Fil d'Ariane
Migration : les recommandations de l’OIM pour un Pacte de l’UE fondé sur les droits et l’humanité
Alors que la Hongrie se prépare à succéder dans six mois à la Belgique, qui vient juste de prendre la présidence de l’Union européenne (UE), l’Agence des Nations Unies pour les migrations (OIM) encourage Bruxelles et Budapest à soutenir un Pacte de l’UE sur la migration et l’asile fondé sur les droits et l’humanité.
Dans ses recommandations, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) encourage les présidences belge et hongroise à veiller à ce que l’adoption et la mise en œuvre du nouveau pacte sur les migrations et l’asile conduisent à une réponse plus prévisible, coordonnée et humaine dans toutes les dimensions de la migration et de l’asile.
« L’OIM continuera à travailler en partenariat avec l’UE pour veiller à ce que la migration sûre et régulière soit une force positive contribuant à la prospérité, à la compétitivité et à la croissance de l’Europe », a déclaré dans un communiqué Amy Pope, Directrice générale de l’OIM.
Après l’Espagne et avant la Hongrie, la Belgique prend ce lundi 1er janvier 2024, pour six mois, la présidence tournante de l’Union européenne, coïncidant avec l’adoption du nouveau pacte de l’UE sur les migrations et l’asile.
« Il s’agit d’un moment charnière pour l’UE, qui doit tenir la promesse de la migration pour les pays partenaires, les migrants, les économies et les sociétés », a ajouté Mme Pope, encourageant les pays de l’UE à maintenir les droits des migrants et les solutions réalisables au cœur de la politique et de la pratique.
Pour un engagement fort en faveur de la réinstallation des réfugiés
Par ailleurs, l’agence onusienne encourage Bruxelles et Budapest à soutenir la protection des migrants en situation de vulnérabilité, à réduire la migration irrégulière en développant les voies d’accès régulières.
Il s’agit également de s’attaquer aux pénuries de main-d’œuvre en élaborant des programmes de mobilité de la main-d’œuvre interrégionale afin de combler les lacunes en matière de compétences et de main-d’œuvre au sein des forces de travail nationales.
Alors que les marchés du travail de l’UE sont en pleine mutation en raison des changements démographiques et technologiques, l’OIM encourage les Etats membres de l’UE à continuer à faire avancer les propositions législatives qui renforcent les parcours réguliers en dialoguant avec les pays partenaires et les petites et moyennes entreprises.
Sur un autre plan, l’OIM invite les présidences belge et hongroise à maintenir un engagement fort en faveur de la réinstallation des réfugiés. « La réinstallation reste un mécanisme essentiel, qui permet de sauver des vies, et une solution durable inestimable pour les personnes les plus menacées », a fait valoir l’agence onusienne.
Crise climatique et mobilité humaine
L’OIM encourage également les futures présidences belge et hongroise à développer davantage les partenariats avec les pays prioritaires d’Afrique et d’Asie. Le succès de la mise en œuvre du pacte dépend de la réussite de la coopération avec les pays d’origine et de transit et de l’attention portée à tous les points situés le long des itinéraires.
Pour l’OIM, Bruxelles et Budapest devraient soutenir une approche de la migration en tant qu’outil permettant de libérer le potentiel humain et de faire progresser le développement économique dans les pays partenaires. Il s’agit ainsi de veiller à ce qu’il existe des voies d’accès régulières et accessibles permettant de mettre les personnes en contact avec les opportunités qui s’offrent à elles.
S’agissant des effets du changement climatique, l’OIM rappelle que l’ampleur et la gravité de la crise climatique sont étroitement liées à la mobilité humaine dans toutes les régions du monde, y compris en Europe. Dans le monde entier, les catastrophes liées au climat intensifient les crises humanitaires, mettant à rude épreuve un système humanitaire mondial déjà surchargé et sous-financé.
L’OIM exhorte donc la Belgique et la Hongrie à proposer des solutions qui offrent des choix aux personnes pour vivre en sécurité, dans la prospérité et la dignité dans les zones vulnérables aux effets du climat. Il s’agit de fournir une aide et une protection aux personnes déplacées par les catastrophes, et à aider les personnes à se déplacer régulièrement et en toute sécurité pour s’adapter aux effets du climat.