Fil d'Ariane
Guerre en Ukraine : l'ONU met en garde contre une rhétorique qui alimente un « conflit déjà dangereux »
L’ONU « n’est pas en mesure » de vérifier les informations concernant le crash d’un avion russe près de la frontière avec l’Ukraine, a déclaré jeudi la cheffe des affaires politiques de l’Organisation, appelant les belligérants à éviter d’alimenter « un conflit déjà dangereux ».
« Nous comprenons que la Russie et l'Ukraine mènent des enquêtes distinctes sur l'incident, et Kyïv a demandé une enquête internationale », a dit Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, aux ambassadeurs au Conseil de sécurité.
La Russie a indiqué qu'il n'y avait aucun survivant de l'accident de lundi dans la région de Belgorod, près de la frontière ukrainienne. Elle a précisé que 74 personnes se trouvaient à bord de l'avion de transport militaire, dont 65 étaient des soldats ukrainiens capturés qui faisaient partie d'un échange de prisonniers de guerre.
Moscou affirme que l'avion a été touché par un missile ukrainien, selon les médias, mais l'Ukraine a déclaré qu'on ne lui avait pas demandé d'assurer la sécurité de l'espace aérien, comme lors d'occasions précédentes lors d'échanges de prisonniers de guerre.
Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie dans un message sur la plateforme sociale X, anciennement Twitter, de « jouer avec la vie des prisonniers de guerre ukrainiens », appelant à « établir tous les faits » et a insisté sur une enquête internationale.
Impossible de vérifier
Notant que les Nations Unies ne sont pas en mesure de vérifier les rapports ou les circonstances de l'accident, Mme DiCarlo a souligné que « ce qui est clair, c'est que l'incident a eu lieu dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et de la guerre en cours ».
« Pour éviter une nouvelle escalade, nous exhortons toutes les personnes concernées à s’abstenir de toute action, rhétorique ou allégation qui pourraient alimenter davantage un conflit déjà dangereux », a-t-elle ajouté.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), depuis l’invasion russe en février 2022, 10.312 civils ont été tués et 19.530 autres blessés.
« Ces chiffres continuent d'augmenter rapidement », a ajouté Mme DiCarlo, soulignant les pertes résultant des récentes frappes.
« Le Secrétaire général a condamné sans ambiguïté toutes les attaques contre des civils et des infrastructures civiles, où qu'elles aient lieu. Elles sont interdites par le droit international et doivent cesser immédiatement », a-t-elle déclaré.
Inquiétudes pour les prisonniers de guerre
La haute responsable de l'ONU a également souligné ses profondes inquiétudes pour les prisonniers de guerre de tous bords et leurs familles.
« Le récent incident dans la région de Belgorod, avec son lien présumé avec un échange de prisonniers prévu, nous rappelle le sort des prisonniers de guerre », a-t-elle dit.
« Malgré les circonstances de l’incident d’hier, le sort des prisonniers de guerre ne doit pas être instrumentalisé. Nous exhortons les parties à poursuivre les échanges de prisonniers de guerre », a-t-elle ajouté.
Mme DiCarlo a souligné que la guerre en Ukraine « est une guerre de choix ».« Ses conséquences tragiques sont évidentes aux yeux de tous. Plus cela dure longtemps, plus cela provoque de morts et de destructions et plus cela ronge les normes convenues pour garantir et maintenir un monde pacifique et sûr », a-t-elle déclaré.