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L'ONU a reçu « des informations convaincantes » sur des violences sexuelles commises sur des otages à Gaza

Après une visite de 17 jours en Israël, la Représentante spéciale des Nations Unies sur la violence sexuelle dans les conflits a indiqué lundi qu'elle-même et une équipe d'experts avaient reçu « des informations claires et convaincantes » sur des viols et des tortures à caractère sexuel commis sur des otages capturés lors de l'attaque du 7 octobre.

Pramila Patten a ajouté dans un communiqué de presse publié avec son rapport sur sa visite qu'il existe également des motifs raisonnables de croire que ces violences, qui incluent d'autres « traitements cruels, inhumains et dégradants », pourraient se poursuivre contre les personnes toujours détenues par le Hamas et d'autres groupes extrémistes. dans la bande de Gaza.

Le rapport de son Bureau fait suite à une visite officielle en Israël à l'invitation du gouvernement, qui comprenait une visite en Cisjordanie occupée, entre le 29 janvier et le 14 février.

Dans le contexte de l'attaque coordonnée du Hamas et d'autres acteurs le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, l'équipe de la mission des Nations Unies estime qu'il existe des motifs raisonnables de croire que des violences sexuelles liées au conflit se sont produites dans plusieurs endroits, notamment des viols et des viols collectifs dans au moins trois endroits du sud d'Israël.

L’équipe a également noté qu'un certain nombre de victimes, principalement des femmes, retrouvées entièrement ou partiellement nues, attachées et abattues à plusieurs endroits, ce qui « peut être révélateur de certaines formes de violence sexuelle ».

Dans certaine lieux, la mission a déclaré qu'elle ne pouvait pas vérifier les cas de viol signalés.

L’ampleur des violences ne sera peut-être jamais connue

L'équipe des Nations Unies estime que l'ampleur réelle des violences sexuelles commises lors des attaques du 7 octobre et de leurs conséquences pourrait « mettre des mois, voire des années, à voir le jour et pourrait ne jamais être pleinement connue », selon le communiqué de presse.

La mission composée de Mme Patten et de neuf experts – qui n'avait pas de caractère d'enquête – a mené 33 réunions avec des représentants israéliens, examinant plus de 5.000 images photographiques et 50 heures de séquences vidéo. Elle a mené 34 entretiens confidentiels, notamment avec des survivants et des témoins des attaques du 7 octobre, des otages libérés, des secouristes et d'autres personnes.

Le rapport indique que les autorités israéliennes ont été confrontées à de nombreuses difficultés dans la collecte de preuves.

Allégations concernant des forces de sécurité israéliennes et des colons

L'équipe s'est également rendue à Ramallah, dans le territoire palestinien occupé, pour entendre les points de vue et les préoccupations de responsables et de représentants de la société civile depuis le 7 octobre, qui impliqueraient des forces de sécurité israéliennes et des colons.

Mme Patten a entendu des préoccupations exprimées concernant le traitement cruel, inhumain et dégradant infligé à des Palestiniens en détention, notamment la violence sexuelle sous la forme de fouilles intrusives, de menaces de viol et de nudité forcée prolongée.

Les informations recueillies viendront compléter celles déjà recueillies par d’autres responsables de l’ONU sur les allégations de violences sexuelles liées au conflit à Gaza, en vue d’une éventuelle inclusion dans le rapport annuel du Secrétaire général sur la question.

Recommandations préliminaires

Les recommandations de Mme Patten incluent un appel au gouvernement israélien pour qu'il accorde un accès complet au bureau des droits de l'homme des Nations Unies (HCDH) et à la commission d'enquête indépendante mandatée par le Conseil des droits de l'homme sur le territoire palestinien occupé, « pour mener des enquêtes indépendantes et complètes sur toutes les violations présumées », selon le communiqué de presse.

Elle a appelé le Hamas à libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes retenues en otages et à assurer leur protection, notamment contre les violences sexuelles.

Mme Patten a également appelé tous les organismes concernés et compétents à traduire en justice tous les auteurs de violences sexuelles, offrant le plein soutien de son bureau pour soutenir les efforts nationaux.

Elle a également réclamé les normes les plus élevées d'intégrité de l'information dans le signalement et le traitement des cas de violence sexuelle, comme le note le communiqué de presse, « compte tenu des risques de rhétorique incendiaire et de gros titres sensationnalistes qui exacerbent les tensions » ainsi que de pressions médiatiques ou politiques qui ne feront qu'aggraver le traumatisme et la stigmatisation des survivants.

La Représentante spéciale a fait écho à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire et a exhorté tout accord de cessez-le-feu à reconnaître l’importance de reconnaître la violence sexuelle comme une question clé et à permettre aux communautés touchées de se faire entendre.

Elle a réitéré sa profonde sympathie et sa solidarité avec tous les civils touchés par les « violences brutales dans la région » depuis le 7 octobre.