Fil d'Ariane
Gaza : Guterres appelle à mettre en oeuvre la résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu immédiat
A l’occasion d’une réunion de l’Assemblée générale sur le concept de ‘sécurité humaine’, mardi, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé une nouvelle fois à mettre en oeuvre sans tarder la résolution du Conseil de sécurité réclamant un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
« Quand j’entends les mots ‘sécurité humaine’, je pense aux deux millions d’êtres humains à Gaza qui n’ont aucune sécurité, cherchant désespérément une protection contre la faim, la maladie et les bombardements israéliens incessants », a déclaré le chef de l’ONU à l’ouverture de cette réunion.
« Et je pense aux Israéliens qui ressentent une terrible absence de sécurité humaine, profondément traumatisés par les attaques terroristes du 7 octobre et soumis aux tirs aveugles de roquettes du Hamas », a-t-il ajouté. « Rien ne pourra jamais justifier ces attaques. Mais rien ne peut justifier la punition collective du peuple palestinien à Gaza ».
Il noté que les frappes aériennes israéliennes dévastatrices qui ont tué lundi des employés de l’ONG World Central Kitchen portent à 196 le nombre de travailleurs humanitaires tués dans ce conflit – dont plus de 175 membres du personnel de l’ONU. « C’est inadmissible – mais c’est une conséquence inévitable de la manière dont la guerre est menée », a-t-il dit.
Selon le Secrétaire général, cela démontre une fois de plus « la nécessité urgente d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, de la libération inconditionnelle de tous les otages et de l’expansion de l’aide humanitaire à Gaza – comme l’a exigé le Conseil de sécurité dans sa résolution de la semaine dernière ».
« La résolution doit être mise en œuvre sans délai », a-t-il martelé.
Multiples défis dans le monde
Plus largement, le chef de l’ONU a souligné que le monde est confronté à des défis très sérieux, qu’il s’agisse des conflits, de l’urgence climatique ou encore de la crise mondiale du coût de la vie.
Il a noté que les divisions croissantes et les inégalités croissantes laissent les gens avec un sentiment accru d’anxiété, voire de peur. « Même si le niveau de vie mondial est peut-être plus élevé que jamais, six personnes sur sept dans le monde déclarent ne pas se sentir en sécurité. Cela alimente une épidémie mondiale de désinformation, qui à son tour sape la confiance dans les institutions et ajoute à l’instabilité », a estimé M. Guterres
Dans ce contexte, il a jugé nécessaire de changer de trajectoire, de rétablir la confiance et de rassembler les gens autour de solutions communes.
Il a rappelé qu’il a convoqué le Sommet du futur en septembre pour mettre à jour et renforcer les cadres multilatéraux obsolètes. Les changements proposés visent à renforcer la sécurité humaine en redynamisant l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable (ODD), « en investissant dans la prévention et la résilience, en préservant notre climat et notre planète, et en rétablissant l’équité et la confiance grâce à un contrat social renouvelé ».
Le Secrétaire général a estimé que l’optique de la sécurité humaine peut aider à saisir les risques émergents dans différents secteurs, créant ainsi « une meilleure compréhension non seulement de l’insécurité, mais aussi de l’insécurité perçue – qui peut être tout aussi dangereuse ».
« Cela signifie donner la priorité aux investissements dans l’alerte précoce, la protection sociale et d’autres mesures visant à maximiser la cohésion sociale et à protéger la sécurité de chaque individu. Ces idées sont étroitement liées à notre appel en faveur d’un contrat social renouvelé, ancré dans les droits humains et fondé sur la confiance, la justice et l’inclusion », a-t-il ajouté.