Fil d'Ariane
Rebond modeste des flux mondiaux d’investissements directs étrangers prévu en 2024
Les flux mondiaux d’investissements directs étrangers (IDE) pourraient augmenter « modestement » en 2024 après une hausse marginale l’année dernière due à des investissements plus importants dans certaines économies européennes, a déclaré mercredi l’organe des Nations Unies chargé du commerce, relevant que les IDE ont été faibles l’année dernière, avec « des flux moins importants vers les pays en développement ».
Les flux d’investissements directs étrangers peuvent inclure des investissements réalisés par des entreprises ou des gouvernements dans d’autres pays ou des entreprises ou des projets dans ces pays.
Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’investissement direct étranger était estimé en 2023 à 1.370 milliards de dollars américains, soit une hausse marginale de 3 % par rapport à 2022, défiant les attentes, car les craintes de récession au début de l’année se sont dissipées et les marchés financiers se sont bien comportés.
« En ce qui concerne l’avenir, une augmentation modeste des flux d’investissements directs étrangers en 2024 semble possible, car les projections relatives à l’inflation et aux coûts d’emprunt sur les principaux marchés indiquent une stabilisation des conditions de financement pour les opérations d’investissement international », a indiqué l’agence onusienne basée à Genève.
Rare baisse des entrées des IDE en Chine
Toutefois, de nombreux facteurs, notamment les risques géopolitiques, l’incertitude économique, la hausse des taux d’intérêt et les niveaux d’endettement élevés dans certains pays, pourraient entraver l’investissement direct étranger.
La CNUCED a attribué cette légère augmentation à la hausse des investissements dans certains pays européens. Dans les pays développés, l’IDE dans l’Union européenne est passé de 150 milliards de dollars négatifs en 2022 à 141 milliards de dollars positifs en raison d’importantes fluctuations au Luxembourg et aux Pays-Bas.
Si l’on exclut ces deux pays, les flux entrants vers le reste de l’UE ont diminué de 23 %, avec des baisses dans plusieurs grands pays bénéficiaires.
Les flux vers les autres pays développés ont également stagné, avec une croissance nulle en Amérique du Nord et des baisses ailleurs. Aux États-Unis, le plus grand bénéficiaire des IDE, les entrées en 2023 ont diminué de 3%, le nombre de nouveaux projets de 2% et les opérations de financement de projets de 5%.
La Chine a enregistré une rare baisse des entrées des IDE (-6%), mais a affiché une croissance des annonces de nouveaux projets (+8%). En Asie toujours, l’attrait de la région pour les investissements dans l’industrie manufacturière a été souligné par un bond de 37 % des annonces de nouveaux projets, avec une forte croissance au Viêt Nam, en Thaïlande, en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et au Cambodge.
Nouveaux projets au Maroc, au Kenya et au Nigéria
Plus largement, les flux d’investissements directs étrangers vers les pays en développement ont diminué l’année dernière, chutant de 9% pour atteindre 841 milliards de dollars, avec une baisse de 12% dans les pays en développement d’Asie et une baisse de 1% en Afrique, selon la CNUCED.
Les flux des IDE vers l’Afrique sont restés pratiquement stables, avec un montant estimé à 48 milliards de dollars (-1%). Les annonces de nouveaux projets ont augmenté, principalement en raison de la forte croissance au Maroc, au Kenya et au Nigeria. Toutefois, les opérations de financement de projets ont chuté d’un tiers, soit plus que la baisse moyenne mondiale, ce qui affaiblit les perspectives pour les flux de financement d’infrastructures.
Par ailleurs, la CNUCED note que le financement de projets internationaux et les fusions et acquisitions ont le plus souffert de la hausse des coûts de financement en 2023, avec respectivement 21 % et 16 % d’opérations en moins.
Les annonces de nouveaux projets ont également diminué de 6% en nombre. Cependant, elles ont augmenté de 6% en valeur et ont été plus nombreuses dans l’industrie manufacturière, ce qui constitue « un premier signe de reprise après une tendance à la baisse sur le long terme ».