conflit.
Selon les Nations Unies en Ukraine, les hostilités intenses continuent d’infliger d’immenses dommages physiques, psychologiques et émotionnels aux enfants, perturbant leur vie et compromettant leur avenir.
Depuis l’escalade de la guerre en février 2022, le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a vérifié que plus de 600 enfants ont été tués et plus de 1.420 blessés en Ukraine. Toutefois, le bilan réel est probablement beaucoup plus élevé.
Enfants dans des abris anti-bombes
Selon l’ONU, la dernière vague d’attaques russes dans la région de Kharkiv souligne le coût effroyable de la guerre et les horreurs auxquelles les enfants ukrainiens sont confrontés.
« De nombreux enfants ont été tués ou blessés, et des milliers d’autres ont été contraints de fuir leur maison avec pour seul bagage les vêtements qu’ils portaient et le stress profond qu’ils ont ressenti en étant témoins d’une situation véritablement terrifiante », a déclaré Denise Brown, Coordinatrice résidente des Nations Unies et Coordinatrice humanitaire pour l’Ukraine.
Les enfants passent des heures interminables dans des abris anti-bombes en raison des attaques aveugles. Au cours des deux années qui ont suivi l’escalade de la guerre, les enfants des communautés situées sur la ligne de front ont ainsi passé entre 3.000 et 5.000 heures - soit l’équivalent de quatre à sept mois - dans des abris anti-bombes. « Ce qui leur a causé du stress et leur a rendu la vie extrêmement difficile ».
Scolarité ponctuée de raids aériens
Par ailleurs, la guerre a gravement affecté le système éducatif en Ukraine. Les destructions persistantes qui ont marqué plus de deux ans de guerre obligent de nombreuses écoles à adopter des cours en ligne ou clandestins. Selon l’ONU, la situation est particulièrement préoccupante dans les régions de la ligne de front.
Pour l’année scolaire en cours, près d’un million d’enfants - un quart de tous les enfants ukrainiens scolarisés - n’ont pas pu suivre des cours en présentiel. Les fréquentes alertes aux raids aériens et les coupures de courant ont encore plus perturbé leur éducation, entraînant des pertes d’apprentissage significatives et des conséquences à long terme sur le développement des enfants ukrainiens.
Sur le terrain, les Nations Unies en Ukraine, ainsi que leurs partenaires, s’efforcent d’aider les enfants ukrainiens. En 2023, par exemple, les Nations Unies ont fourni des soins de santé primaires essentiels à plus de 5,1 millions d’enfants et de mères et des services d’éducation à plus de 2,5 millions d’enfants et d’enseignants.
Enquêtes en temps réel
Un expert des Nations Unies a salué, vendredi, les efforts exceptionnels déployés par les autorités ukrainiennes et les organismes d’enquête pour établir la vérité et la justice pour les victimes d’exécutions illégales liées à l’agression russe et leurs familles, et pour demander des comptes aux auteurs de ces actes.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires indique soutenir la quête de justice des victimes et les efforts récents des autorités pour leur apporter le soutien dont elles ont besoin, y compris une aide psychosociale.
« J’ai été extrêmement ému par la résilience et le courage des victimes et de leurs familles, y compris celles qui m’ont fait part de leurs témoignages sur les terribles exécutions arbitraires de leurs proches », a déclaré Morris Tidball-Binz, à l’issue d’une visite officielle en Ukraine.
Depuis l’invasion massive de la Russie, les autorités ukrainiennes ont recueilli des preuves de 128.498 crimes de guerre, dont 12.353 liés à l’homicide illégal de civils et de soldats hors de combat commis par les forces russes.
« Il s’agit d’une expérience unique pour documenter les graves violations du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire, et poursuivre la justice tout en opérant en mode d’urgence alors que la guerre se poursuit », a conclu l’expert.