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Plus de 450.000 nouveaux déplacés dans l’est de la RDC, s’alarment le HCR et l’UNICEF

Depuis le 7 octobre dernier, les combats qui font rage dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont eu comme conséquence directe le déplacement de plus de 450.000 personnes qui rejoignent les millions de personnes déplacées dans le pays, se sont alarmées vendredi l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). 

Selon le HCR, plus de 3.000 violations des droits humains ont été répertoriées depuis octobre dans cette région, soit le double du mois de septembre. Les viols et les exécutions arbitraires figurent en bonne place dans ces résultats, ainsi que les enlèvements, l'extorsion et la destruction de biens, illustrant une tendance « profondément préoccupante » aux abus infligés aux populations civiles. 

« Quand vous allez à l'est de la République démocratique du Congo et que vous voyez ces regards vides tellement les gens souffrent, vous vous demandez si nous ne sommes pas déjà en enfer », déclare Angèle Dikongue-Atangana, Représentante du HCR pour la République démocratique du Congo, au micro d’ONU Info.

Elle déplore le manque d’attention de la communauté internationale envers les civils congolais qui subissent de plein fouet la recrudescence des conflits entre les groupes armés.

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Impact dévastateur sur la vie des enfants

« Je veux vraiment que le monde entier comprenne que ces atrocités, ces souffrances s'ajoutent, s'empilent les unes sur les autres. Ce n'est pas comme si celles d'hier avaient disparu. C'est vraiment ça qui fait le désarroi de tous, ici, notamment les humanitaires. Nous sommes désemparés, nous ne savons plus à quel saint se vouer tellement la souffrance est immense et tellement nous n'avons pas suffisamment pour y répondre », insiste la Représentante du HCR. 

« L'intensification de la violence a un impact dévastateur sur la vie des enfants, qui sont confrontés à un nombre alarmant de violations graves de leurs droits », a déploré de son côté, Grant Leaity, Représentant de l'UNICEF en RDC, lors d’un point presse vendredi aux Nations Unies à Genève.

Le nombre total de violations signalées à l'encontre d'enfants entre juillet et septembre 2023 a connu une forte augmentation par rapport au nombre déjà élevé de violations signalées pour le premier semestre de l'année, selon les observations du Fonds des Nations Unies pour l’enfance. 

« Les enfants sont de plus en plus vulnérables au recrutement et à l'utilisation par des groupes armés, avec plus de 450 cas confirmés entre juillet et septembre, soit une augmentation de 50% par rapport au premier semestre de l'année », s’est alarmé M. Leaity. 

Deux jeunes garçons transportent des jerrycans qu'ils ont remplis à un point de distribution d'eau mis en place par l'UNICEF et ses partenaires dans le camp de Bulengo, à l'ouest de la ville de Goma, en République démocratique du Congo.
© UNICEF/UNI418288/Ndebo
Deux jeunes garçons transportent des jerrycans qu'ils ont remplis à un point de distribution d'eau mis en place par l'UNICEF et ses partenaires dans le camp de Bulengo, à l'ouest de la ville de Goma, en République démocratique du Congo.

Réponse humanitaire sous-financée

Le HCR et l'UNICEF ont appelé tous les acteurs de l'est de la RDC à mettre fin de toute urgence à la violence qui fait payer un lourd tribut à la population civile.

« Nous sommes unis dans notre engagement à alléger les souffrances de ceux qui sont touchés par la crise, mais la communauté internationale doit agir rapidement et généreusement pour veiller à ce que des ressources suffisantes soient mobilisées », ont dit les deux agences. 

La réponse humanitaire en RDC est en effet largement sous-financée. Pour 2023, le plan de réponse humanitaire coordonné, qui comprend à la fois les besoins financiers du HCR et de l'UNICEF, est fixé à 2,3 milliards de dollars, mais à ce jour, il n'a été financé qu'à hauteur de 37%.