Fil d'Ariane
A Gaza, l’UNRWA s'efforce d'aider les habitants qui attendent avec impatience l'annonce d'un cessez-le-feu
Alors que les habitants de la bande de Gaza attendent avec impatience l'annonce d'un cessez-le-feu, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) travaille chaque jour pour fournir des services critiques, avec notamment de la farine distribuée aux familles vulnérables.
Au cours des six derniers mois, l’UNRWA a fourni de la farine à plus de 380.000 familles de Gaza, un aliment de base essentiel pour éviter la famine. Et la distribution de cette denrée continue de représenter une part importante de sa réponse dans l’enclave palestinienne.
L’agence onusienne a effectué ces livraisons d’aide en dépit des contrôles israéliens stricts sur ses déplacements, en particulier dans le nord de Gaza, et d’un manque de fonds.
Moyenne quotidienne de 190 camions d’aide dans Gaza
Bien que l’aide ait augmenté à Gaza au cours du mois dernier, elle est encore loin d’être suffisante pour mettre fin à la crise humanitaire, selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).
Toutefois, le mois d’avril a jusqu’à présent apporté le plus grand volume de fournitures humanitaires et commerciales depuis l’ouverture des routes terrestres dans la bande de Gaza le 21 octobre 2023. Du 1er au 27 avril, 5.132 camions (190 camions par jour) sont entrés à Gaza par les points de passage terrestres de Kerem Shalom et de Rafah.
Cela est déjà supérieur à la totalité du mois de mars quand 4.993 camions sont entrés (161 camions par jour). « Bien que cette évolution soit positive, une expansion significative est nécessaire pour atteindre les niveaux d’avant le conflit, soit 500 camions par jour », a indiqué dans son dernier rapport de situation le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Attente d'un cessez-le-feu
Ces derniers développements interviennent alors que la communauté internationale appelle de plus en plus Israël à la retenue à Gaza. Pourtant de nouvelles frappes meurtrières ont été signalées dans la nuit de mardi à mercredi dans l’enclave palestinienne, selon les rapports des médias.
Or les humanitaires de l’ONU ont souligné l’impact dévastateur de la guerre et la nécessité d’assurer des lignes d’approvisionnement fiables pour les personnes qui en ont désespérément besoin d’aide dans l’enclave palestinienne.
« Un tiers des familles qui vivent ici ont des enfants de moins de cinq ans, tant de bébés, tant d’enfants », a déclaré Matthew Hollingworth, Directeur du PAM pour la Palestine, depuis une école de Deir Al Balah, gérée par l’UNRWA.
« Ce dont ils ont besoin, c’est d’une école, bien qu’ils aient besoin de plus d’eau potable, de plus de stabilité. Ils ont besoin d’une vie normale », a insisté ce responsable humanitaire dans une vidéo postée sur X.
« L’éducation a été remplacée par la peur »
Par ailleurs, le groupe sectoriel de l’éducation indique que près de 86% des écoles ont subi des dommages plus ou moins importants. Au moins 72% des écoles de Gaza auront besoin d’une reconstruction complète ou de travaux de réhabilitation importants pour être à nouveau fonctionnelles.
Le groupe sectoriel de l’éducation estime qu’au moins 30% de toutes les écoles endommagées ou directement touchées étaient des écoles de l’UNRWA. Depuis le début de l’escalade, les agences humanitaires ont reçu plusieurs rapports, photos et vidéos montrant que « les écoles sont utilisées à des fins militaires par les forces de sécurité israéliennes », notamment pour la détention, l’interrogatoire et comme bases militaires.
En écho à ces informations, l’UNRWA rappelle que tous ces enfants palestiniens sont privés d’école. Au moins 300.000 enfants étudiaient dans les écoles de l’UNRWA à Gaza. A présent, les écoles sont soit utilisées comme abris d’urgence, soit évaluées par l’ONU comme des sites pouvant contenir des munitions non explosées.
« L’éducation a été remplacée par la peur et la perte. La perte de la vie, de la maison et de la stabilité. Il n’y a pas d’enfance à Gaza », a regretté sur X, Louise Wateridge, chargée de communication à l’UNRWA.
Démolitions en Cisjordanie
S’agissant de la situation en Cisjordanie, l’OCHA a publié de nouvelles données concernant la « poursuite sans relâche » des démolitions de propriétés palestiniennes et des déplacements de population.
Les dernières données de l’OCHA indiquent qu’au 22 avril, plus de 380 structures ont été démolies dans les gouvernorats de Cisjordanie, déracinant 650 personnes.
Si les destructions se poursuivent à ce rythme, d’ici la fin de l’année, un nombre record de 1.500 propriétés risquent d’être rasées, soit le nombre le plus élevé depuis que l’OCHA a commencé à compiler des données en 2009.
Le gouvernorat de Jérusalem a connu le plus grand nombre de dégâts, avec 80 bâtiments démolis et 115 personnes déplacées.