Fil d'Ariane
Guterres lance une initiative pour protéger les minéraux essentiels à la transition vers une énergie propre
Le Secrétaire général de l'ONU a lancé vendredi une initiative visant à garantir l'équité, la durabilité et le respect des droits de l'homme tout au long du processus d'approvisionnement et d'utilisation des minéraux essentiels à la transition vers une énergie propre.
Le nouveau Groupe d'experts sur les minéraux essentiels à la transition énergétique rassemble un groupe diversifié de gouvernements, d'organisations et d'organismes des Nations Unies pour développer un ensemble de principes communs et volontaires afin de protéger les normes environnementales et sociales visant à intégrer la justice dans la transition énergétique.
« Un monde alimenté par les énergies renouvelables est un monde avide de minéraux essentiels », a déclaré le Secrétaire général António Guterres lors du lancement du Groupe.
Pour les pays en développement, cette nouvelle demande représente une grande opportunité de créer de nouveaux emplois, de diversifier les économies et d'augmenter considérablement les revenus, a-t-il poursuivi, soulignant que cela nécessite une gestion efficace.
« La course vers l'objectif zéro émission nette ne peut pas piétiner les pauvres… la révolution des énergies renouvelables est en marche, mais nous devons nous assurer qu’elle se fait d’une manière qui nous amène vers la justice », a-t-il ajouté.
M. Guterres avait annoncé son intention de créer ce groupe lors du sommet sur le climat COP28, qui s'est tenu à Dubaï début décembre. Il devrait fournir des recommandations initiales avant la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre.
Une demande qui monte en flèche
À mesure que l’urgence climatique s’aggrave, la demande en minéraux essentiels pour les technologies d’énergies renouvelables telles que les panneaux solaires, les éoliennes et les véhicules électriques (VE) monte en flèche.
Par exemple, le lithium est nécessaire à la fabrication de batteries, d’appareils électroniques et de véhicules électriques à haut rendement, avec une demande qui devrait augmenter de plus de 1.500%, selon l’agence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED).
Une demande croissante similaire est prévue pour le nickel, le cobalt et le cuivre.
La demande croissante pourrait constituer un formidable atout pour de nombreux pays en développement, notamment en Afrique, qui possède plus d’un cinquième des réserves mondiales d’une douzaine de métaux essentiels à la transition énergétique.
Pierre angulaire de la réponse de l’ONU
M. Guterres a souligné que les pays en développement ne peuvent pas être relégués au bas de la chaîne de valeur de l’énergie propre – simplement en tant que fournisseurs de matières premières de base.
« Il n’est pas étonnant que les pays en développement riches en ressources appellent à une action urgente pour garantir qu’eux-mêmes et leurs communautés bénéficient de la production et du commerce de minéraux essentiels ; et que les gens et la nature soient protégés », a-t-il déclaré.
Le chef de l’ONU a offert le plein soutien de l’Organisation au nouveau groupe. « Ce travail est extrêmement complexe, mais le monde ne peut pas attendre », a-t-il dit.
Les membres du groupe
Le Groupe est coprésidé par l'Ambassadeur Nozipho Joyce Mxakato-Diseko d'Afrique du Sud et la Directrice générale de l'énergie Ditte Juul Jørgensen de la Commission européenne.
Ses membres comprennent l'Australie, le Botswana, le Brésil, le Chili, la Chine, la Colombie, la République démocratique du Congo, l'Égypte, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, le Kazakhstan, la Namibie, l'Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, le Viet Nam, la Zambie et le Zimbabwe, aux côtés de l'Union africaine, de l'Union européenne, des Nations Unies, d'entités intergouvernementales et d'organisations non gouvernementales.