Fil d'Ariane
L’équipe d’enquête sur les crimes de Daech en Iraq présente son bilan d’étape au Conseil de sécurité
Le chef de l’équipe chargée d’enquêter sur les crimes de Daech en Iraq a présenté au Conseil de sécurité son onzième rapport d’étape ce lundi. Christian Ritscher a évoqué des contraintes de temps mais aussi détaillé des avancées, notamment sur les dossiers de l’utilisation d’armes chimiques et des crimes sexuels.
Le Conseil de sécurité a entendu le Chef de l’Équipe d’enquêteurs des Nations Unies chargée d’amener Daech à répondre de ses crimes (UNITAD) Christian Ritscher présenter ce rapport. Il a fait état de progrès mais aussi d'aspects impossibles à couvrir, compte tenu du mandat de l’UNITAD expirant dans moins de dix mois.
Côté progrès, l’Équipe a notamment partagé avec les autorités judiciaires iraquiennes un rapport complet sur la mise au point et l’utilisation d’armes chimiques par Daech. Basé sur trois ans de travail de terrain, le document marque une étape importante, notamment s’agissant de l’utilisation d’armes chimiques contre la minorité turkmène chiite dans la ville de Taza Khurmatu.
L’Équipe a aussi publié une évaluation complète détaillant « les crimes odieux de violence sexuelle perpétrés par Daech au cours de son règne brutal », a ajouté M. Ritscher en indiquant que le rapport, publié dimanche, mettait en évidence l’étendue de ces actes contre les femmes et les filles iraquiennes de toutes les communautés touchées.
Le Conseiller spécial a cependant prévenu que l’UNITAD ne pourrait pas boucler certaines de ses enquêtes avant la fin du mandat actuel, notamment celles portant sur les crimes commis par Daech à Mossoul ; la destruction du patrimoine culturel par Daech : le pillage du pétrole et d’autres ressources naturelles en Iraq par Daech ; ainsi que la question des intentions génocidaires de Daech à l'encontre de la communauté chiite.
Collecte de preuves : l’UNITAD a récolté 39 téraoctets d’informations
S’agissant de la gestion des preuves, les fonds de l’UNITAD contiennent actuellement 39 téraoctets d’informations qui ont été collectées au cours des cinq dernières années à partir d'un large éventail de sources. Il s’agit notamment de documents recueillis auprès des autorités iraquiennes, d’organisations de la société civile et de sources ouvertes, ainsi que de déclarations et d’autres documents recueillis auprès de personnes en Iraq, principalement des témoins.
Réitérant sa ferme conviction que l’Iraq est le principal allié et partenaire de l'UNITAD, le Conseiller spécial a fait valoir que le consentement du gouvernement hôte dans un contexte donné était essentiel pour qu’une mission des Nations Unies puisse mener à bien son travail.
« Il appartient à l’Iraq d’exercer son droit souverain de décider de l’avenir de cette mission », a souligné le chef des enquêtes, arguant toutefois qu’une fin prématurée et abrupte de l’UNITAD entraînerait « une perte pour toutes les parties concernées ». Si l’UNITAD n’est pas censée durer éternellement, « nous avons tous la responsabilité collective de veiller à ce que son travail n'ait pas été accompli en vain », a-t-il plaidé.