Fil d'Ariane
Lutte contre le paludisme : l'OMS préqualifie un deuxième vaccin, une étape importante dans la prévention de la maladie
L'OMS a annoncé jeudi qu’elle ajoutait le vaccin antipaludique R21/Matrix-M à sa liste de vaccins préqualifiés.
« L'obtention de la préqualification des vaccins par l'OMS garantit que les vaccins utilisés dans les programmes mondiaux de vaccination sont sûrs et efficaces dans leurs conditions d'utilisation dans les systèmes de santé ciblés », a déclaré le Dr Rogério Gaspar, directeur du département Réglementation et préqualification de l'OMS.
Cette préqualification signifie un accès « plus large aux vaccins en tant qu'outil clé pour prévenir le paludisme chez les enfants » et elle est « une condition préalable à l'achat de vaccins par l'UNICEF et au soutien financier pour le déploiement par Gavi, l'Alliance du Vaccin ».
L’Organisation mondiale de la santé avait recommandé son utilisation pour la prévention du paludisme chez l'enfant, sur les conseils du Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) de l'OMS sur la vaccination et du Groupe consultatif sur la politique en matière de paludisme, en octobre dernier.
Deux vaccins sûrs
Le vaccin R21 est le deuxième vaccin antipaludique préqualifié par l'OMS, après le vaccin RTS,S/AS01 qui a obtenu le statut de préqualification en juillet 2022.
Les essais cliniques ont montré que les deux vaccins sont sûrs et efficaces pour prévenir le paludisme chez les enfants. Lorsqu'ils seront mis en œuvre à grande échelle, parallèlement à d'autres interventions recommandées de lutte contre le paludisme, ils devraient avoir un impact important sur la santé publique. Le paludisme, une maladie transmise par les moustiques, pèse particulièrement lourd sur les enfants de la région africaine, où près d'un demi-million d'enfants meurent de cette maladie chaque année.
À l'échelle mondiale, en 2022, on estime à 249 millions le nombre de cas de paludisme et à 608.000 le nombre de décès dus à cette maladie dans 85 pays.
La préqualification du deuxième vaccin antipaludique au monde, mis au point par l'Université d'Oxford et fabriqué par le Serum Institute of India, devrait permettre d'élargir l'accès à la prévention du paludisme par la vaccination.
La demande de vaccins antipaludiques est élevée, mais l'offre a été jusqu'à présent limitée. La disponibilité de deux vaccins antipaludiques recommandés et préqualifiés par l'OMS devrait permettre d'augmenter l'offre pour répondre à la forte demande des pays africains et d'obtenir un nombre suffisant de doses de vaccins pour tous les enfants vivant dans des zones où le paludisme constitue un risque important pour la santé publique.
Garantir des produits de santé sûrs
Dans le cadre du processus de préqualification, l'OMS applique des normes internationales pour évaluer et déterminer de manière exhaustive si les vaccins sont sûrs, efficaces et fabriqués selon les normes internationales. L'OMS s'assure également de l'innocuité et de l'efficacité constantes des vaccins préqualifiés, notamment par une réévaluation régulière, une inspection des sites et des essais ciblés. La préqualification répond aux besoins spécifiques des programmes nationaux de vaccination en ce qui concerne les caractéristiques des vaccins telles que l'activité, la thermostabilité, la présentation, l'étiquetage et les conditions d'expédition.
« L'OMS évalue chaque année de nombreux produits en vue de leur préqualification et l'essentiel de ce travail consiste à garantir un meilleur accès à des produits de santé sûrs, efficaces et de qualité », a fait valoir le Dr Gaspar.
Un engagement sans faille
La directrice du département Vaccination, vaccins et produits biologiques de l'OMS, docteure Kate O'Brien, s’est félicitée du « grand pas en avant pour la santé mondiale » que représente la préqualification du R21/Matrix-M, « le deuxième vaccin antipaludique recommandé pour les enfants dans les zones où le paludisme est endémique ».
Selon Dre O’Brien, elle souligne l’« engagement sans faille » de l’OMS à éradiquer le paludisme, qui reste un ennemi redoutable à l'origine de la souffrance et de la mort d'enfants.
« C'est un pas de plus vers un avenir plus sain et plus résistant pour ceux qui ont vécu trop longtemps dans la crainte de ce que le paludisme pourrait faire à leurs enfants. Avec nos partenaires, nous sommes unis dans la poursuite d'un avenir sans paludisme, où chaque vie est protégée de la menace de cette maladie », a conclu Dre O’Brien.