Fil d'Ariane
Crise à Gaza : le sud est débordé sous une nouvelle vague de bombardements et de déplacements de population
Les missions d'aide pour approvisionner Gaza sont devenues de plus en plus difficiles alors que l'armée israélienne continue de bombarder lourdement la bande de Gaza pendant la nuit et que des affrontements intenses ont lieu « dans la plupart des zones » avec les combattants du Hamas, ont averti mercredi les humanitaires de l'ONU.
Des localités du nord et du sud de l'enclave ont été touchées, alors que les forces terrestres israéliennes auraient pénétré les zones centrales et que les tirs de roquettes des groupes armés palestiniens sur Israël se poursuivent, suscitant les inquiétudes de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) quant à la sécurité des civils déjà déplacés à maintes reprises.
Le gouvernorat de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, est en train d’« exploser », a déclaré Tom White, le Directeur des affaires de l'UNRWA à Gaza, sur la plateforme des réseaux sociaux X, en fin de journée mardi, en publiant une vidéo montrant une longue file de voitures, chargées de matelas attachés et d'autres biens.
Des routes défoncées et les communications coupées
Dans sa dernière mise à jour sur la crise, le Bureau de coordination de l'aide humanitaire des Nations Unies (OCHA) a déclaré que le 26 décembre, vers 19 heures, le principal fournisseur de télécommunications de la bande de Gaza a annoncé une interruption des services de communication et d'Internet en raison de dommages signalés à son infrastructure.
Cette interruption avait été précédée d’une coupure partielle quelques heures plus tôt en raison des hostilités en cours. Les agences humanitaires et les premiers intervenants ont prévenu que les coupures d'électricité compromettaient la fourniture déjà limitée d'une assistance vitale à Gaza.
Des bombardements « lourds » depuis l'air, la terre et la mer
L’OCHA a également signalé que les forces israéliennes avaient procédé à des bombardements « lourds » depuis l'air, la terre et la mer « sur la majeure partie de la bande de Gaza, en particulier sur la zone du centre » du 23 au 26 décembre.
Ces bombardements comprenaient « plus de 50 frappes » entre le 24 et le 25 décembre sur trois camps de réfugiés - Al Bureij, An Nuseirat et Al Maghazi - qui auraient tué des dizaines de personnes et entravé le travail des équipes d'aide humanitaire confrontées à la destruction des routes reliant les camps.
Cela fait plus de 80 jours que les forces de défense israéliennes ont commencé à bombarder la bande de Gaza, en réponse aux attaques terroristes menées par le Hamas dans le sud d'Israël, au cours desquelles environ 1.200 personnes ont été massacrées et 240 autres ont été prises en otage.
L'autorité sanitaire de l'enclave a indiqué qu'au moins 20.915 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, dont 858 entre samedi et mardi derniers. Aussi, environ 70 % des personnes tuées seraient des femmes et des enfants. De nombreuses personnes sont portées disparues, probablement ensevelies sous les décombres, et beaucoup attendent encore d'être secourues ou récupérées.
L'OCHA a également rapporté que 164 soldats israéliens ont trouvé la mort et 874 autres ont été blessés au cours des opérations terrestres à Gaza.
Nouvelles craintes pour la santé
Cette évolution fait suite à un nouvel ordre d'évacuation émis par les forces de défense israéliennes, qui touche les habitants de la zone centrale de Gaza. Dans le même temps, Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, a lancé un nouvel avertissement concernant la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les personnes réfugiées dans les camps de tentes du sud.
« Vous avez 400 personnes qui partagent les mêmes toilettes », a déclaré Mme Touma, faisant écho aux inquiétudes répétées concernant la propagation de maladies liées au manque de produits de première nécessité, notamment l'eau, l'assainissement et la nourriture.
Les humanitaires de l'ONU font état de Gazaouis affamés qui ont arrêté des camions d'aide en route vers leur destination pour y décharger de la nourriture, alors que l'on ne cesse de répéter qu'il devient impossible de répondre aux besoins de tous les habitants du sud, où la densité de population est estimée à 12.000 personnes par kilomètre carré.