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Cisjordanie : les colonies israéliennes s’étendent à un niveau record

Les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés ont connu une expansion record, a déploré vendredi, le chef des droits de l’homme des Nations Unies, relevant que l’expansion continue des colonies équivalent au transfert par Israël de sa propre population civile pourrait constituer un crime de guerre.

Selon le rapport du responsable des droits de l’homme des Nations Unies, « la violence des colons et les violations liées aux colonies ont atteint de nouveaux niveaux choquants et risquent d’éliminer toute possibilité pratique d’établir un État palestinien viable.

Le rapport constate que les politiques de l’actuel gouvernement israélien semblent alignées, dans une mesure sans précédent, sur les objectifs du mouvement des colons israéliens visant à étendre le contrôle à long terme sur la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et à intégrer progressivement ce territoire occupé dans l’État d’Israël.

Déclarées illégales par l'ONU, les colonies israéliennes s’étendent à un niveau record.
IRIN /Annie Slemrod
Déclarées illégales par l'ONU, les colonies israéliennes s’étendent à un niveau record.

L’expansion continue des colonies pourrait constituer un crime de guerre

Le rapport de M. Turk, qui s’appuie sur la surveillance exercée par les Nations Unies ainsi que sur d’autres sources, fait état de 24.300 nouveaux logements israéliens en Cisjordanie occupée au cours de l’année qui s’achève en octobre 2023. Cela comprend environ 9.670 unités à Jérusalem-Est.

Pour le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), il s’agit du chiffre le plus élevé jamais enregistré depuis le début de la surveillance en 2017.  Dans un rapport au Conseil des droits de l’homme, Türk a déclaré que l’établissement et l’expansion continue des colonies équivalent au transfert par Israël de sa propre population civile dans les territoires qu’il occupe, ce qui constitue un crime de guerre en vertu du droit international.

Selon le Haut-Commissaire Volker Türk, l’accélération radicale de la construction de colonies exacerbe des schémas d’oppression, de violence et de discrimination de longue date à l’encontre des Palestiniens. 

La violence des colons et les violations liées à la colonisation ont atteint des niveaux choquants et risquent d’éliminer toute possibilité pratique d’établir un État palestinien viable.

« Les rapports de cette semaine selon lesquels Israël prévoit de construire 3.476 maisons supplémentaires pour les colons à Maale Adumim, Efrat et Kedar vont à l’encontre du droit international », a fait valoir M. Türk. 

Par ailleurs, le rapport souligne l’augmentation spectaculaire de l’intensité, de la gravité et de la régularité de la violence des colons israéliens et de l’État contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, en particulier depuis le 7 octobre 2023, ce qui accélère le déplacement des Palestiniens de leurs terres.

Des niveaux « choquants » de violence des colons

L’établissement et l’expansion continue des colonies israéliennes illégales s’accompagnent ainsi du déplacement de Palestiniens en raison de la violence des colons israéliens et de l’État, ainsi que des expulsions forcées, de la non-délivrance de permis de construire, de la démolition de maisons et des restrictions de circulation imposées aux Palestiniens. 

Les derniers chiffres de l’ONU montrent que, depuis le 7 octobre, il y a eu 603 attaques de colons contre des Palestiniens. Au total, 1.222 Palestiniens de 19 communautés d’éleveurs ont été déplacés en conséquence directe de la violence des colons. 

« La Cisjordanie est déjà en crise. Pourtant, la violence des colons et les violations liées à la colonisation ont atteint des niveaux choquants et risquent d’éliminer toute possibilité pratique d’établir un État palestinien viable », a déclaré M. Türk.

Depuis le 7 octobre, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a recensé neuf Palestiniens tués par des colons à l’aide d’armes à feu. Près de 400 autres ont été tués par les forces de sécurité israéliennes. 

Selon l’ONU, l’escalade de la violence risquait « d’éliminer toute possibilité pratique » de créer un État palestinien.