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A Kampala, António Guterres réitère son appel à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a réitéré son appel à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération inconditionnelle de tous les otages dans son discours au sommet du Mouvement des non-alignés (MNA), qui s'est achevé samedi à Kampala, en Ouganda.

Les dirigeants de ce groupe de 120 pays se sont réunis dans un contexte de profondes divisions à l'échelle mondiale, notamment en raison de la montée des tensions géopolitiques, de la catastrophe climatique, de la pauvreté généralisée et des conflits qui font rage au Soudan, en Ukraine et à Gaza.

Danger et contraintes

« A la suite des attaques odieuses du Hamas le 7 octobre, la destruction totale de Gaza et le nombre de victimes civiles en si peu de temps sont totalement sans précédent au cours de mon mandat », a déclaré le Secrétaire général, notant que l'ONU a également été touchée puisque 152 membres du personnel ont été tués.

Bien que les humanitaires fassent de leur mieux pour acheminer l'aide, ils sont confrontés à des bombardements constants et à des dangers quotidiens, dans un contexte d'énormes contraintes liées aux routes endommagées, aux coupures de communication et aux refus d'accès, a rappelé le chef de l’ONU.

Pendant ce temps, les maladies et la faim s'aggravent, a-t-il dit. Les gens meurent non seulement des bombes et des balles, mais aussi du manque de nourriture et d'eau potable, des hôpitaux privés d'électricité et de médicaments, et des voyages épuisants vers des parcelles de terre de plus en plus petites pour échapper aux combats.

Prévenir l'extension du conflit

Le refus d'accepter la solution des deux États pour les Israéliens et les Palestiniens, et le déni du droit au statut d'État pour le peuple palestinien, sont inacceptables. 

« Cela doit cesser. Je ne relâcherai pas mon appel en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat et de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages », a déclaré M. Guterres.

« Et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que ce conflit ne s'étende à toute la région - en Cisjordanie, de l'autre côté de la Ligne bleue entre Israël et le Liban, et en Syrie, en Iraq et sur la mer Rouge ».

M. Guterres a ajouté que le refus d'accepter la solution des deux États pour les Israéliens et les Palestiniens, et le déni du droit au statut d'État pour le peuple palestinien, sont inacceptables.

« Cela prolongerait indéfiniment un conflit qui est devenu une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales, exacerberait la polarisation et enhardirait les extrémistes partout dans le monde », a-t-il souligné.

Le leadership du Mouvement des pays non-alignés

Le Mouvement des pays non alignés a été créé en pleine guerre froide, lorsque les dirigeants des pays nouvellement indépendants cherchaient à adopter une position neutre et à éviter de rejoindre l'un ou l'autre des deux grands blocs de puissance, dirigés par les États-Unis et l'Union soviétique.

M. Guterres a déclaré que le « tourbillon d'incertitude et d'instabilité » qui prévaut dans le monde aujourd'hui offre de nouvelles opportunités aux pays et à l'organisation de montrer la voie vers une coopération plus profonde et une richesse mondiale partagée, le thème du sommet.

La prospérité mondiale dépendant de la paix, qui nécessite des institutions reflétant le monde d'aujourd'hui, il a souligné la nécessité de réformer des organes tels que le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui est « paralysé par des divisions géopolitiques qui bloquent les solutions efficaces ».

Rappelant que le Mouvement des pays non alignés a depuis longtemps mis l'accent sur cette question, il a déclaré que le Sommet de l'avenir de l'ONU en septembre offre une occasion unique d'envisager des réformes et de promouvoir des idées visant à rétablir la confiance et à renforcer la collaboration multilatérale.

Développement durable

Pendant ce temps, les pays reculent dans la réalisation du développement durable, une autre condition de la paix.  Les gens souffrent de la faim et les communautés n'ont pas accès aux services de base tels que les soins de santé, l'eau potable, l'assainissement et l'éducation.

M. Guterres a réitéré son appel à réformer le système financier mondial « obsolète, injuste et inéquitable » afin que tous les pays en bénéficient et a exhorté les gouvernements à investir dans l'éducation, la santé, la nutrition et les systèmes de protection sociale.

En septembre dernier, les dirigeants mondiaux réunis à l'ONU ont manifesté leur soutien à la fois à un plan de relance annuel de 500 milliards de dollars pour stimuler le développement durable et à son appel à réformer le système financier mondial.

Deux mois plus tard, lors de la conférence COP28 sur le climat, les pays ont rendu opérationnel le Fonds des pertes et dommages, attendu depuis longtemps, afin de soutenir les nations les plus vulnérables au changement climatique. Toutefois, les contributions ont été limitées jusqu'à présent et les pays développés n'ont pas respecté nombre de leurs engagements de longue date en matière de financement de la lutte contre le changement climatique.

 

Le chef de l’ONU a exhorté le Mouvement des pays non-alignés à exiger des dirigeants qu'ils tiennent leurs promesses cette année.