Fil d'Ariane
Guterres exhorte à défendre les libertés et à tenir la promesse des droits de l'homme
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé lundi les dirigeants mondiaux à s'appuyer sur la Déclaration universelle des droits de l'homme comme feuille de route pour non seulement faire respecter les droits humains, mais aussi prévenir les guerres, combattre la haine, reconstruire la confiance et construire un avenir durable pour tous.
S’adressant à un événement de haut niveau marquant le 75e anniversaire de la Déclaration par un message video, M. Guterres a rappelé que ce document historique constituait une « lueur d'espoir » pour l'humanité et un modèle pour les libertés fondamentales.
« Alors que nous célébrons ce 75e anniversaire, j'appelle tous les États membres à saisir cette occasion, ainsi que le Sommet du Futur l'année prochaine, pour renforcer leur engagement en faveur des valeurs et des principes de la Déclaration universelle », a-t-il exhorté.
« Efforçons-nous de défendre et de promouvoir les droits de l'homme, la liberté et l'égalité - pour tous. Ensemble, nous pouvons réaliser la promesse de la Déclaration universelle des droits de l'homme », a-t-il déclaré.
Des engagements concrets
L'événement de deux jours, qui se déroule à Genève les 11 et 12 décembre, comprend deux sessions au cours desquelles les nations annonceront des engagements concrets pour faire progresser la protection des droits de l'homme. Il intervient au lendemain de la Journée des droits de l'homme, qui est marquée chaque année le 10 décembre.
Lors des sessions intitulées « Voix pour la défense des droits de l'homme », les participants devaient partager leurs témoignages et leurs points de vue sur l'impact de la Déclaration universelle. Des tables rondes devaient également être organisées avec des experts pour examiner les défis et envisager la voie à suivre en ce qui concerne l'universalité et l'indivisibilité des droits de l'homme et la manière de renforcer le système des droits de l'homme.
Un segment des dirigeants avec des chefs d'État se tiendra le mardi, suivi de tables rondes sur la paix et la sécurité, les technologies numériques, le climat et l'environnement, ainsi que le développement et l'économie.
Des échecs, malgré les progrès
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a également pris la parole lors de l'inauguration.
Volker Türk a déclaré que si la Déclaration universelle a été une source de progrès sociétal transformateur dans le monde entier, les 75 dernières années ont également été marquées par « de nombreux échecs en matière de respect des droits de l'homme ».
« Mes pensées vont aux millions de personnes qui souffrent de manière insupportable dans le territoire palestinien occupé, notamment à Gaza, et en Israël, au Soudan, en Ukraine, au Myanmar et dans tant d'autres endroits », a-t-il déclaré.
M. Türk a reconnu les origines diverses de la Déclaration universelle des droits de l'homme, notamment la réaction du monde aux horreurs de l'Holocauste, la révolution haïtienne, « les valeurs africaines profondes d'interdépendance, de coopération et de responsabilité collective » et le principe islamique de la zakat, ou partage de la compassion, entre autres.
L'universalité de la Déclaration en fait un guide pour résoudre les problèmes les plus urgents du monde, a dit le chef des droits de l'homme de l'ONU, et son anniversaire est un appel à l'action pour travailler ensemble et fonder toutes les décisions « sur la valeur intrinsèque et égale de chaque vie humaine ».
Le fil qui nous relie
Dans leurs messages commémoratifs respectifs pour la Journée des droits de l'homme de dimanche, le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Dennis Francis, et la Présidente du Conseil économique et social, Paula Narváez, ont également réaffirmé l'importance de la Déclaration universelle.
« Les droits de l'homme sont le fil qui nous relie... alors que nous célébrons fièrement #HumanRights75, nous réaffirmons notre engagement inébranlable envers les principes qui y sont inscrits », a écrit M. Francis sur X, anciennement Twitter.
Mme Narváez a rappelé les mots du champion de la lutte contre l'apartheid et ancien Président de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela : « Refuser aux gens leurs droits humains, c'est remettre en cause leur humanité même ».
« Plaçons l'humanité au cœur de nos actions et unissons-nous pour respecter, protéger et réaliser les droits de l'homme pour tous, partout dans le monde », a-t-elle exhorté.
Journée des droits de l'homme
Observée chaque année le 10 décembre, la Journée des droits de l'homme marque l'adoption en 1948 par l'Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
L'Assemblée a proclamé ce document historique comme « l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations », vers lequel les individus et les sociétés devraient « s'efforcer, par des mesures progressives d'ordre national et international, d'en assurer la reconnaissance et l'application universelles et effectives ».
La Déclaration universelle des droits de l'homme énonce un large éventail de libertés et de droits fondamentaux auxquels chacun d'entre nous peut prétendre. Elle garantit les droits de tous les individus, partout dans le monde, sans distinction de nationalité, de lieu de résidence, de sexe, d'origine nationale ou ethnique, de religion, de langue ou de toute autre situation.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'un document contraignant, la Déclaration a inspiré plus de 60 instruments relatifs aux droits de l'homme qui, ensemble, constituent une norme internationale en matière de droits de l'homme.