Fil d'Ariane
Les déplacements de population se poursuivent à Gaza, s'inquiète l'ONU
Les agences humanitaires de l'ONU ont réitéré mercredi leurs graves inquiétudes concernant le sort des habitants de Gaza, confrontés aux ordres d'évacuation et contraints une fois de plus de fuir la guerre, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU poursuivait mercredi une deuxième journée de débat sur le conflit dévastateur.
Faisant écho à ces préoccupations, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a averti dans un message sur la plateforme X qu'en plus du risque d'être tués, les habitants de Gaza sont confrontés à un risque croissant de maladies, au moment même où les services de santé s'effondrent.
Seuls 16 des 36 hôpitaux « sont même partiellement fonctionnels », a dit M. Guterres.
Dans un autre message publié sur les réseaux sociaux, le chef des secours d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths, a déclaré mardi qu'il n'y avait eu « aucun répit dans les atrocités infligées à Gaza depuis le 7 octobre, date à laquelle les bombardements israéliens ont commencé en réponse aux attaques menées par le Hamas contre Israël, qui ont fait quelque 1.200 morts et 250 otages ».
Plus de 25.000 personnes auraient été tuées « dont deux mères toutes les heures », a souligné M. Griffiths, citant des données de l'autorité sanitaire de Gaza, tandis que les hôpitaux continuent d'être « surpeuplés, assiégés et sous les tirs ; les maisons ont été réduites à des décombres [...] les lieux de sécurité sont devenus des lieux de danger ».
L'instinct de survie
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué que les nouveaux arrivants avaient installé de grandes tentes en plastique le long de la barrière frontalière séparant Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, de l'Egypte, et qu'ils continuaient à se déplacer massivement vers le sud depuis la zone de Khan Younis en réponse à l'intensification des combats depuis le début de la semaine.
Dans sa dernière mise à jour, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a déclaré que l'escalade des hostilités dans la région de Khan Younis lundi avait fait des dizaines de morts.
« La situation générale se détériore considérablement », a dit Adnan Abu Hasna, porte-parole de l’UNRWA. Il a indiqué que la ville de Rafah abritait désormais 1,3 million de personnes et qu'elle était « absolument incapable de faire face » à un tel afflux, comme l'ont observé en personne à Rafah mardi Sigrid Kaag, Coordinatrice principale de l'aide humanitaire et de la reconstruction des Nations Unies pour Gaza, et Jamie McGoldrick, Coordinateur humanitaire par intérim pour le territoire palestinien occupé.
Des maladies telles que la méningite et l'hépatite C se propagent, tandis que le nombre de personnes souffrant de maladies intestinales et cutanées a doublé, ce qui risque de pousser les services de santé au point de rupture, a averti M. Hasna, de l'UNRWA, ajoutant qu'une aide humanitaire bien plus importante devait entrer dans la bande de Gaza où « tout le monde est en danger... que ce soit à Khan Younis ou à Rafah ».
« Il n'y a absolument aucun endroit sûr, mais nous pensons qu'en poussant davantage de résidents palestiniens vers la ville de Rafah, on pousse la situation vers l'explosion », a-t-il ajouté.
Ecoles fermées
Dans un message paru sur X mercredi à l’occasion de la Journée internationale de l'éducation, l’UNRWA a indiqué que toutes ses écoles à Gaza restent fermées et que la plupart d'entre elles abritent des Palestiniens déplacés, soit plus de 1,2 million de personnes au total.
Au moins 340 personnes déplacées ont été tuées alors qu'elles cherchaient à se mettre à l'abri dans les abris de l'UNRWA, et plus de 1.100 autres ont été blessées.
Trois bâtiments scolaires sur quatre dans la bande de Gaza ont également été endommagés, de même que de nombreux établissements d'enseignement supérieur, a poursuivi l'UNWRA, soulignant que les attaques contre les établissements d'enseignement et les locaux de l'ONU « violent le droit humanitaire international ».
Depuis le début de la guerre, plus de 625.000 élèves et 22.564 enseignants de l'enclave « ont été privés d'éducation et d'un lieu sûr pendant plus de trois mois », a également relevé l'UNRWA.
Alors que des tirs de roquettes continuent d'être signalés depuis Gaza vers Israël, l'agence de l'ONU a noté que « des milliers d'apprenants et de personnels de l'éducation » figuraient parmi les victimes.
En Cisjordanie, « l'escalade de la violence » a également perturbé l'accès aux cours, a déclaré l'UNRWA, avant de réitérer son appel à la fin du conflit.