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« Les défenseurs des droits humains sont des lumières dans l’obscurité » – Guterres

Les Nations Unies ont célébré vendredi le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que les lauréats du Prix des droits de l’homme de l’ONU 2023, qui sont « des lumières dans l’obscurité » selon le chef de l’ONU. 

« La Déclaration universelle des droits de l’homme est un appel à agir conformément à une vérité fondamentale : chacun de nous est un membre égal d’une seule famille humaine. Soixante-quinze ans plus tard, le monde doit se rappeler de cette sagesse. Et il doit agir en conséquence. Parce que les droits de l’homme sont attaqués partout dans le monde », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de l’événement organisé dans la salle de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Eleanor Roosevelt des Etats-Unis tenant une affiche représentant la Déclaration universelle des droits de l'homme en anglais. (Novembre 1949).
UN Photo
Eleanor Roosevelt des Etats-Unis tenant une affiche représentant la Déclaration universelle des droits de l'homme en anglais. (Novembre 1949).

Le travail dangereux des défenseurs des droits humains

Le chef de l'ONU a noté que les conflits font rage dans le monde, avec des conséquences épouvantables pour les civils, « comme nous le voyons chaque jour de manière dramatique avec d'immenses morts et souffrances à Gaza après les horreurs des attaques du 7 octobre ».

Le chef de l’ONU a également cité les inégalités qui se creusent, la faim et la pauvreté qui augmentent, les droits des femmes qui stagnent et, dans certains cas, reculent, l’espace civique et la liberté des médias qui sont réduits, les nouvelles menaces qui fleurissent, depuis les catastrophes climatiques catastrophiques jusqu’à l’intelligence artificielle, et les haines séculaires qui réapparaissent, du racisme à la xénophobie en passant par l’intolérance religieuse.

Partout dans le monde, les défenseurs des droits humains sont des lumières dans l’obscurité - António Guterres

« Mais partout dans le monde, les défenseurs des droits humains sont des lumières dans l’obscurité », a souligné M. Guterres, notant qu’ils changent des vies alors que leur travail est profondément dangereux.

L'année dernière, près de 450 défenseurs des droits humains, journalistes et syndicalistes ont été tués, soit 40% de plus que l’année précédente. Trente-trois ont disparu sans laisser de trace, soit une augmentation de 300% par rapport à 2021.

Pour le Secrétaire général de l’ONU, c’est dans ce contexte que le Prix des droits de l’homme est d’autant plus important.

« Ce prix récompense les réalisations des défenseurs des droits de l'homme depuis 1968. Il a honoré des sommités telles que Nelson Mandela, Malala Yusafzai et le Comité international de la Croix-Rouge », a-t-il souligné, rendant hommage à chacun des lauréats du prix cette année « pour leur travail extraordinaire, leur humanité et leur courage ». Les lauréats avaient été annoncés en juin de cette année.

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Une militante congolaise parmi les lauréats

Les lauréats sont : Julienne Lusenge de la République démocratique du Congo ; Julio Pereyra de l'Uruguay ; le Centre d'Amman pour les études sur les droits de l'homme ; le Centre des droits de l'homme « Viasna », travaillant au Bélarus ; et la Coalition mondiale des organisations de la société civile, des peuples autochtones, des mouvements sociaux et des communautés locales pour « la reconnaissance universelle du droit à un environnement propre, sain et durable ».

Le Secrétaire général a félicité les lauréats : « Combat après combat, cas par cas, vous faites de la vision des droits humains universels une réalité. Mais vous ne pouvez pas y parvenir seuls ».

A lire : notre entretien avec Julienne Lusenge, lauréate du Prix des droits de l'homme de l'ONU 2023

« Alors que nous célébrons le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, nous avons besoin que les dirigeants de tous bords assument également leur rôle de défenseurs des droits de l’homme », a-t-il ajouté, exhortant tous les États Membres à profiter du 75e anniversaire de la Déclaration universelle pour renforcer leur engagement à faire des droits de l’homme une réalité.

« Et de placer les droits de l’homme au premier plan des efforts visant à moderniser nos institutions internationales lors du Sommet du Futur en septembre prochain », a-t-il encore dit.

Un contexte de défis sans précédent

De son côté le Président de l’Assemblée générale, Dennis Francis, a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l’homme « constitue une pierre angulaire durable, sa pertinence et son universalité se répercutant à travers les époques ».

« Aujourd’hui, nous célébrons cet anniversaire important dans un contexte de défis sans précédent : des crises et des conflits imbriqués mettent à rude épreuve la réalisation des droits de l’homme et perturbent l’essence même de notre système multilatéral et exigent notre détermination inébranlable à tenir la promesse de la Déclaration », a-t-il observé.

Il a souligné que 75 ans après l’adoption de la Déclaration, « des millions de personnes dans le monde continuent de subir le déni de leurs droits humains les plus fondamentaux ».

« Mais garantir la réalisation universelle de ces droits est essentiel au maintien de la paix et de la sécurité », a-t-il noté. « Les principes de la Déclaration universelle doivent continuer à guider et éclairer notre chemin vers un avenir où la pleine jouissance des droits humains n'est pas seulement une aspiration mais une réalité indéniable pour chaque individu à travers le monde ». 

Protéger les défenseurs des droits humains

Pour sa part, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a déclaré que le Prix des droits de l'homme de l'ONU était l'occasion de célébrer les défenseurs des droits humains et la valeur énorme qu’ils apportent aux sociétés du monde entier.

Parlant des lauréats d’aujourd’hui, il a souligné que leur travail extraordinaire change le monde pour le mieux, jour après jour. Il a appelé les États membres à garantir que les défenseurs des droits de l'homme soient protégés et capables de faire leur travail en toute sécurité.