Fil d'Ariane
Femmes et multilatéralisme : « L’égalité des droits ne peut pas attendre », affirme la cheffe de l'UNESCO
À l’occasion de la Journée internationale des femmes dans le multilatéralisme, la Directrice générale de l’UNESCO a lancé jeudi un appel à l’égalité des droits et a plaidé pour la lutte urgente contre le harcèlement et les violences à l’égard des femmes dans l’environnement numérique.
Proclamée il y a trois ans, cette Journée a pour objectif de « célébrer les femmes qui, au quotidien, s’engagent dans l’ensemble des institutions multilatérales et à l’UNESCO, pour construire la paix et le développement durable », a dit la cheffe de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture.
« Au rythme actuel, il nous faudrait plus de 130 ans pour atteindre la parité dans nos sociétés, d’après les estimations du Forum économique mondial. L’égalité des droits ne peut pas attendre », a ajouté dans un message Audrey Azoulay.
Selon la cheffe de l’UNESCO, il importe de célébrer les réalisations, les visions, et le dévouement de ces femmes, mais aussi de « souligner en creux le caractère incompréhensible du fossé d’inégalités qui sépare encore trop souvent les femmes et les hommes ».
L’égalité des genres, l’une des deux grandes priorités de l’UNESCO
L’UNESCO a fait ainsi de l’égalité des genres l’une de ses deux grandes priorités – afin de lutter « à la racine » contre les inégalités de genre et de défaire des stéréotypes profondément enracinés dans le tissu social.
Construire l’égalité par le multilatéralisme implique de reconnaître le rôle des femmes impliquées dans le multilatéralisme et d’en faire une source d’inspiration pour toutes celles qui souhaiteraient œuvrer au changement, a souligné Mme Azoulay.
« Cela suppose également, surtout dans les instances multilatérales, de prendre des engagements forts et de les mettre en œuvre », a-t-elle dit.
Lutter contre les discours de haine
L’édition 2023 de la Journée internationale des femmes dans le multilatéralisme met l’accent sur la lutte contre les discours de haine, en abordant plus particulièrement la problématique du harcèlement et des violences à l’égard des femmes dans l’environnement numérique.
« Il y a urgence », a affirmé Mme Azoulay, évoquant une récente enquête de l’UNESCO sur les femmes journalistes – un des groupes professionnels les plus touchés par ces phénomènes – lors de laquelle 73 % des femmes journalistes ont déclaré avoir subi des violences en ligne dans le cadre de leur travail.
« Et quand des femmes sont ciblées en tant que femmes, ce sont aussi une certaine conception du débat public et une condition fondamentale de la démocratie qui sont fragilisées », a précisé la cheffe de l’UNESCO.
Quelles sont les solutions
A l’occasion de la Journée, l’agence onusienne a ainsi organisé des discussions sur le thème « Désinformation genrée en ligne : quelles sont les solutions ? », qui vont nourrir le travail en cours pour établir des principes de régulation des plates-formes, afin d’assurer l’information comme bien public à l’ère numérique, tout en préservant la liberté d’expression.
L’UNESCO compte également organiser, le mois prochain, à son Siège, une grande conférence, en présence de représentants des décideurs publics, de la société civile et des plates-formes numériques, pour penser ensemble des principes de régulation sur les réseaux sociaux.
« C’est justement tout le sens d’une Journée internationale comme celle-ci : mobiliser la communauté internationale autour de l’égalité des droits, et de la dignité de tous et surtout de toutes », a fait valoir Mme Azoulay.