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Gaza : les habitants au bord de la famine ont besoin davantage d’aide (PAM)

Des responsables humanitaires de l’ONU se sont félicités mardi de l’annonce de la première expédition maritime d’aide humanitaire à destination de Gaza.

Selon les rapports des médias, le premier bateau empruntant un couloir maritime entre Chypre et la bande de Gaza pour livrer de l’aide humanitaire au territoire palestinien a quitté mardi matin le port chypriote de Larnaca. Le navire de l’ONG World Central Kitchen a chargé 200 tonnes de vivres. Bien qu’elle se félicite de tout aide vers Gaza, l’ONU souligne que ce navire ne peut remplacer l’aide apportée par voie terrestre aux habitants de l’enclave palestinienne, qui sont au bord de la famine.

« Comme nous le savons tous, toute aide alimentaire et autre aide d’urgence arrivant à Gaza est désespérément nécessaire, cela ne fait aucun doute. Cette aide est donc très appréciée », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination de l’aide des Nations Unies (OCHA).

« Mais cela ne remplace pas le transport terrestre de nourriture et d’autres aides d’urgence à Gaza et en particulier dans le nord de la bande de Gaza. Cela ne peut pas compenser cela », a fait valoir M. Jaerke.

Le premier bateau chargé d’aide alimentaire est parti de Chypre

Tous les points d’entrée dans la bande de Gaza devraient être examinés. 

Si toute aide est la bienvenue, les agences humanitaires onusiennes insistent sur l’importance vitale d’un accès terrestre et d’une livraison sûre, sécurisée et régulière à l’intérieur de la bande de Gaza. 

Interrogé sur la possibilité pour l’ONU d’utiliser le nouveau corridor maritime entre le port sud de Larnaca à Chypre et Gaza, M. Laerke n’a écarté aucune option. 

« Ce que nous avons dit, c’est que tous les points d’entrée dans la bande de Gaza devraient être examinés », a ajouté M. Laerke. 

L’annonce de cette ONG espagnole intervient alors que la cheffe du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), Cindy McCain, a prévenu que le nord de Gaza risquait d’être confronté à la famine s’il ne reçoit pas rapidement davantage d’aide. Et selon l’OCHA, six mois de guerre sont synonymes d’une hausse du nombre de décès dus à la malnutrition et à la déshydratation. 

Augmenter l’aide de façon exponentielle pour éviter la famine

Entre-temps, plus d’un demi-million de personnes sont au bord de la famine alors que 90 % des mères et des enfants ne reçoivent pas suffisamment de nourriture et de nutriments, ce qui accroît le risque d’effets à long terme sur la santé.

La crise de la malnutrition à Gaza s’accélère à un rythme sans précédent en raison du manque alarmant de nourriture, d’eau et de services de santé, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). 

« Si nous n’augmentons pas de façon exponentielle l’aide apportée aux régions du nord, la famine est imminente. C’est imminent », a martelé la Directrice exécutive du PAM, Cindy McCain.

L’accès par la route est primordial

Elle a expliqué que le PAM avait été contraint d’interrompre les livraisons d’aide au nord le 20 février dernier en raison de préoccupations « pour la sécurité de notre personnel et en raison de l’effondrement complet de l’ordre public ». Une façon de rappeler que toutes les options sont explorées, y compris les largages aériens, mais « elles ne permettront jamais d’acheminer le volume d’aide nécessaire, contrairement à l’accès par la route ». 

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Pour le PAM, l’accès routier et l’utilisation des ports et des points de passage existants sont le seul moyen d’acheminer l’aide à Gaza à l’échelle requise. « Nous avons besoin de 300 camions de nourriture entrant dans la bande de Gaza chaque jour », a insisté la Cheffe du PAM.

Un camion de fournitures vitales refoulé 

Sur un autre plan, le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a déclaré qu’Israël avait interdit l’entrée de l’aide essentielle à Gaza, à l’instar des respirateurs artificiels et des médicaments contre le cancer, et avait refusé l’entrée d’un camion d’aide pour des ciseaux médicaux.

Dans un message publié sur la plateforme X, il a rappelé que tous les habitants de Gaza dépendent de l’aide humanitaire pour survivre, alors que « très peu de choses entrent et les restrictions augmentent ».

« Un camion chargé d’aide a été refoulé, car il contenait des ciseaux utilisés dans les kits médicaux pour enfants », a expliqué le chef de l’UNRWA, non sans relever que « les ciseaux médicaux s’ajoutent désormais à une longue liste d’articles interdits que les autorités israéliennes classent comme étant à double usage ».

Cette liste d’articles interdits comprend du matériel de base et de survie, notamment des médicaments d’anesthésie, des bouteilles d’oxygène, des ventilateurs, des comprimés de nettoyage de l’eau, des médicaments contre le cancer et d’autres fournitures médicales nécessaires. Or ces restrictions continuent d’impacter sur le sort de millions de Gazaouis. 

M. Lazzarini a aussi souligné que « le dédouanement des fournitures humanitaires et la livraison des articles de base et essentiels doivent être facilités et accélérés ». 

« La vie de deux millions de personnes en dépend, et il n’y a pas de temps à perdre », a conclu M. Lazzarini.