Fil d'Ariane
L'épidémie de mpox s'étend en République démocratique du Congo, prévient l'OMS
La République démocratique du Congo continue de connaître une épidémie de mpox (autrefois appelé variole du singe) qui représente un risque pour la population de la RDC, des pays voisins et du monde entier, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Du 1er janvier à la mi-novembre 2023, le pays a recensé plus de 13.000 cas suspects de variole et plus de 600 décès. Il s'agit du nombre le plus élevé de cas annuels signalés par rapport au pic précédent en 2020, au cours duquel plus de 6.000 cas avaient été identifiés.
L’OMS indique que l’épidémie s'étend géographiquement dans 22 des 26 provinces que comptent le pays, y compris dans des régions qui étaient jusqu’à présent épargnées par le virus.
L’Agence de santé de l’ONU a récemment effectué une mission en RDC pour évaluer la situation et soutenir les autorités nationales dans la réponse à cette épidémie.
« Il s'agit d'une situation extrêmement complexe, étant donné que la RDC est confrontée à d'autres problèmes urgents, notamment le choléra et les crises humanitaires », s’est inquiétée la Dr Rosamund Lewis, responsable technique pour mpox à l’OMS lors d’un point presse ce vendredi matin à Genève. « Les professionnels de la santé locaux et nationaux s'efforcent de répondre à une épidémie qui s'étend géographiquement et dont la transmission s'accélère via les réseaux sexuels ».
Seuls 9% des cas confirmés en laboratoire
La transmission sexuelle du virus mpox est documentée depuis un certain temps, notamment dans le cadre de l’épidémie qui se déroule au Nigéria depuis 2017. Ainsi l’OMS, constate que le virus se propage aujourd’hui par l'intermédiaire de réseaux sexuels comprenant des travailleurs du sexe masculins et féminins et leurs clients dans les régions où la population est très mobile.
L'OMS collabore avec le ministère de la Santé congolais pour soutenir la distribution de kits de collecte et de transport d'échantillons aux hôpitaux de référence provenant de cas suspects à Kinshasa, au Sud-Kivu et dans d'autres zones touchées. À l'heure actuelle, seuls 9 % des cas de mpox ont été confirmés en laboratoire, a précisé Mme Lewis devant les journalistes à Genève.
Combler les lacunes dans l’accès aux vaccins
Il est également essentiel de combler les lacunes dans l'accès aux vaccins et aux produits thérapeutiques, a-t-elle indiqué.
L'épidémie en RDC rappelle la nécessité d'une collaboration et d'une coordination mondiales continues pour contrôler et, à terme, éliminer la transmission interhumaine de mpox, a insisté la représentante de l’OMS.
Au début du mois, l’Agence de santé des Nations Unies a été informée d'une suspicion d'épidémie sur un bateau de croisière dont l'itinéraire passait par l'Asie du Sud-Est.
« Nous demandons instamment aux particuliers, aux autorités sanitaires locales et aux organisateurs de croisières et d'autres rassemblements de masse de continuer à échanger des informations, à sensibiliser l'opinion et à prendre toutes les mesures nécessaires pour atténuer le risque de flambée de mpox », a-t-elle insisté.
« Nous devons nous engager maintenant à agir »
Pour l’OMS, une partie essentielle de ce travail consiste à établir des partenariats avec les communautés touchées par le virus afin de les sensibiliser aux symptômes et aux mesures de réduction des risques, et de lutter contre la stigmatisation, la discrimination et la peur qui peuvent dissuader les gens de se faire soigner s'ils soupçonnent d'être infectés.
« Nous avons les moyens de contrôler et, à terme, d'éliminer la transmission interhumaine du mpox. Nous devons maintenant nous engager à agir », a conclu la Dr Lewis.