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Le chef de l’humanitaire de l’ONU appelle à mettre fin rapidement au conflit au Soudan

Près de neuf mois de guerre ont plongé le Soudan dans une spirale descendante qui ne fait que s’aggraver de jour en jour et à mesure que le conflit s’étend, les souffrances humaines s’aggravent, l’accès humanitaire se réduit et l’espoir s’amenuise, a prévenu jeudi le Coordonnateur des secours d'urgence de l’ONU, Martin Griffiths.

« Cela ne peut pas continuer », a-t-il ajouté dans une déclaration à la presse. 

Selon lui, l’année 2024 exige que la communauté internationale – en particulier ceux qui ont une influence sur les parties au conflit au Soudan – « prenne des mesures décisives et immédiates pour mettre fin aux combats et sauvegarder les opérations humanitaires destinées à aider des millions de civils ». 

Epidémie de choléra 

Maintenant que les hostilités ont atteint le grenier du pays, dans l’État d’Aj Jazirah, les enjeux sont encore plus grands, a estimé M. Griffiths. 

Plus de 500.000 personnes ont fui les combats dans et autour de la capitale de l'État, Wad Medani, qui a longtemps servi de refuge aux personnes déracinées par les affrontements ailleurs. Les déplacements massifs en cours pourraient également alimenter la propagation rapide d’une épidémie de choléra dans l’État, avec plus de 1.800 cas suspects signalés jusqu’à présent. 

« Les mêmes abus horribles qui ont défini cette guerre dans d’autres points chauds – Khartoum, Darfour et Kordofan – sont désormais signalés à Wad Medani », a prévenu le chef de l’humanitaire. « Les récits de violations généralisées des droits humains, notamment de violences sexuelles, nous rappellent que les parties à ce conflit ne respectent toujours pas leurs engagements de protéger les civils ». 

Il a souligné qu’il existe également de sérieuses inquiétudes quant au respect par les parties du droit international humanitaire. « Compte tenu de l’importance de Wad Medani en tant que plaque tournante des opérations de secours, les combats qui s’y déroulent – ainsi que le pillage des entrepôts et des fournitures humanitaires – constituent un coup dur pour nos efforts visant à fournir de la nourriture, de l’eau, des soins de santé et d’autres aides essentielles », a-t-il ajouté. 

Stabilité régionale mise en péril

Martin Griffiths a condamné fermement le pillage des fournitures humanitaires, « qui compromet notre capacité à sauver des vies ». 

Selon l’ONU, près de 25 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire au Soudan en 2024. « Mais la triste réalité est que l’intensification des hostilités met la plupart d’entre elles hors de notre portée. Les livraisons à travers les lignes de conflit sont interrompues. Et même si l’opération d’aide transfrontalière en provenance du Tchad continue de servir de planche de salut pour la population du Darfour, les efforts déployés ailleurs sont de plus en plus menacés », a noté le chef de l’humanitaire. 

L’escalade de la violence au Soudan met également en péril la stabilité régionale. La guerre a déclenché la plus grande crise de déplacement au monde, déracinant plus de 7 millions de personnes, dont environ 1,4 million ont traversé la frontière vers les pays voisins accueillant déjà d’importantes populations de réfugiés.