Fil d'Ariane
Gaza : à Khan Younis, l’ONU observe des destructions généralisées après le retrait des troupes israéliennes
Une équipe de l'ONU a effectué mercredi une mission d'évaluation à Khan Younis, à la suite du retrait des troupes israéliennes de cette partie du sud de Gaza, et a observé des destructions généralisées, a déclaré jeudi le porte-parole du Secrétaire général.
« Tous les bâtiments visités – et la plupart de ceux qu’ils ont pu voir – avaient été endommagés et les routes pavées avaient été réduites à des chemins de terre », a dit le porte-parole, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse à New York.
L'équipe, composée de membres de tout le système humanitaire des Nations Unies, a inspecté un entrepôt de l'ONU, quatre centres médicaux et huit écoles et a constaté des dégâts très importants dans toutes ces structures sauf une, a-t-il ajouté.
« Les rues et les espaces publics de Khan Younis sont jonchés de munitions non explosées, ce qui présente de graves risques pour les civils, en particulier les enfants. L'équipe a trouvé des bombes non explosées de 1 000 livres aux carrefours principaux et à l'intérieur des écoles », a encore dit le porte-parole.
Graves pénuries
Les habitants qui sont retournés dans la région, et certains qui sont restés pendant les combats, ont parlé à l'équipe des graves pénuries de nourriture et d'eau et de la perte de services de santé essentiels en raison de la destruction des hôpitaux Al-Nasser et Al-Amal.
Mardi, le Coordonnateur humanitaire pour le territoire palestinien occupé, Jamie McGoldrick, était également à Khan Younis, où il a visité une école de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA, qui héberge désormais des milliers de personnes. Il a déclaré que la communauté a besoin de davantage de fournitures et de soutien, notamment en matière de nourriture, d'eau, de santé et d'assainissement.
Mercredi, M. McGoldrick a représenté la communauté humanitaire lors d'une réunion avec le commandement sud des forces de défense israéliennes, ainsi qu'avec le COGAT, l'organisme israélien responsable du flux d'aide à Gaza. M. McGoldrick a présenté une liste de demandes sur ce qui est nécessaire pour que l'ONU et ses partenaires humanitaires soient en mesure de fournir une assistance en toute sécurité, de la fournir efficacement et à l'échelle nécessaire dans tout Gaza, a indiqué M. Dujarric.
Pendant ce temps, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a rapporté mercredi qu'un de leurs véhicules avait été touché par des balles réelles mardi, alors qu'il attendait d'entrer dans le nord de Gaza. L'agence a déclaré que l'incident avait été signalé aux autorités israéliennes compétentes.
Augmenter la quantité de l'aide
De son côté, le Coordonnateur des secours d'urgence de l’ONU, Martin Griffiths, a rencontré mercredi virtuellement les chefs du Programme alimentaire mondial, Cindy McCain, de l'UNICEF, Catherine Russell, de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, la Coordinatrice de l'action humanitaire et de la reconstruction à Gaza, Sigrid. Kaag, ainsi que Jamie McGoldrick, Coordinateur résident et humanitaire par intérim pour les territoires palestiniens occupés, et le Commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini.
M. Griffiths a déclaré que l'ONU salue tous les efforts visant à augmenter la quantité et le type d'aide fournie à la population de Gaza, que ce soit par voies aérienne, maritime ou, plus important encore, terrestre.
« Nous sommes convaincus qu'aucun effort ne sera épargné pour garantir que l'aide parvienne à ceux qui en ont besoin dans toute la bande de Gaza, y compris dans la partie nord, que la sécurité de nos travailleurs humanitaires et des civils reste primordiale, et que l'indépendance de nos opérations humanitaires soit assurée », a-t-il dit.
« Nous continuerons de travailler avec tous ceux qui s’engagent à alléger les souffrances humanitaires à Gaza et à plaider en faveur d’une fourniture d’aide sûre et fondée sur des principes. Tels sont notre engagement et nos obligations envers nos équipes et envers les personnes que nous servons », a-t-il ajouté.