Fil d'Ariane
Ukraine : l’ONU condamne le bombardement meurtrier de la ville occupée de Donetsk
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, condamne fermement toutes les attaques contre des civils et des infrastructures civiles, y compris le bombardement de la ville de Donetsk en Ukraine, qui aurait tué au moins 25 personnes et en aurait blessé plus de 20 autres, a dit lundi son porte-parole.
« Les attaques contre des civils et des infrastructures civiles sont interdites par le droit international humanitaire, sont inacceptables et doivent cesser immédiatement », a ajouté Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York.
Appel à des enquêtes
Une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), Ravina Shamdasani, a déploré la mort de civils lors de cette attaque, dimanche, contre la ville de Donetsk, occupée par la Russie.
Au cours de cette attaque, deux marchés locaux et une zone résidentielle voisine ont été touchés.
« Nous essayons d’obtenir davantage d’informations sur cette attaque – malgré notre manque d’accès à Donetsk et aux autres régions d’Ukraine occupées par la Russie. Nous vérifions actuellement les rapports préliminaires qui indiquent que des civils ont été tués lors de l'attaque », a dit la porte-parole du HCDH. « Il est crucial que des enquêtes approfondies, rapides et indépendantes soient menées pour déterminer les faits et les responsabilités dans cette attaque. L'enquête devrait établir si cette attaque a violé le droit applicable à la conduite des hostilités, en vue d'établir les responsabilités ».
Elle ajouté que le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, souligne que le droit international humanitaire « doit être strictement respecté ». « Les parties au conflit doivent prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter les pertes civiles et protéger les civils de tout danger », a-t-elle souligné.
Visite en Ukraine du chef du HCR
De son côté, le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, poursuivait lundi sa visite en Ukraine, pour rendre compte de l'impact dévastateur de la guerre et souligner le soutien continu du HCR aux autorités, aux partenaires et aux personnes touchées.
« J'ai commencé ma visite en Ukraine en étant témoin des ravages provoqués par les frappes russes ces derniers mois contre la cathédrale et les maisons d'Odessa. La guerre continue. Le sort du peuple ukrainien ne doit tout simplement pas être oublié », a-t-il écrit samedi dans un message sur la plateforme X (anciennement Twitter).
Réunion du Conseil de sécurité
De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni lundi pour examiner la situation en Ukraine, en présence du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
La réunion a été demandée par la Fédération de Russie pour débattre de la livraison d'armes à l'Ukraine. Les membres du Conseil ont entendu un exposé fait par Adedeji Ebo, adjoint de la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu.
M. Ebo a indiqué que près de deux ans après le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, la fourniture d’une assistance militaire et les transferts d’armes et de munitions aux forces armées ukrainiennes se poursuivent.
Selon les informations accessibles au public, a-t-il précisé, il s’agit d’armes conventionnelles lourdes telles que des chars de combat, des véhicules blindés de combat, des avions de combat, des hélicoptères, des systèmes d’artillerie de gros calibre, des systèmes de missiles et des drones de combat, ainsi que des munitions télécommandées, des armes légères et leurs munitions.
Il a ajouté que, selon d’autres informations, des États transféraient ou prévoyaient de transférer des armes telles que des drones, des missiles balistiques et des munitions aux forces armées russes et que ces armes auraient été utilisées en Ukraine.
Faisant valoir que tout transfert d’armes doit avoir lieu dans le cadre juridique international applicable, y compris les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, M. Ebo a jugé très préoccupantes les informations relatives au transfert et à l’utilisation d’armes à sous-munitions tout au long du conflit.
Rappelant que le Secrétaire général a appelé à plusieurs reprises à l’arrêt immédiat de l’utilisation de ce type d’armes, il a indiqué en outre que les mines et les restes explosifs de guerre ont entraîné une contamination généralisée des terres, les rendant inutilisables pour l’agriculture et entravant la circulation des personnes en Ukraine.
Les États qui ne sont pas encore parties à la Convention sur les armes à sous-munitions et à la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction devraient tout mettre en œuvre pour adhérer à ces instruments, a-t-il plaidé, avant d’exhorter toutes les parties concernées à respecter leurs obligations au titre de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques et à ne pas transférer ou utiliser de mines interdites par le Protocole II modifié de la Convention.
Protéger les civils
Le haut fonctionnaire a répété que toutes les parties à tout conflit armé ont le devoir de protéger les civils dans les conflits armés et de garantir le respect du droit international applicable, y compris le droit international humanitaire. Il a indiqué qu’entre le 24 février 2022 et le 21 janvier 2024, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a comptabilisé 29.731 victimes civiles en Ukraine, soit 10.287 tués et 19.444 blessés.
Alors que, de son propre aveu, les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés, il s’est élevé contre l’utilisation de drones et de missiles qui frappent les civils et les infrastructures civiles, en violation du droit international humanitaire.
Dans ce contexte, a-t-il dit en conclusion, les Nations Unies continueront d’œuvrer en faveur d’une paix juste et durable en Ukraine, conformément à la Charte des Nations Unies et aux résolutions de l’Assemblée générale. À cette fin, M. Ebo a réitéré l’appel du Secrétaire général à tous les États pour qu’ils fassent leur part pour empêcher une nouvelle escalade et jettent les bases d’une paix durable.