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En 2022, les événements climatiques extrêmes ont plongé plus de 56 millions de personnes dans la faim

Pour enrayer la spirale de la faim, le monde doit rapidement renforcer la protection des personnes vulnérables en première ligne de la crise climatique, a averti ce mercredi le Programme alimentaire mondial (PAM), à une semaine de la COP28 sur le climat à Dubaï.

Alors que 333 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, il est essentiel que le monde donne la priorité à la protection des populations contre les chocs climatiques prévisibles avant qu'elles ne tombent dans l'insécurité alimentaire, plaide l’agence.

Ces derniers jours, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le l’Observatoire Copernicus ont annoncé que l’année 2023 devrait être l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les experts s’accordent pour dire qu’avec ces températures, l’objectif de maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, comme le prévoit l’Accord de Paris sur le climat s’annonçait très compliqué.

Protection à long terme des communautés

Conséquences déjà visibles de la hausse des températures, cette année a été marquée par le cyclone tropical ayant la plus longue durée de vie jamais enregistrée en Afrique australe et par des vagues de chaleur et des incendies de forêt record en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Les pluies qui sont arrivées après trois ans de sécheresse dans la Corne de l'Afrique ont provoqué des crues soudaines et des déplacements massifs, plutôt qu'un soulagement pour les agriculteurs.

« Le PAM a déjà aidé 15 millions de personnes dans 42 pays à se protéger contre les chocs climatiques, mais ce n'est pas suffisant. Les communautés en première ligne de la crise climatique ont besoin d'une protection plus forte et à plus long terme avant que ces événements ne frappent afin de les garder en sécurité et nourries », a prévenu la Directrice exécutive du PAM, Cindy McCain. « L'inaction se traduira par des coûts plus élevés, une aggravation de l'insécurité et une augmentation de la faim ».

Lors de la COP28, le Programme alimentaire mondial appellera à un soutien immédiat pour renforcer la protection des communautés en situation d'insécurité alimentaire dont la vie et les moyens de subsistance sont menacés par le réchauffement climatique. Les communautés ont besoin d'avoir accès à des informations d'alerte précoce, à une protection financière et d'une assurance climatique pour les cultures et le bétail.

Des femmes vendent le surplus de leur jardin sur un marché local dans la région de Tillaberi au Niger.
PAM/Pamela Gentile
Des femmes vendent le surplus de leur jardin sur un marché local dans la région de Tillaberi au Niger.

Renforcer les systèmes locaux

Le PAM explique par exemple qu’au Niger, 80% des villages qui ont travaillé avec le Programme pour restaurer les terres, construire des infrastructures et améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire dans leurs communautés et qui se trouvaient dans des zones touchées par la crise alimentaire mondiale de 2022 n'ont pas eu besoin d'aide humanitaire.

En renforçant les systèmes locaux et en orientant davantage de fonds vers les contextes les plus à risque, il est possible de protéger les systèmes alimentaires locaux des pires impacts des événements climatiques extrêmes et éviter ainsi une insécurité alimentaire prolongée, selon le PAM.

En revanche, en l'absence d'une action décisive et transformationnelle visant à avertir et à protéger les communautés contre les catastrophes et les phénomènes météorologiques extrêmes, le monde connaîtra une augmentation de la faim, de l'insécurité et des déplacements, prévient l'agence onusienne.