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Gaza : le chef de l’ONU appelle Israël et le Hamas à parvenir à un accord sur un cessez-le-feu humanitaire

Alors que le conflit à Gaza dure depuis bientôt près de sept mois, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé mardi le gouvernement israélien et les dirigeants du Hamas à parvenir dès maintenant à un accord sur un cessez-le-feu humanitaire.

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« Près de sept mois après le 7 octobre, la situation des habitants de Gaza se détériore de jour en jour. Je n’ai cessé d’appeler à un cessez-le-feu humanitaire, à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et à une augmentation massive de l’aide humanitaire. Malheureusement, cela ne s’est pas encore produit », a déploré le chef de l’ONU lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York.

Négociations en cours

Alors que des négociations « sont à nouveau en cours », il a encouragé « vivement le gouvernement israélien et les dirigeants du Hamas à parvenir dès maintenant à un accord » pour le bien de la population de Gaza, des otages et de leurs familles en Israël, mais aussi pour le bien de la région et du monde dans son ensemble.

Sans accord, le Secrétaire général a dit craindre que la guerre « ne s’aggrave de façon exponentielle ».

Il a noté que ces dernières semaines, des frappes aériennes ont eu lieu dans la région de Rafah, et il a prévenu qu’une attaque militaire contre Rafah « constituerait une escalade insupportable, tuant des milliers de civils supplémentaires et forçant des centaines de milliers de personnes à fuir ».

Il a appelé tous ceux qui ont une influence sur Israël à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher cette attaque contre Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où plus de 1,2 million de personnes ont trouvé refuge.

Eviter une famine

Le chef de l’ONU a souligné que dans le nord de Gaza, « les plus vulnérables – des enfants malades aux personnes handicapées – meurent déjà de faim et de maladie » et a estimé qu’il fallait tout faire « pour éviter une famine d’origine humaine, entièrement évitable ».

Il a noté quelques progrès récemment mais a jugé qu’il fallait faire beaucoup plus de toute urgence, notamment la promesse d'ouverture de deux points de passage entre Israël et le nord de Gaza, afin que l'aide puisse être acheminée à Gaza depuis le port d'Ashdod et la Jordanie.

Le Secrétaire général a souligné qu’un obstacle majeur à la distribution de l’aide à Gaza est « le manque de sécurité pour les humanitaires et les personnes que nous servons ». « Les convois, les installations et le personnel humanitaires, ainsi que les personnes dans le besoin, ne doivent pas être des cibles », a-t-il ajouté.

Il a rappelé que l’ONU était favorable à l’acheminement de l’aide par voie aérienne et maritime, mais a estimé qu’il n’existe « pas d’alternative à l’utilisation massive des voies terrestres ». Il a appelé une fois de plus « les autorités israéliennes à autoriser et à faciliter un accès sûr, rapide et sans entrave à l’aide humanitaire et aux travailleurs humanitaires, y compris l’UNRWA, dans tout Gaza ».

Une équipe de l'ONU évalue les dégâts causés à des établissement médicaux à Gaza.
© WHO
Une équipe de l'ONU évalue les dégâts causés à des établissement médicaux à Gaza.

Charniers

Le chef de l’ONU s’est déclaré profondément alarmé par les informations selon lesquelles des charniers ont été découverts dans plusieurs endroits de Gaza, notamment au complexe médical Al Shifa et au complexe médical Nasser.

Il a noté qu’il y a « des récits contradictoires autour de plusieurs de ces charniers, notamment de graves allégations selon lesquelles certaines des personnes enterrées auraient été illégalement tuées ». Dans ce contexte, il a jugé impératif que des enquêteurs internationaux indépendants, dotés d’une expertise médico-légale, soient autorisés à accéder immédiatement aux sites de ces charniers, afin d’établir les circonstances précises dans lesquelles des centaines de Palestiniens ont perdu la vie et ont été enterrés ou réenterrés.

Soutenir l’UNRWA

Concernant l’Agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA), M. Guterres a souligné combien son travail était « irremplaçable et indispensable » pour soutenir des millions de personnes à Gaza, en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, en Jordanie, en Syrie et au Liban.

Il a noté qu’à la suite du rapport de Catherine Colonna sur les mécanismes et procédures visant à garantir l’adhésion de l’UNRWA au principe humanitaire de neutralité, un plan d’action est en cours de mise en place pour mettre en œuvre les recommandations. Il a appelé les bailleurs de fonds, les pays hôtes et le personnel à coopérer à cet effort.

Il a observé que la plupart des pays qui avaient suspendu leurs contributions à l'UNRWA les ont reprises. Il a appelé les États Membres et les bailleurs de fonds à s’engager généreusement à garantir la continuité des opérations de l’agence.

« La présence de l’UNRWA dans la région est une source d’espoir et de stabilité. Son éducation, ses soins de santé et ses autres services procurent un sentiment de normalité, de sécurité et de stabilité aux communautés désespérées », a-t-il affirmé.